L'Ile-de-France bascule à droite avec Valérie Pécresse


Lundi 14 Décembre 2015 - 16:59
AFP


L'Ile-de-France, première région de France, gérée par la gauche depuis 17 ans, est tombée dans l'escarcelle de la droite avec la victoire de la liste menée par Valérie Pécresse (Les Républicains) qui obtient 43,80% des voix devant celle de Claude Bartolone (PS) à 42,18%.


Les résultats définitifs donnent une avance d'un peu plus de 1,5 point et quelque 60.000 voix à Mme Pécresse sur M. Bartolone, sur un total d'un peu plus de trois millions de voix exprimés pour l'une ou l'autre des deux listes.

Le Front national de Wallerand de Saint Just enregistre 14,02%, en baisse de plus de quatre points par rapport au premier tour et fait son retour dans l'hémicycle régional, après une mandature d'absence.

"L'Ile-de-France, je la rêve conquérante et exemplaire", a déclaré dans la soirée Mme Pécresse, rayonnante, dans une allocution à ses partisans près de son QG dans le VIIIe arrondissement de Paris avant d'aller fêter sa victoire dans une brasserie de la place de Clichy.

"La sécurité et l'emploi seront mes priorités immédiates", a indiqué la députée des Yvelines, qui démissionnera de son mandat pour se consacrer à la région qu'elle avait échoué à conquérir en 2010 face à Jean-Paul Huchon (PS).

"Le travail" a fait la différence, a-t-elle affirmé à l'AFP, "cela fait des années que j'arpente l'Ile-de-France, on a fait des tonnes de propositions concrètes".

"Un certain nombre de personnes qui viennent de tous les horizons ont voté pour moi. Ca m'oblige évidemment à être à la hauteur de ce vote, ce n'est pas un chèque en blanc et pour cela je serai vraiment présidente à temps plein et la présidente de tous les Franciliens, j'ai pris l'engagement de n'oublier aucun territoire", a affirmé Mme Pécresse qui menait une liste LR-UDI-MoDem.

A 22H05, Claude Bartolone, président de l'Assemblée nationale, a reconnu sa défaite: "Je transmets toutes mes félicitations à Mme Pécresse que j'ai appelée et je souhaite bonne chance à l'Ile-de-France", remerciant ses alliés écologistes et du Front de gauche.

Il a confirmé qu'il remettrait en jeu dès lundi son mandat de président de l'Assemblée nationale, comme il s'y était engagé, même si son maintien au perchoir ne fait guère de doute.

- "Assurer la défaite de la gauche" -

Selon M. de Saint Just, les "Franciliens ont voulu assurer la défaite de la gauche".

David Douillet (LR), colistier de Mme Pécresse dans les Yvelines, a expliqué lui aussi que de nombreux électeurs FN du premier tour "nous expliquaient qu'ils allaient voter utile".

La maire de Paris PS Anne Hidalgo a félicité Mme Pécresse pour sa victoire, ajoutant qu'elle "travaillerait en portant les préoccupations et les exigences des Parisiens notamment en matière de pollution, de création de logements et de justice sociale".

Elle s'est aussi félicité que le FN n'ait recueilli qu'autour de 6% à Paris, où la liste de gauche a frisé les 50%.

En passant de l'exécutif à l'opposition, Emmanuelle Cosse (EELV) a noté une "défaite honorable en Ile-de-France malgré le rassemblement" et promis à Mme Pécresse "de combattre ses idées".

Quant à Eric Coquerel, coordinateur politique du Parti de gauche, il a assuré que ses élus seraient des "opposants résolus", "attentifs à ce que Mme Pécresse n'aille pas trop loin dans les partenariats public-privé, dans les politiques d'austérité, les coupes dans les budgets des associations".

Parmi les résultats notables, la ville d'Evry chère au Premier ministre Manuel Valls a donné plus de 59% à Claude Bartolone.

C'est dans les Hauts-de-Seine que Mme Pécresse réalise son meilleur score, avec 52,17%, alors que M. Bartolone est le champion de son fief, la Seine-Saint-Denis, avec 52,40%.

Le Front national ne dépasse la barre des 20%, avec 25,80%, qu'en Seine-et-Marne.

L'Ile-de-France, marquée par les attentats qui ont ensanglanté Paris et Saint-Denis il y a un mois jour pour jour, est la plus riche région française avec 30% du PIB et concentre avec ses 12 millions d'habitants 18% de la population française: elle était à ce titre un enjeu hautement symbolique pour les deux partis.

Le duel avait donné lieu à une campagne sans concessions et notamment après le premier tour, aux résultats plus serrés que prévu et meilleurs qu'attendus pour la gauche.


           

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