Elections locales en Algérie: Les partis du pouvoir en pôle position


Mercredi 25 Octobre 2017 - 15:19
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A un mois des élections locales en Algérie (élections des assemblées des communes (APC) et des assemblées des wilayas (gouvernorat-APW)), fixées le 23 novembre prochain, les partis du pouvoir, le front de libération nationale (FLN), du président Abdelaziz Bouteflika et le Rassemblement national démocratique (RND) du premier ministre Ahmed Ouyahia s’annoncent comme les grands favoris du scrutin.


Ils sont, en effet, les deux seuls partis à présenter des listes dans l’essentiel des communes (1541) et les 48 départements que compte le pays.

«Le FLN participera aux prochaines élections locales, à travers tout le territoire national, soit 48 APW et 1541 APC, ce qui témoigne de la force et de l'ancrage populaire du Parti», s’est réjoui, il ya quelques jours, le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbes.

Principal parti d’opposition, le mouvement de la société pour la paix (MSP), d’obédience islamiste, n’a présenté que 720 listes pour les communes, soit 47 %. Une situation imputée par le premier responsable du parti, l’ex ministre, Abdelmadjid Menasra, à diverses contraintes parmi lesquelles la Loi électorale amendée en 2016.

Le nouveau texte exige des partis ne disposant pas de 4 % des suffrages obtenus lors des élections précédentes des parrainages de 50 signatures de citoyens pour chaque candidat ou celui de dix élus.

«La révision de la Loi électorale qui s’est faite en 2016 n’a pas permis l’approfondissement du processus démocratique et électoral, elle a fait dans la restriction et le musellement des partis de l’opposition en ne favorisant pas l’émergence d’une classe politique responsable et conséquente», avait dénoncé, lors d’une conférence de presse, Abdelmadjid Menasra.

Mais il n y a pas que l’écueil de la Loi. De nombreux partis, particulièrement ceux de l’opposition, se sont vus rejeter par l’administration des listes au motif de «présence sur les listes de personnes présentant un danger à l’ordre public». Un argument qui ne s’appuie sur aucun cadre juridique, comme l’ont dénoncé de nombreux partis.

L’administration ne leur fournit aucune explication, mais selon beaucoup de partis, parfois une liste est rejetée parce qu'un candidat est « poursuivi par la justice sans être condamné définitivement» ou parce que «son nom a été mal transcrit» ou encore « a exprimé des positions proches du mouvement autonomiste kabyle (MAK)».

«Ces dépassements sont loin d’être anodins. Ils traduisent l’impartialité de l’administration qui veut favoriser les partis du pouvoir », dénonce Menasra, avant de s’interroger : «Pourquoi le pouvoir refuse d’accepter la concurrence partisane, ne serait-ce que dans 50% des communes ? ».

«Les rejets de candidatures, en particulier dans les régions du Sud, en Kabylie (région berbérophone à 100 Km à l’Est d’Alger) et dans des localités où des associations combattent pour le respect des libertés publiques est une dérive dangereuse », a dénoncé, pour sa part, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), parti laïc, présent dans une quinzaine de gouvernorats.

«Au lieu d’instruire illégalement l’Administration pour refuser d’enregistrer des candidatures en violation de la loi sous le fallacieux prétexte de «activités portant atteintes à l’unité nationale», les pouvoirs publics doivent assumer ces « accusations », infondées du reste, en portant plainte devant les tribunaux au su et au vu de l’opinion publique.

«Cette politique qui consiste à spolier les Algériens de leur droit constitutionnel de se porter candidat ne peut que pousser des citoyens vers des positions extrêmes », ajoute-t-il dans un communiqué rendu public.

Présent dans 25 gouvernorats et 240 communes, l’alliance des partis islamistes «L'Union Ennahda-Adala-Binaa», a, elle aussi, déploré le rejet par l’administration de sept de ses listes.

Quant au front des forces socialistes (FFS), le plus vieux parti d’opposition, présent dans 348 communes et 18 wilayas, il a dénoncé ce qu’il qualifie de «procédés d’instrumentalisation de la justice » et «a considéré les rejets comme une « entrave purement politique qui au fond obéit à d’autres considération et des desseins inavoués ».

Le FFS «ne peut accepter les arguments fallacieux qui n’ont aucun fondement juridique qui ont été présentés par les autorités », a affirmé ce parti dans un communiqué. Il faut dire que même le président de la haute instance indépendante de surveillance des élections (HIISE) a déploré mercredi que l’administration n’ait pas « fait preuve de discernement ». 

Selon lui, certains rejets de candidatures ne « s’appuyaient sur aucune base juridique ».

D’après de nombreux observateurs, le régime chercherait à s’assurer le maximum de communes pour préparer «sans surprises» l’échéance de l’élection présidentielle de 2019. Il reste qu’il doit compter aussi avec une éventuelle désaffection des électeurs-même si d’ordinaire la participation est toujours importante par rapport aux législatives- en raison de la crise économique et de la crise de confiance.

Seulement 35, 37 % d’électeurs ont participé aux législatives de Mai dernier.


           

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