Communiquer par la "pensée" : quels sont les signaux utilisés, qui réussit?


Mercredi 24 Février 2010 - 13:40
AFP


Paris - Les mouvements imaginés font partie des signaux utilisés pour bouger "par la pensée" un curseur sur un écran ou écrire un mot sans clavier ni souris. Certains nécessitent un plus long apprentissage que d'autres, selon des chercheurs.


Communiquer par la "pensée" : quels sont les signaux utilisés, qui réussit?
Parmi le "vocabulaire mental" des interfaces cerveau ordinateur, Anatole Lecuyer (Institut national de recherche en informatique et automatique) cite "l'imagination de mouvement".

Par exemple, pour choisir une lettre située à droite de l'écran d'ordinateur, il suffit d'imaginer que l'on bouge le pied correspondant. L'activité électrique de la zone du cerveau qui entre en jeu (aire motrice) est détectée via les électrodes fixées sur la tête de l'utilisateur.

Facile à comprendre, cette méthode nécessite du temps pour apprendre à contrô ler l'activité du cerveau. Mais un casque rudimentaire avec une seule électrode peut suffire.

Une autre signal est beaucoup utilisé : le pic d'onde P300, inconsciemment produit dans le cerveau 300 millisecondes "après un événement rare et attendu". Par exemple, lorsque les lettres de l'alphabet apparaissent au hasard sur un écran, voir surgir celle qu'on attend provoque un signal P300, ce qui permet de la sélectionner.

Peu d'apprentissage est nécessaire pour les applications basées sur ce signal, qui est en outre assez stable d'une personne à un autre. Mais il faut "une dizaine d'électrodes" pour bien le capter, selon M. Lecuyer.

Une autre méthode appelée "processus attentionnels sélectifs" peut permettre de sélectionner des objets flashant à des fréquences différentes à droite et à gauche d'un écran d'ordinateur. "Il suffit de mettre une électrode en correspondance des aires visuelles (du cerveau) et de regarder quelle fréquence on y détecte, pour savoir quel objet vous regardez", résume le chercheur.

Selon une étude effectuée dans son laboratoire à Rennes, sur 21 personnes n'ayant eu aucun entraînement, la moitié arrivait à faire fonctionner tout de suite une interface, mais en bougeant vraiment les pieds. Seulement un quart à un tiers ont réussi sur la base de "mouvements imaginaires".

Lors d'une autre étude conduite par Christoph Guger (Gtec, Autriche), cent personnes devaient écrire le mot LUCAS sur un écran grâce au signal P300, après cinq minutes d'entraînement. 73% ont réussi sans erreur lorsque les lettres étaient présentées par série de six. Le score était un peu moins bon quand elles s'affichaient une à une, selon des résultats publiés en 2009 dans la revue Neurosciences Letters.


           

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