L'armée américaine ne "fermera pas les yeux" si le sergent Bergdahl a déserté


Mercredi 4 Juin 2014 - 10:01
AFP


L'armée américaine "ne fermera pas les yeux" s'il s'avère que le sergent Bowe Bergdahl, prisonnier des talibans pendant cinq ans, libéré samedi, a déserté ou abandonné son poste avant sa capture, a affirmé mardi le numéro un de l'US Army.


Le général Martin Dempsey
Le général Martin Dempsey
Alors que la polémique enfle aux Etats-Unis sur les conditions de la capture de Bergdahl en Afghanistan en 2009, le général Martin Dempsey, chef d'état-major interarmées, rappelle dans un communiqué que "les questions sur la conduite de ce soldat en particulier sont distinctes des efforts déployés pour récupérer tout soldat américain prisonnier de l'ennemi".

Si les responsables civils et militaires américains se félicitent depuis samedi de ne pas avoir abandonné sur le terrain un prisonnier de guerre, des membres de son unité accusent Bowe Bergdahl d'avoir abandonné son poste, voire d'avoir déserté, avant d'être capturé.

"Les chefs de notre armée ne fermeront pas les yeux si une faute délibérée a été commise" par le sergent Bergdahl, promet le général Dempsey, tout en rappelant son droit à la présomption d'innocence.

Un rapport d'enquête de l'armée, conduite juste après la disparition du soldat en 2009, avait conclu que Bergdahl "avait quitté son poste délibérément et de sa propre volonté", a affirmé mardi à la chaîne de télévision CNN un responsable militaire.

Mais le rapport n'avait pas conclu à la désertion, estimant qu'il aurait fallu en savoir davantage sur les intentions du soldat --ce qui supposait de pouvoir lui parler--, a précisé ce responsable.

Les enquêteurs avaient interrogé des soldats de l'unité de Bergdahl mais aucun d'entre eux ne l'avait vu partir.

Le secrétaire à l'armée de Terre, John McHugh, a de son côté souligné que l'US Army mènerait, une fois que l'ex-prisonnier aura récupéré, un "effort complet et coordonné (...) pour mieux connaître les circonstances de sa disparition et de sa captivité".

"Toute autre décision sera prise ensuite selon les règles et pratiques en vigueur", a-t-il assuré, précisant que cette procédure, que M. McHugh n'a pas qualifiée d'enquête, comprendra des entretiens avec Bowe Bergdahl.

La désertion en temps de guerre reste théoriquement passible de la peine de mort aux Etats-Unis.

Bowe Bergdahl était toujours hospitalisé mardi au centre médical américain de Landstuhl (Allemagne) où son état restait "stationnaire", a fait savoir l'hôpital dans un communiqué.

Il n'a toujours pas parlé à ses parents. "Cette étape sera franchie quand les psychologues et autres professionnels de santé jugeront que cela est possible", selon un porte-parole du Pentagone, le colonel Steven Warren.


           

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