Hiroshima: jour "historique" avec l'hommage de Kerry et des ministres du G7


Lundi 11 Avril 2016 - 10:12
AFP


John Kerry est devenu lundi le premier secrétaire d'Etat et plus haut responsable gouvernemental américain à visiter le mémorial d'Hiroshima (Japon) depuis la bombe atomique larguée par les Etats-Unis en 1945, appelant à "mettre un terme à la menace des armes nucléaires".


Le Japon a qualifié d'"historique" la visite de M. Kerry et de ses homologues du G7 qui a eu lieu dans le cadre d'une réunion préparatoire avant un sommet en mai. Les ministres des Affaires étrangères sont arrivés en fin de matinée au musée du Mémorial de la paix, bouleversant témoignage de la fournaise nucléaire qui a dévasté la ville d'Hiroshima et fait 140.000 victimes le 6 août 1945.

"Tout le monde devrait voir et ressentir la puissance de ce mémorial", a écrit John Kerry sur le livre d'or du musée, selon le texte fourni par le département d'Etat.

"Cela nous rappelle avec force et dureté que nous avons non seulement l'obligation de mettre un terme à la menace des armes nucléaires, mais que nous devons aussi tout faire pour éviter la guerre", a insisté le ministre, ancien combattant au Vietnam, devenu un grand sceptique de l'interventionnisme militaire et favorable au désarmement.

Après la visite du musée, qui donne l'ampleur du drame à travers des images insoutenables, les ministres du G7 se sont rendus dans le parc entourant le musée. Ils ont déposé des gerbes de fleurs devant le Cénotaphe, une arche qui surplombe un tombeau où sont inscrits les noms des victimes, avec une promesse gravée dans le pierre: "Reposez en paix, nous ne laisserons pas se reproduire la tragédie".

Accueillis par une foule d'écoliers agitant des drapeaux des sept pays (Etats-Unis, Japon, Canada, France, Royaume-Uni, Italie, Allemagne), les chefs de la diplomatie des plus grandes puissances occidentales se sont ensuite vus remettre un collier fait de grues en papier, symboles de paix.

M. Kerry est apparu souriant, serrant la main d'enfants, avant de se recueillir avec gravité devant le monument, aux côtés de son homologue japonais Fumio Kishida, hôte de la réunion.

- Pas d'excuses -

Sa visite pourrait ouvrir la voie à la venue du président américain Barack Obama, à l'occasion du Sommet de chefs d'Etat et de gouvernement du G7 les 26-27 mai dans l'archipel, même si officiellement aucune décision n'a été prise. Le chef de l'Etat a l'ambition affichée depuis 2009 de parvenir à un "monde sans armes nucléaires".

Interrogé dimanche soir pour savoir si M. Kerry allait exprimer des regrets, un diplomate américain a répondu qu'il ne présenterait pas d'"excuses" formelles mais que le ministre, comme "tous les Américains et les Japonais, était rempli de tristesse".

"C'est un sujet qui est cher à son coeur et je sais que demain sera un jour très émouvant pour lui", avait ajouté le responsable américain.

Une déclaration doit être publiée à l'issue de la rencontre pour appeler au désarmement nucléaire et à la non-prolifération. La menace nord-coréenne a notamment été longuement évoquée.

Cette visite sans précédent pour les Etats-Unis, ainsi que pour les deux autres puissances nucléaires du G7, le Royaume-Uni et la France, a fait passer au second plan les discussions menées depuis dimanche par les ministres sur les grands sujets du moment.

Placée sous haute sécurité, la rencontre, prélude à une série de rendez-vous ministériels avant le sommet, a abordé la question du terrorisme, avec en ligne de mire le dossier syrien et la lutte contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI), selon le ministre français Jean-Marc Ayrault.

La Chine a aussi beaucoup occupé les débats du G7 qui prévoit de délivrer un document sur la sécurité maritime, avec en filigrane la volonté de contrecarrer les ambitions de Pékin en mers de Chine.

Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, avait pourtant exhorté le G7 à ne pas aller sur le terrain "des querelles historiques ou même des disputes territoriales". "Cela ne résoudra pas le problème, mais affectera au contraire la stabilité régionale", avait-il averti.


           

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