Erdogan: "L'Arabie Saoudite doit mettre fin à la crise avec le Qatar"


Mardi 13 Juin 2017 - 15:00
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Ankara - Le Président de la République de Turquie, Recep Tayyip Erdogan, a une nouvelle fois appelé les pays du Golfe à reprendre le dialogue avec le Qatar, évoquant le rôle que doit jouer l’Arabie Saoudite dans ce processus, en tant que "grand frère de la région".


Le Chef de l’Etat s’exprimait, mardi, lors de la réunion de groupe de son parti, le Parti de la Justice et du Développement (AK Parti), au Parlement turc à Ankara.

Il est longuement intervenu sur les questions régionales, particulièrement sur la crise dans le Golfe et le référendum sur l’indépendance du Nord de l’Irak.

La Turquie s’inquiète sérieusement de la crise entre le Qatar et plusieurs pays arabes du Golfe, qui l’accusent de soutenir le terrorisme.

Ankara mène une diplomatie très active depuis le début de la crise pour y mettre fin et trouver une solution pour une reprise du dialogue entre ces pays.

"C'est comme si ce pays, le Qatar, avait été condamné à la peine de mort. Je pense que l'Arabie Saoudite, en tant que grand frère de la région, doit régler ce problème et prendre les initiatives nécessaires", a-t-il estimé.

Le Président turc a également répété son soutien au Qatar.

"Le Qatar est un pays capable d’avoir une posture indépendante. Il ne représente pas seulement un pays de 2,5 millions d’habitant. Il est très important pour la région et pour le monde. Nous poursuivons nos efforts diplomatiques pour mettre fin à cette crise. Dans ce sens, aujourd’hui, nous allons avoir une discussion par téléconférence avec le Président français Emmanuel Macron et l’Émir du Qatar", a-t-il annoncé.

Le Président turc est ensuite revenu sur la décision du District du Nord de l’Irak d’organiser un référendum sur l’indépendance de la région en septembre prochain.

A plusieurs reprises, les officiels turcs ont exprimé leur opposition à une telle initiative, mettant en avant l’unité territoriale de l’Irak.

"Faire un pas en faveur de l'indépendance du Nord de l'Irak c'est mettre en péril l'unité territoriale de l'Irak, c'est une erreur", a déclaré Erdogan.

La lutte contre le terrorisme était aussi à l’ordre du jour de l’intervention du président.

Il a une nouvelle fois critiqué les pays qui font des distinctions entre les organisations terroristes.

"Vous ne pouvez pas dissocier le PKK du PYD et du YPG. Le PYD et le YPG sont les enfants du PKK", a-t-il encore répété.

Pour conclure, le Président turc a voulu s’exprimer sur les performances économiques du pays. Après avoir listé les avancées réalisées par son gouvernement depuis son arrivée au pouvoir en 2002, Erdogan s’est félicité du taux de croissance atteint lors du premier trimestre de cette année : 5%, bien mieux que toutes les prédictions.

La majorité des économistes, en Turquie ou en dehors, le FMI et bien d’autres avaient prévu une croissance entre 3 et 4%.

"De plus, nos exportations ont enregistré une hausse de 8,9% pour les cinq premiers mois de l’année. La campagne que nous avons lancée en février pour l’emploi a atteint aujourd’hui deux millions de promesse de création d’emploi. Tout ça démontre le dynamisme de notre économie et renforce notre foi en l’avenir de notre pays", a-t-il expliqué.


           

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