Le mal du pays ne devrait pas être l'unique inspiration des auteurs émigrés


Dimanche 26 Juin 2011 - 10:52
APS


Alger - Des poétesses arabes émigrées ont estimé, dimanche à Alger, que le mal du pays ne devrait pas être l'unique inspiration des auteurs établis dans d'autres pays que ceux d'origine, car la créativité littéraire s'adresse, en prime, à l'humain et dépasse toutes frontières ou nationalités.


Le mal du pays ne devrait pas être l'unique inspiration des auteurs émigrés
Ne pas écrire dans la langue mère, aborder des thèmes pas forcément nostalgiques, laisser l'amour de la patrie loin des écrits, éviter de "barricader" son imaginaire, vivre son émigration sans recourir à l'encre, sont les principales idées défendues par ces femmes de lettres, invitées à une rencontre-débat dans le cadre du 4ème festival international de la littérature et du livre de jeunesse (Feliv) sur le thème "Littérature entre deux exils".

Sur le concept "exil", elles ont toutes affirmé qu'il s'agissait d'un terme "trop fort" qui ne reflétait pas leur cas, du fait que l'émigration était, pour elles, un choix et non une obligation.

Vivre loin de sa terre natale, pour un artiste, peu importe sa spécialité, est un mode de vie à assumer parfaitement sans pour autant en faire le noyau de ses oeuvres, ont-elles fait comprendre.

Souleima Rahal, poétesse algérienne établie au Caire (Egypte) depuis quatre années, a abordé la question de l'émigration d'un point de vue philosophique.

Pour elle l'émigration est un sentiment qui habite l'être humain dès sa naissance et provient de différents domaines, sources et sensations. Elle a cité comme exemple le sentiment d'être émigré dans son propre pays, dans sa ville natale ou même au sein de sa famille.

Selon cette auteur de deux recueils poétiques en langue arabe, native de Aïn Ouessara, "la planète terre en entier représente un sol d'émigration pour l'homme car il l'a habitée après avoir été chassé du paradis", donc, le sentiment d'être émigré, pour elle, est une question liée beaucoup plus au tréfonds de l'âme qu'au territoire.

Toutefois, elle a reconnu la "tristesse" de vivre loin de son pays d'origine qui surgit par moment. Cet état d'âme a une certaine influence sur le contenu de sa poésie, sans pour autant former le thème principal, a-t-elle relevé, en ajoutant que la littérature actuelle de l'émigration est basée plus sur la conscience que sur le sentiment.

Enfin, elle a fait remarquer que l'évolution technologique et la propagation du Net ont rendu l'émigration moins dure et ont raccourci les distances entre les pays d'accueil et d'origine.


           

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