La course de Trump pour la Maison Blanche subit un coup de frein dans le Wisconsin


Jeudi 7 Avril 2016 - 10:01
AFP


La campagne pour la Maison Blanche de l'homme d'affaires américain Donald Trump a buté sur un écueil dans le Wisconsin, mais le vote dans deux semaines de l'Etat de New York (nord-est des Etats-Unis), siège de son empire, pourrait le revigorer.


Donald Trump
Donald Trump
La large victoire mardi du sénateur ultra-conservateur texan Ted Cruz dans le Wisconsin, Etat du nord des Etats-Unis, lui permet de combler une partie de son retard en terme de délégués, mais l'écart demeure quasi insurmontable: il en a 510, contre 743 pour Donald Trump. La majorité absolue est de 1.237.

Reste que ce regain de forme du héros du Tea Party, soutenu par l'élite du parti républicain et le camp anti-Trump, pourrait empêcher le magnat de l'immobilier d'atteindre cette majorité absolue, nécessaire pour une investiture incontestée lors de la convention républicaine du 18 au 21 juillet à Cleveland (Ohio, nord).

Le prochain enjeu de taille, c'est l'Etat de New York le 19 avril. Suivra un "super mardi" le 26 avril avec la Pennsylvanie (est) et quatre autres Etats. Donald Trump est jusqu'à présent grand favori de ces consultations.

- Vote imprévisible -

Ted Cruz affirmait mercredi matin sur Twitter: "La nuit dernière a été un appel lancé à l'Amérique par les laborieux habitants du Wisconsin: nous avons le choix".

"Je me sens empli de courage après cette formidable victoire hier dans le Wisconsin. C'est un tournant, nous allons gagner" cette élection présidentielle, a-t-il déclaré quelques heures plus tard à des journalistes, appelant à l'unité des républicains. "Si nous nous rassemblons, nous allons gagner. Pas si nous restons divisés."

Toute sa stratégie consiste à forcer une convention "ouverte", où il se présenterait comme l'homme de consensus anti-Trump. C'est aussi l'objectif du gouverneur de l'Ohio John Kasich, troisième candidat républicain mais sans aucune chance de s'imposer.

Dans ce cas, l'investiture serait décidée par un vote imprévisible des délégués, dont la plupart seraient libres de voter selon leur préférence personnelle au lieu de respecter le résultat des primaires.

Mauvais perdant, Donald Trump a accusé son rival de fraude et de collusion avec l'establishment républicain.

Contrairement à ses habitudes, il a conservé le silence sur Twitter pendant 18 heures. Mercredi soir, lors d'un meeting électrique près de New York, il a ensuite violemment attaqué son rival, sans mentionner sa défaite.

"C'est Ted le menteur", a lancé Donald Trump en se décrivant à l'inverse comme un homme droit. "Ted le menteur, Ted le menteur", a répété la foule.

Le suspense devrait durer jusqu'aux derniers scrutins du 7 juin, avec notamment la grande Californie.

- Clinton reste favorite -

Chez les démocrates, le sénateur du Vermont Bernie Sanders a facilement battu Hillary Clinton, dont c'est la sixième défaite lors des sept dernières consultations.

Comme pour les républicains, les regards se tournent vers New York. Hillary Clinton en a été sénatrice pendant huit ans (2001-2009) et son quartier général de campagne se trouve à Brooklyn, d'où est originaire M. Sanders.

"Je connais mieux l'Etat. J'ai une plus grande expérience récente", a déclaré mercredi Mme Clinton sur CNN, se disant "fière" de son bilan de sénatrice.

Mais son adversaire a capitalisé sur ses victoires en série, affirmant que la "dynamique" était de son côté.

"La dynamique, c'est d'avoir commencé cette campagne il y a 11 mois, alors que les médias nous qualifiaient de marginaux", a-t-il déclaré mardi soir.

"Le sénateur Sanders a eu une bonne soirée hier et je l'ai félicité, mais si vous regardez les chiffres, j'ai une considérable avance sur lui", a relevé Mme Clinton, qui avait quasiment concédé la défaite dans le Wisconsin en amont.

Elle se concentre en effet depuis plusieurs jours sur New York où elle part favorite, selon les sondages.

La région des Grands Lacs a été plus favorable au sénateur socialiste que le Sud, bastion d'Hillary Clinton où l'électorat noir lui a assuré d'immenses victoires.

Elle dispose de 1.778 délégués contre 1.097 pour Bernie Sanders, selon l'estimation de CNN. La majorité requise est de 2.383.

Souhaite-t-elle que le sénateur du Vermont se retire de la course? "Je ne le demande pas. Je ne lui demanderais pas. Ma campagne ne lui demande pas", a-t-elle relevé mercredi. "C'est formidable d'avoir une primaire démocrate disputée parce que ça attire davantage de personnes dans le processus".


           

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