France : Des "inquiétudes" pèsent sur le démantèlement du camp de migrants de Calais


Jeudi 6 Octobre 2016 - 15:47
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Paris - Le démantèlement imminent du campement de migrants de Calais (Nord de la France), la "Jungle", suscite des inquiétudes quant au sort de ses occupants, en particulier celui des mineurs, a annoncé jeudi Jacques Toubon, Défenseur des droits.


Dans une lettre adressée au ministre de l'Intérieur français, Bernard Cazeneuve, le Défenseur des droits, autorité constitutionnelle chargée de défendre les droits des citoyens, a fait part de ses "inquiétudes les plus vives" portant sur les conditions dans lesquelles pourrait se dérouler la destruction du plus grand campement de France.

Cette opération de démantèlement, qui risque de commencer le 17 octobre ne prévoit pas, selon Toulon, un dispositif suffisant ni pour accompagner les mineurs sur place, dont le nombre est estimé à près de 1000, ni pour l'accueil des "exilés" du camp dans des centres d'accueil et d'orientation (CAO) dans toute la France.

"Le dispositif d’accueil et de mise à l’abri sur place des mineurs non accompagnés n’est toujours pas opérationnel, ce qui fragilise encore davantage la situation des enfants", relève le Défenseur des droits, déplorant, par ailleurs, que "rien n'a été envisagé" pour les jeunes qui déposent une demande d'asile au Royaume-Uni en vue d'une réunification familiale.

"Rien n’indique qu’ils puissent continuer à être suivis et accompagnés dans leurs démarches après le démantèlement du camp", alerte encore Toubon.

Le Défenseur des droits suggère, à cet égard, l'ouverture des CAO aux mineurs non-accompagnés en France, dans des conditions qui respectent les "exigences légales telles un encadrement socio-éducatif et un accompagnement vers le dispositif de la protection de l’enfance".

Toubon reste, par ailleurs, "très occupé" quant au processus de réorientation des migrants de la "Jungle", dont le nombre avoisine les 10 000, appelant ainsi Cazeneuve à communiquer les informations concernant le nombre de places d’hébergement disponibles ainsi que leur localisation, les prestations prévues dans les différents centres, notamment en matière d’accès au droit, et l’ensemble des moyens mobilisés.

Rappelant qu'il ne cesse de condamner "les conditions indignes" dans lesquelles vivent les migrants de la "Jungle", Toubon souligne qu'il "ne saurait admettre que le démantèlement du bidonville conduise à fragiliser davantage le sort de ces personnes très vulnérables et à les éloigner encore de la protection que leur confèrent les droits fondamentaux".


           

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