L’évidente transparence marocaine dans le rapport du Secrétaire général des Nations Unies sur le Sahara : Black-out sur la situation dans les camps de Lahmada


Vendredi 19 Avril 2013 - 11:28
Ahmed Naji



L’évidente transparence marocaine dans le rapport du Secrétaire général des Nations Unies sur le Sahara : Black-out sur la situation dans les camps de Lahmada
« On sait toujours peu de choses sur la situation des droits de l’homme dans les camps de réfugiés proches de Tindouf ». C’est l’unique phrase relative à la situation des droits humains dans les camps de Lahmada contenue dans le rapport du Secrétaire général des Nations Unies consacré au Sahara, qui devrait être présenté le 22 avril 2013 au Conseil de sécurité. Un rapport qui détaille toutefois en plusieurs points la situation des droits humains dans les provinces du sud du Royaume, mêlant critiques et reconnaissance des efforts déployés par les autorités marocaines et le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH).

La transparence dont a fait preuve le Maroc serait-elle instrumentalisée contre lui, pendant que sera primé le black-out sur la situation humanitaire pourtant désastreuse dans les camps de Lahmada ? Le Maroc, attaché au respect de la légalité internationale, n’a jamais rien eu à cacher, comme le précise très bien le rapport. « En ce qui concerne l’activité des mécanismes internationaux des droits de l’homme, les autorités marocaines ont facilité l’accès des titulaires d’un mandat relevant des procédures spéciales des Nations Unies au territoire lorsque la demande leur en était faite dans le cadre d’une visite au Maroc ». L’action du CNDH est jugée comme « positive », constatée et encouragée par le rapporteur spécial sur la torture, lors de la visite qu’il a menée à Laâyoune en septembre 2012. Il est également pris note du fait que « le Conseil économique, social et environnemental marocain a élaboré ce qu’il appelle “un modèle de développement régional pour les provinces du sud”, qui permettrait aux populations locales d’exercer pleinement leurs droits humains dans leurs dimensions économiques, sociales et culturelles et de préparer le succès de l’initiative marocaine d’autonomie, une fois négociée dans le cadre des Nations Unies. (…) L’un des indicateurs de succès sera le respect des droits de l’homme ».

Contrairement, donc, à ce que certains organes de presse se sont empressés de publier sur le rapport du Secrétaire général des Nations Unies sur le Sahara qui serait très critique, il y a lieu de le considérer plutôt comme équilibré, présentant les multiples facettes d’une situation des droits humains dans les provinces du sud qui est en pleine évolution à travers tout le Royaume, compte non tenu des fausses allégations dont les propagandistes du séparatisme se sont fait une spécialité. Et c’est tout à l’honneur du Maroc que de s’être montré transparent, permettant aux enquêteurs étrangers dûment mandatés d’accomplir leur tâche et même en la leur facilitant.

C’est en sachant tirer des leçons de ses erreurs et manquements que le Royaume évolue, sur le plan politique, vers une démocratie dont l’édifice est toujours en construction. Les Marocains se sont dotés, le 1er juillet 2011, d’une nouvelle Constitution et le parlement s’est à peine engagé dans l’immense chantier de traduction du contenu de la nouvelle Loi fondamentale en lois organiques.

Qu’en est-il par ailleurs de la situation des droits humains dans les camps de Lahmada ? Il est bien question dans ce rapport des « allégations concernant des entraves à la liberté d’expression et à la liberté de mouvement » dans les camps de Tindouf, mais, bizarrement, le fait même de ne pas pouvoir accréditer ou démentir ces « allégations » ne semble pas susciter des interrogations qui seraient légitimes sur les raisons de cette pénurie d’informations. Il est vrai que si l’Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations Unies au Sahara, M. Christopher Ross a eu l’occasion, lors de sa visite au Maroc, de discuter avec les habitants des provinces du sud appartenant aux différentes tendances d’opinion, il n’en a pas été de même dans les camps de Lahmada. Ainsi, M. Ross ayant pu discuter avec l’ancienne fonctionnaire et militante séparatiste Aminatou Haïdar à Laâyoune, n’a pas eu cette opportunité dans les camps de Lahmada avec le poète et chanteur contestataire, Nejm Allal.

Ahmed Naji
Journaliste


           

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