La Chine confirme qu'elle construit son second porte-avions


Jeudi 31 Décembre 2015 - 15:16
AFP


La Chine est en train de construire son second porte-avions, a annoncé jeudi le ministère de la Défense, au moment où Pékin développe les capacités de sa marine sur fond de contentieux maritimes avec nombre de ses voisins.


Ce bâtiment, qui est de conception entièrement chinoise, est en chantier dans la ville portuaire de Dalian (nord-est), a annoncé Yang Yujun, un porte-parole du ministère de la Défense.

Cette confirmation intervient après des mois de spéculations sur sa construction.

Le porte-parole a souligné que le nouveau bâtiment serait à propulsion conventionnelle, et non nucléaire, et qu'il transporterait notamment des Shenyang J-15, un avion de combat de l'aéronavale chinoise.

L'armée chinoise, qui poursuit sa montée en puissance, est considérée comme la deuxième force militaire mondiale derrière les Etats-Unis.

Pékin, qui veut parvenir à terme à rivaliser avec la puissante US Navy dans le Pacifique, travaille à l'édification de groupes aéronavals autour de plusieurs porte-avions, un programme phare de centaines de milliards d'euros.

Le premier porte-avions chinois, le Liaoning, est un bâtiment construit il y a plus d'un quart de siècle en Union soviétique, inachevé du fait de l'effondrement de l'URSS et finalement racheté par la Chine.

Admis au service actif en septembre 2012 après des années de travaux, il est devenu le navire-amiral incarnant les ambitions maritimes de l'armée chinoise.

Visité par l'ex-secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel en 2014, il sert actuellement de bâtiment d'entraînement aux militaires chinois.

- 'Un cadeau de Nouvel An' -

"La conception et la construction du deuxième porte-avion a assimilé les expériences utiles du Liaoning en matière de recherche et d'entraînement", a précisé M. Yang.

"Cela a permis des avancées et des améliorations dans de nombreux domaines", a-t-il ajouté.

"Une marine a vraiment besoin de quatre (porte-avions) pour être sûr qu'un soit constamment prêt au combat et déployable", a noté Steve Tsang, spécialiste de la politique chinoise à l'Université de Nottingham, dans une déclaration à l'AFP qui nuance l'importance de l'annonce de jeudi.

"Mais en termes de capacité de la Chine à réclamer aux autres pays asiatiques -- à l'exception du Japon et de l'Inde -- d'accepter la supériorité navale chinoise, avoir un nouveau porte-avion est précieux."

Sur les réseaux sociaux, la nouvelle a suscité jeudi de nombreuses réactions enthousiasmées.

"Bravo la Chine", "La Chine est forte !", se sont exclamés de nombreux internautes.

"C'est un excellent cadeau de Nouvel An pour notre pays !", note un commentateur.

"La marine chinoise attend que le deuxième porte-avions soit presque terminé pour annoncer la nouvelle", ironise un autre.

Les devinettes vont bon train : "Le troisième est certainement déjà en construction, et il sera nucléaire!", croit savoir un internaute.

"Il en faudrait un pour chacune des (23) provinces chinoises!", suggère un commentateur au ton davantage nationaliste.

- De multiples différends maritimes -

De nombreux contentieux opposent Pékin à ses voisins en mer, provoquant des tensions qui avivent régulièrement les craintes d'un conflit armé.

Les autorités chinoises revendiquent des droits sur la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, se basant notamment sur des documents historiques et des cartes anciennes -- une source de différends territoriaux, notamment avec les Philippines et le Vietnam.

La zone est devenue le théâtre d'une lutte d'influence entre Chinois et Américains: Washington a provoqué la colère de Pékin ces derniers mois en envoyant un destroyer puis un bombardier B-52 à proximité d'îlots artificiels que Pékin a construit sur des récifs de l'archipel des Spratleys, appelé "Nansha" en chinois.

Washington estime que ces installations militaires sont une menace à la liberté de navigation dans la zone.

La Chine entretient également des relations tendues avec le Japon sur des questions de souveraineté en mer de Chine orientale.

Pékin et Tokyo se disputent les îles Senkaku, administrées par le Japon, mais revendiquées par la Chine sous l'appellation Diaoyu.


           

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