Emirats: exécution d'une Emiratie condamnée pour le meurtre d'une Américaine


Lundi 13 Juillet 2015 - 15:46
AFP


Abou Dhabi - Une Emiratie condamnée à mort pour avoir tué en décembre une enseignante américaine avec un couteau de cuisine, en s'inspirant de groupes jihadistes, a été exécutée lundi à l'aube, a rapporté l'agence officielle WAM.


L'agence, citant le procureur général auprès de la Cour de sûreté de l'Etat, a indiqué que l'exécution avait eu lieu après approbation de la peine de mort par le chef de l'Etat, cheikh Khalifa ben Zayed Al-Nahyane.

Selon les éditions en ligne des quotidiens locaux The National et Gulf News, Alaa al-Hashemi a été excutée par balle.

Agée de 30 ans, elle avait été condamnée le 29 juin par la Cour de sûreté de l'Etat, dont les verdicts ne peuvent être remis en cause que par le chef de l'Etat, pour le meurtre de Ibolya Rayan, 47 ans, le 1er décembre.

Elle avait été reconnue coupable d'avoir poignardée à mort cette enseignante américaine dans les toilettes d'un centre commercial d'Abou Dhabi, alors qu'elle était intégralement vêtue de noir.

Elle avait également été reconnue coupable d'avoir fabriqué une bombe artisanale, placée devant le domicile d'un médecin américain d'origine égyptienne mais qui n'avait pas explosé, d'avoir utilisé un compte sur internet pour disséminer des informations de nature à "porter préjudice" aux Emirats et d'avoir envoyé des fonds à Al-Qaïda au Yémen, sachant que cet argent serait utilisé pour des "actes terroristes".

Alaa al-Hashemi avait été appréhendée en moins de 48 heures grâce notamment à un enregistrement de ses actes sur un circuit de télévision interne. Du sang avait été retrouvé sur le volant de sa voiture et du matériel explosif avait également été caché dans le véhicule.

Lors de son procès, la jeune femme avait affirmé être "possédée" par des "esprits maléfiques" et souffrir d'une "maladie mentale". La Cour avait ordonné des tests psychiatriques mais l'accusée avait ensuite été jugée responsable de ses actes par un rapport médical.

Selon la justice, l'enquête a révélé qu'Alaa al-Hashemi avait "écouté des discours d'Oussama ben Laden et d'Abou Moussab Al-Zarqaoui (ex-dirigeants d'Al-Qaïda), regardé des vidéos de meurtres et de décapitations perpétrés par des groupes terroristes et lu des articles sur des actes terroristes qui ont influencé ses croyances".

Les Emirats sont engagés depuis septembre dans la coalition dirigée par les Etats-Unis qui effectue des frappes aériennes contre le groupe extrémiste Etat islamique (EI) en Syrie et en Irak.

Les attaques imputées à des personnes s'inspirant de groupes jihadistes sont rarissimes aux Emirats, qui mènent une politique de tolérance zéro vis-à-vis des islamistes.

Aux Emirats, la loi prévoit la peine capitale mais les exécutions sont rares et les peines de mort sont souvent commuées en prison à vie.

L'exécution de Alaa al-Hashemi est la première dans cette monarchie musulmane du Golfe depuis janvier 2014 lorsqu'un Sri Lankais, condamné à mort, avait été exécuté pour le meurtre d'un Emirati, tué huit ans plus tôt.

En 2013, Amnesty International avait rapporté qu'une dizaine de personnes avaient été exécutées aux Emirats arabes unis depuis 1997.


           

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