Hollande décore Valls, ironise sur Clemenceau et la présidentielle


Mercredi 22 Octobre 2014 - 16:25
AFP


Paris - François Hollande a profité mercredi de la remise des insignes de grand Croix de l'Ordre du mérite à Manuel Valls pour multiplier les messages politiques, évoquant Georges Clemenceau, modèle politique du Premier ministre qui échoua aux portes de l’Élysée, et vantant l'art de la "synthèse".


Hollande décore Valls, ironise sur Clemenceau et la présidentielle
"Vous aimez citer de grands républicains, vous vous inscrivez dans cette tradition (...) Une des figures qui vous sert de référence, c'est celle de Clemenceau. C'est un personnage controversé, y compris au sein de la gauche française. C'est sans doute pour cela que vous l'utilisez", a déclaré M. Hollande, suscitant le sourire de M. Valls situé à quelques mètres de lui sur l'estrade.

"Car vous aimez la controverse, à condition qu'elle soit un facteur de débat, de contradiction et en même temps de synthèse. Car il faut aussi qu'il y ait des hommes de synthèse dans la République. C'est très important", a poursuivi, déclenchant quelques rires dans l'assistance, le chef de l’État, longtemps présenté comme un artisan de la "synthèse" au sein du PS.

"Je connais bien son parcours, parcours très long, ce qui vous laisse grand espoir. (Clemenceau) n'est pas devenu président de la République, mais on peut aussi réussir son existence sans être président de la République", a poursuivi M. Hollande, cette fois-ci dans une allusion visant peut-être également Laurent Fabius.

Dans son livre "Merci pour ce moment", Valérie Trierweiler, ex-compagne du chef de l’État, lui prête ce propos au sujet du chef de la diplomatie française: "C'est terrible pour lui, il a raté sa vie (...) parce qu'il n'est jamais devenu président."

Georges Clemenceau, qui fut ministre de l'Intérieur comme M. Valls, fut président du Conseil de 1906 à 1909, puis de 1917 à 1920 et conduisit la France à la victoire lors de la Première Guerre mondiale avec le président de la République Raymond Poincaré. Il échoua par la suite à devenir président de la République, alors élu par les parlementaires qui lui préférèrent Paul Deschanel en 1920.

Le président a également félicité le deuxième Premier ministre de son quinquennat pour avoir "fait en sorte que (le) programme (de 50 milliards d'euros d'économies) ne nuise pas à l'objectif de croissance et que le rythme de réduction des déficits publics n'entame pas le potentiel de notre économie".

Et d'enchaîner à l'adresse de la Commission européenne qui doit se prononcer prochainement sur le budget 2015 de la France: "Je ne doute pas qu'elle partage nos intentions: relever le niveau de la croissance, faire en sorte de respecter les règles pour la réduction de nos déficits."

M. Hollande s'est fendu aussi d'une allusion aux anciens ministres redevenus députés (PS) Benoît Hamon, Aurélie Filippetti et Delphine Batho, qui se sont abstenus mardi lors du vote de la partie recettes de ce budget: "Je salue les députés qui ont eu cette conscience de leur rôle pour permettre que le pays puisse avoir des financements pour les priorités que j'avais fixées, l'éducation, la culture, la recherche, la justice, mais aussi l'emploi, d'abord l'emploi."

Il a ensuite remis la grand Croix de l'Ordre du mérite à M. Valls, en présence de l'épouse et de la mère du Premier ministre, comme il est d'usage depuis 1974 quand le chef du gouvernement exerce ses fonctions depuis six mois.


           

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