France: La gauche s'indigne de la verbalisation d'une femme voilée à la plage


Jeudi 25 Août 2016 - 09:19
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Paris - La verbalisation d'une femme voilée, ne portant pourtant pas le burkini, sur la plage cannoise, a suscité une grande polémique parmi le sympathisants du Parti socialiste et des hommes politiques de gauche qui dénoncent tous la dérive "dangereuse" de la police.


La décision de la police municipale de Cannes de verbaliser Siham, 34 ans et mère de deux enfants, pour le simple port du voile sur la plage de Cannes-la-Bocca ainsi que l'attitude de la police présente sur cette plage, témoignent "une dérive particulièrement dangereuse", s'est alarmé le Parti socialiste (PS), dans un communiqué diffusé mercredi, sur son site.

"On ne peut qu’exprimer une incompréhension sur les fondements même de cette verbalisation qui ne saurait être compatible avec les principes de notre droit", a renchéri le Parti socialiste, soulignant que le port d'un simple voile ne peut être interdit "pour des motifs d’ordre public".

"Cette exigence d’ordre public ne peut, en aucun cas, conduire à une chasse vis-à-vis de tout ce qui manifeste une croyance", a encore souligné le parti de François Hollande.

Les Jeunes Socialistes ont également exprimé leur indignation après l'incident auquel a fait face la trentenaire venue de Toulouse pour passer des vacances en famille, dans une déclaration intitulée "Traque et humiliations publiques des musulmans sur les plages : ça suffit !".

"Nous ne pouvons tolérer que des femmes soient ainsi insultées et humiliées publiquement. L’attitude des maires de droite qui, pour quelques voix venues de l’extrême droite, organisent la stigmatisation et l’humiliation de ces femmes est honteuse et déshonorante", ont affirmé les Jeunes Socialistes, dénonçant les arrêtés interdisant le port de burkini sur les plages dans près de vingt communes, à majorité de droite.

"La “laïcité des plages” est la dernière trouvaille des racistes et des islamophobes pour attiser les haines", ont encore estimé les Jeunes Socialistes, appelant à se battre davantage "pour ne plus revoir ces images insupportables".

De nombreux hommes politiques de gauche ont aussi fait part de leur colère contre la décision de la police, notamment sur les réseaux sociaux. "Je suis révulsé par la verbalisation ILLÉGALE de femmes portant - c'est leur droit ! - un simple voile sur une plage", s'est exclamé Sébastien Denaja, député socialiste de l’Hérault.

Le député a également appelé le représentant de l'Etat dans les Alpes-Maritimes à "rappeler à l'ordre" le maire de Cannes David Lisnard, qui a publiquement soutenu la décision de la police.

La député des Hautes-Alpes Karine Berger a estimé pour sa part que c'est au gouvernement de rappeler à l'ordre tous les maires qui imposent des interdictions similaires dans leurs communes.

Esther Benbassa, sénatrice du groupe écologiste, a dénoncé de son côté, une "persécution antireligieuse", estimant que "plus on interdira et/ou plus on stigmatisera ces tenues, plus on contribuera à leur conférer, par réaction, la valeur d’un symbole identitaire". 


           

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