Capgemini débourse 4 milliards de dollars pour se renforcer aux Etats-Unis


Lundi 27 Avril 2015 - 17:16
AFP


Le groupe de conseil et services informatiques Capgemini va débourser 4 milliards de dollars pour acheter la société américaine Igate et ainsi renforcer ses activités en Amérique du nord, qui devient son premier marché.


Le Pdg de Cap Gemini
Le Pdg de Cap Gemini
Après la finalisation de la transaction, approuvée à l'unanimité par les conseils d'administration des deux sociétés, cette région représentera en effet 30% de l'activité totale du groupe, précise Capgemini dans un communiqué diffusé lundi.

"Nous recherchions avant tout une société qui nous permette de nous renforcer géographiquement" aux Etats-Unis et de consolider "notre démarche d'industrialisation", a expliqué Paul Hermelin, PDG de la société, au cours d'une conférence téléphonique.

"Avec Igate, nous cochons les deux cases", a-t-il ajouté. L'opération "confirme tous les traits saillants de notre stratégie."

Entreprise de technologie et de services informatiques basée dans le New Jersey, Igate a dégagé en 2014 un chiffre d'affaires de 1,3 milliard de dollars, assorti d'une marge opérationnelle de 19%.

L'entreprise travaille principalement en Amérique du nord, qui représente 79% de son chiffre d'affaires, ainsi qu'en Europe (14%) et en Asie-Pacifique (7%).

Elle dispose d'un "très bon portefeuille de clients" à l'instar de General Electric ou Royal Bank of Canada, a relevé M. Hermelin.

Igate est par ailleurs spécialisée dans les services applicatifs et d'infrastructure, ainsi que dans le "Business process outsourcing", c'est-à-dire l'externalisation d'activités comme la comptabilité ou la logistique.

Le groupe, fondé il y a 25 ans, est présent dans le monde des services financiers ainsi que dans l'industrie, la distribution et la santé.

Il compte au total 33.000 collaborateurs, dont 27.000 sont installés en Inde. Avec l'addition de ces employés, Capgemini aura au total plus de 50.000 employés travaillant pour ses clients nord-américains.

- Augmentation de capital -

L'acquisition d'Igate, cotée sur la plateforme électronique du Nasdaq à New York, se fera sous la forme d'un rachat d'actions en numéraire, à 48 dollars l'unité, soit une prime de près de 5% par rapport au cours de clôture de vendredi (45,85 dollars).

Elle sera financée par de la trésorerie, une augmentation de capital "se traduisant par une dilution n'excédant pas 6% du capital de Capgemini", et le reste en obligations non convertibles.

L'opération, qui devrait se clore au second semestre après le feu vert des autorités de la concurrence, aura un effet positif sur le bénéfice ajusté par action d'au moins 12% en 2016 et 16% en 2017.

La combinaison des deux entreprises doit par ailleurs "apporter des synergies commerciales de l'ordre de 100 millions à 150 millions de dollars ainsi que des économies annuelles d'ici trois ans, liées à une plus grande efficacité opérationnelle, estimées entre 75 millions et 105 millions de dollars", ajoute Capgemini.

Le fait que l'opération soit "principalement financée par de la dette et des liquidités à disposition" fait "plus que compenser (son) impact positif modéré" sur la "rentabilité" et le "positionnement" de la nouvelle société aux Etats-Unis, a toutefois estimé Standard & Poor's. L'agence de notation a en conséquence abaissé d'un cran la note du groupe à "BBB", avec une perspective stable.

L'opération a été bien accueillie par les investisseurs. A la Bourse de Paris à 11H30 (09H30 GMT), l'action Capgemini prenait 1,15%, à 79,27 euros.

Capgemini a parallèlement fait part d'une bonne tenue de son activité au premier trimestre: à taux de change et périmètre courants, son chiffre d'affaires a augmenté de 10,5% sur un an à 2,76 milliards d'euros (de 1,5% à taux de change et périmètre constants).

Les prises de commandes se sont élevées à 2,68 milliards d'euros, ce qui, à taux de change constants, représente une hausse de 10,3% sur un an.

La société a relevé par la même occasion la prévision de croissance de son chiffre d'affaires pour 2015 à au moins 5%, contre une fourchette initialement prévue entre 3% et 5%.


           

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