Lecture dans l’avant-projet américain de résolution relatif au mandat de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental


Samedi 20 Avril 2013 - 10:54
Alae Zaeri



Lecture dans l’avant-projet américain de résolution relatif au mandat de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental
Alors que la Communauté internationale appelle à trouver d’urgence une solution au conflit artificiel autour du Sahara, des tentatives visant à dénaturer le mandat de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) et d’en élargir la mission aux droits de l’Homme, se manifestent avec véhémence. En effet, eu égard à la recrudescence des menaces terroristes dans la région sahélo-saharienne et pendant que l’Initiative marocaine pour la négociation d’un statut d’autonomie de la région du Sahara est, à maintes reprises,  plébiscitée et qualifiée par les membres permanents du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies (ONU), de solution « (….) réaliste, crédible et sérieuse pour parvenir à une solution durable négociée sous l’égide des Nations unies », il semblerait que l’intoxication proférée par la machine propagandiste algérienne a eu des échos favorables outre-Atlantique, poussant même les Etats-Unis à changer de position vis-à-vis du différend saharien et à épouser les thèses algériennes.

Ceux-ci sont allés, en effet, jusqu’à mettre à pied d’œuvre un projet de résolution au Conseil de sécurité de l’ONU afférent à l’élargissement du mandat de la MINURSO à la surveillance des droits de l’Homme au Sahara et à Tindouf. En préparation au sein du « Groupe des Amis du Sahara Occidental », regroupant les Etats-Unis, le Royaume Uni, la France, la Russie et l’Espagne, le texte sera discuté à la fin du mois d’avril 2013, au sein du Conseil de sécurité pour examiner le renouvellement du mandat de la mission onusienne.

Faut-il souligner le rôle pivot de quelques présumés intervenants dans le champ des droits humains, brandissant la question des droits de l’Homme, à tort et à travers, à chaque fois que la position du royaume se consolide sur l’échiquier international. En témoigne la posture curieuse de la Fondation Robert F. Kennedy (RFK) pour la justice et les droits de l’Homme, qui s’efforce, inlassablement, à entretenir les intérêts de l’Algérie dans la région en créant un faux débat, avec comme toile de fond, les prétendues exactions commises par le Maroc dans les provinces du sud. Aussi ont-ils souligné que « Cette proposition innovatrice faite par les Etats-Unis intervient après des décennies de silence de la part de la communauté internationale sur cette crise persistante des droits de l’homme ».

Il s’agit, sans aucun doute, d’un désaveu du processus de réformes amorcé par le royaume bien avant le déclenchement du printemps arabe. En effet, plusieurs observateurs qui s’intéressent de près aux relations séculaires maroco-américaines, soulignent que la position américaine peut être appréhendée comme une condamnation des « (…) réformes promises par Rabat après le déclenchement du printemps arabe. [En ce sens que] Ni la création du CNDH [Conseil national des droits de l’homme] ni les avancées constitutionnelles de la nouvelle loi fondamentale ne semblent suffisants aux yeux de Washington et de la communauté internationale pour garantir le respect des droits de l’homme au Sahara ».

Il importe ici de se référer à la déclaration de l’ambassadeur des Etats-Unis à Rabat, Samuel Kaplan, qui s’exprimait lors d’une conférence organisée, jeudi 11 avril 2013, au Technoparc de Casablanca sous le thème « Rétrospective des relations bilatérales entre le Maroc et les Etats-Unis ». Tout en se félicitant de la qualité des relations séculaires liant les deux pays, le diplomate américain a souligné que le Projet Marocain d’Autonomie « (…) ne peut pas servir de seule base dans les négociations avec les autres parties du conflit ».

Aussi cette déclaration s’inscrit-elle dans le sillage de la nouvelle posture du Secrétaire général de l’ONU qui avait précisé dans son rapport annuel, S/2013/220, sur la situation concernant le Sahara occidental, en date du 8 avril 2013, que « Comme les violations des droits de l’homme n’ont apparemment pas cessé, la surveillance indépendante, impartiale, complète et constante de la situation des droits de l’homme au Sahara occidental et dans les camps devient plus que jamais une nécessité primordiale ».

Si « (…) la présence au Sahara et à Tindouf d’une équipe d’agents onusiens chargés de promouvoir et de surveiller les droits de l’homme dans le territoire, à travers des actions de sensibilisation et de formation auprès de la population et des autorités locales (…) » paraît sans risque, l’extension du mandat de la MINURSO constitue, sans aucun doute, une atteinte grave aux pouvoirs régaliens du Maroc et de là, à sa souveraineté sur ses provinces du sud, ce qui constituerait une occasion idoine pour les ennemis de l’intégrité territoriale de se lancer dans des actes de provocations en vue de mettre en péril le processus de négociations visant à mettre un terme au différend saharien.

Alae Zaeri
Analyste au Centre d’Etudes Internationales


           

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