Cigarette électronique : 90% des liquides seraient non conformes


Mercredi 30 Septembre 2015 - 10:33
L'OBS


Un rapport de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes pointe de "nombreuses anomalies" sur ces produits.


La cigarette électronique est sur la sellette
La cigarette électronique est sur la sellette
Les cigarettes électroniques ne sont plus en odeur de sainteté. Un rapport de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) pointe en effet de "nombreuses anomalies" concernant la sécurité de ces substituts au tabac dans les résultats d'une enquête publiés mardi 29 septembre. Menée en 2014, celle-ci aboutit à des résultats plus qu'alarmants puisqu'elle conclut à une non-conformité de la très grande majorité des liquides prélevés et de près de la totalité des chargeurs.

#Les recharges de liquide

Les petites fioles contenant les recharges pour cigarettes électroniques ne sont pas fiables selon cette étude, car elles présentent non seulement de "nombreuses anomalies d'étiquetage" mais aussi des "produits non conformes et/ou dangereux".

Des conclusions portant sur 110 analyses chimiques effectuées sur ces liquides révèlent que 90% d'entre eux sont non conformes, "l'étiquetage n'étant pas adapté à la composition du produit analysé", comme par exemple sur la présence ou le taux de nicotine.

#La sécurité en question

Quelque 6% de ces flacons sont aussi qualifiés de dangereux car dénués d'avertissement ou de dispositif de fermeture de sécurité pour enfants.

Pas mieux du côté des chargeurs : sur les 14 modèles testés, "13 ont été déclarés non conformes dont 9 dangereux en raison des risques de choc électrique liés à un défaut d'isolation", selon la DGCCRF qui a effectué "plus de 1.300 saisies de produits" non-conformes et dangereux et "plus de 56.000 retraits et/ou rappels de la commercialisation".

#Déjà une controverse...

Si la DGCCRF assure rester "en contact permanent avec les professionnels du secteur (fabricants, importateurs, distributeurs, buralistes, etc.) afin que la réglementation soit davantage respectée", cette étude ne fait pas l'unanimité. Des pneumologues mettent en garde contre cette stigmatisation du vapotage qu'ils jugent moins dangereux que la traditionnelle "clope".

D'ailleurs, comme le rappelaient "Les Echos" le mois dernier, la Public Health England, agence du ministère de la Santé britannique , a publié des recommandations en faveur de la e-cigarette en la jugeant "95 % moins nocive" pour la santé que le tabac.

... et un gros marché

Il y a une semaine, les pros du secteur se réunissaient dans la grande halle de La Villette à Paris pour le salon "Vapexpo," preuve du dynamisme de ce secteur économique. Selon le baromètre de l'Inpes paru en février, près de 3 millions de Français vapotent régulièrement, dont la moitié chaque jour, faisant de la France le premier marché européen en nombre de vapoteurs, devant le Royaume-Uni.

Le marché de la cigarette électronique français pesait pour 395 millions d'euros en 2014, dont les deux tiers correspondent aux ventes de recharges liquides, selon une étude du groupe d'études de marché Xerfi, publiée en juillet. Confiant sur le long terme pour les perspectives du secteur, Xerfi prévoit aussi une croissance moyenne du marché de 8% par an, pour atteindre 450 millions d'euros en 2018. 

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