Etats-Unis: rentrée politique pour Hillary Clinton


Lundi 5 Septembre 2016 - 10:35
AFP


Hillary Clinton fait sa rentrée politique lundi, jour férié du "Labor Day" qui marque traditionnellement le lancement de la dernière ligne droite de la campagne présidentielle américaine.


La candidate démocrate à la Maison Blanche inaugurera un nouvel avion de campagne, à bord duquel la presse prendra place pour la première fois pour une série de déplacements dans l'Ohio et l'Illinois lundi, en Floride mardi, en Caroline du Nord jeudi, et dans d'autres Etats tout au long des deux prochains mois, jusqu'au scrutin du 8 novembre.

Le point commun de ces Etats: ils lui seront cruciaux pour battre son adversaire républicain, Donald Trump.

Le milliardaire new-yorkais est à la traîne dans les sondages, mais contrairement à Hillary Clinton, il n'a pas fait profil bas au mois d'août. Il est resté à la une de l'actualité avec une série de gaffes puis avec sa tentative de relance de sa campagne. La semaine dernière fut dominée par son voyage surprise au Mexique, pour y rencontrer le président Enrique Pena Nieto, et un discours virulent contre l'immigration clandestine.

Samedi, il s'est rendu pour la première fois dans une église noire, à Detroit, dans une tentative de s'ouvrir aux minorités, qui sont pour l'instant acquis au camp démocrate.

Bien qu'Hillary Clinton continue de dominer dans les Etats dont dépendront l'élection - notamment de huit points en Pennsylvanie et de quatre points en Caroline du Nord, selon un sondage CBS -, d'autres études ont montré que l'avance acquise après les conventions de juillet s'est érodée.

A trois semaines du premier des trois débats présidentiels, Hillary Clinton tentera lundi de reprendre l'offensive.

Car sa cote de popularité a plongé. Le scandale de sa messagerie privée - utilisée au lieu d'un compte officiel lorsqu'elle dirigeait la diplomatie de 2009 à 2913 - continue de la poursuivre. Des centaines de messages contenant des informations confidentielles ont transité par son serveur privé, les rendant vulnérables à d'éventuels pirates informatiques.

- Hillary Clinton se cache moins -

Autre nouveauté, Hillary Clinton va mettre fin à une entorse à la tradition par rapport aux candidats à la présidentielle précédents: les journalistes qui la suivent voyageront désormais dans le même avion qu'elle. Jusqu'à présent, ils voyageaient dans un avion séparé, ce qui coupait encore plus la presse d'une candidate décidément très inaccessible.

Donald Trump - qui ne fait voyager aucun journaliste dans son propre avion - ne cesse de la critiquer pour se "cacher" des journalistes en soulignant, à raison, qu'elle n'avait pas donné de conférence de presse depuis décembre 2015.

L'équipe Clinton rappelle que la candidate a accordé de nombreuses interviews: 350 dans les sept premiers mois de l'année, selon un décompte de la radio NPR.

Le vice-président Joe Biden, le colistier d'Hillary Clinton Tim Kaine, et l'ancien président Bill Clinton feront également campagne lundi dans le Michigan et l'Ohio, ancien coeur de l'industrie américaine où les électeurs blancs sont courtisés.

Les critiques de Donald Trump contre Hillary Clinton ont été relancées vendredi par la publication par le FBI de documents relatifs à ses investigations dans l'affaire du serveur privé.

Selon les 58 pages publiées, dont 14 sont caviardées, elle a expliqué à la police fédérale qu'elle "faisait confiance" à ses interlocuteurs afin que ceux-ci fassent attention à ne pas lui envoyer d'informations sensibles par email. Et elle a confié ignorer que l'annotation "C" figurant sur certains documents signifiait "confidentiel".

"Soit elle était la secrétaire d'Etat la plus bête de l'histoire des Etats-Unis, soit c'est une menteuse", a lâché Rudy Giuliani, ancien maire de New York et proche de Donald Trump.

Hillary Clinton, de son côté, continue de dépeindre le magnat de l'immobilier comme un homme trop impétueux et intolérant pour assumer la fonction suprême.

Elle a saisi l'occasion d'une interview de Donald Trump sur la chaîne locale WPVI, dans laquelle il a refusé de dire s'il regrettait d'avoir pris la tête du mouvement des "birthers", ces personnes qui promouvaient le mensonge que Barack Obama n'était pas né aux Etats-Unis et serait un président illégitime.

"Stupéfiant que le candidat républicain continue à refuser de reconnaître que le président est né aux Etats-Unis", a-t-elle écrit sur Twitter dimanche.v


           

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