Calendrier scolaire: des règles plus claires mais mécontentement sur le 3e trimestre


Jeudi 2 Avril 2015 - 16:10
AFP


Rentrée des classes au plus tôt le 1er septembre, pont de l'Ascension dans toutes les académies et avancée des vacances de printemps: le nouveau calendrier scolaire met l'accent sur la clarté, mais suscite aussi des mécontentements, en raison notamment d'un très long troisième trimestre.


Calendrier scolaire: des règles plus claires mais mécontentement sur le 3e trimestre
Pour les trois prochaines années, les 12 millions d'écoliers, collégiens et lycéens reprendront la classe le 1er septembre au plus tôt, au lendemain de la rentrée des quelque 800.000 enseignants. La fin de l'année surviendra au plus tard à la fin de la première semaine complète de juillet.

"Des règles claires sur les trois ans à venir, pour mettre fin aux incertitudes", a déclaré jeudi la ministre de l'Education Najat Vallaud-Belkacem. Son prédécesseur Benoît Hamon avait dû modifier la date de la rentrée 2014 quelques semaines auparavant en raison de protestations de syndicats enseignants.

Le ministère a tenté de se rapprocher du rythme idéal de sept semaines de classe/deux de vacances, considéré par les experts comme le meilleur schéma pour favoriser les apprentissages. Cet objectif est loin d'être rempli pour le troisième trimestre, puisqu'il peut atteindre 12 semaines pour la zone C sur l'année 2016/17.

"Pour alléger ce troisième trimestre, la règle est désormais d'accorder le pont de l'Ascension", a expliqué la ministre, qui souhaite ainsi mettre fin à l'hétérogénéité entre académies et à l'absentéisme lorsque ce pont n'était pas inscrit dans le calendrier.

En réponse aux doléances du secteur touristique des zones de montagne, qui jugeait trop tardives les dates des congés de printemps --l'enneigement est alors bien moindre dans les stations de ski--, ces vacances ont été avancées d'une semaine par rapport au calendrier en œuvre depuis 2010.

Les demandes des professionnels du tourisme (hôteliers, agents de voyage, opérateurs de loisirs) ont été prises en compte, s'est réjouie l'Umih, principal syndicat de l'hôtellerie-restauration, qui estimait à quelque 35.000 le nombre d'emplois menacés par des vacances de printemps tardives.

Pour le Groupement national des indépendants (GNI), qui fédère de nombreux hôteliers de sports d'hiver, "c'est la première fois que le ministère de l'Education nationale prend en considération les enjeux touristiques dans ses décisions".

- "Le pont de l'Ascension ne règle rien" -

Mais le nouveau calendrier ne satisfait pas la FCPE, une des deux grandes associations des parents d'élèves des établissements publics. "Le troisième trimestre est beaucoup trop long et le pont de l'Ascension ne règle rien. Le mois de mai est au contraire très fatigant en raison de toutes les coupures des jours fériés", affirme son président Paul Raoult.

Valérie Marty, la présidente de la PEEP, est moins critique. Elle souligne que la période de cours entre février et les vacances de printemps, une des plus fatigantes pour les enfants, ne dépasse pas sept semaines, ce qui n'était pas toujours le cas auparavant.

Elle évoque un "bémol" pour la durée du troisième trimestre mais rappelle que cette période est souvent raccourcie pour les collégiens et lycéens, et le rythme de travail assoupli pour les écoliers.

Quant à la prise en compte des intérêts économiques, elle n'est pas "illogique", selon elle.

Les deux associations sont en faveur d'un raccourcissement des vacances d'été. Cet éternel serpent de mer n'est pas prêt d'être mis sur la table des négociations. "Il faudrait une étude d'impact", a dit la ministre, qui "n'estime pas utile à ce jour" de modifier la loi (qui stipule l'obligation de 36 semaines de cours).

"On n'empiète pas sur les grandes vacances fin août, on essaie de maintenir le rythme 7/2 jusqu'aux vacances de printemps, la durée de la journée scolaire n'est pas touchée", se félicite François Testu, psychologue spécialisé dans les rythmes scolaires. "Mais le troisième trimestre nécessite peut-être quelques remodelages".

La création de nouvelles régions, dans le cadre de la réforme territoriale, a d'autre part rendu nécessaire le redécoupage des trois zones, A, B et C, pour les vacances d'hiver et de printemps, afin que toutes les académies d'une même région aient les mêmes dates de congés.

Enfin, les deux demi-journées pédagogiques auront lieu désormais hors temps scolaire.


           

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