Les écoles en basque réclament une loi pour protéger la langue


Lundi 12 Mai 2014 - 09:45
AFP


SAINT-PEE-SUR-NIVELLE - Les ikastolas (écoles en langue basque), soutenues par l'eurodéputé EELV José Bové, ont réclamé dimanche une loi pour protèger l'euskara (langue basque), dénonçant une récente circulaire qui réaffirme l'interdiction d'aides publiques aux constructions ou extensions d'écoles privées, dont celles en basque et occitan.


"Nous avons besoin d'une loi pour assurer le développement de nos langues", a déclaré à Saint-Pée-sur-Nivelle Paskal Indo, président de Seaska, fédération des ikastolas, face à un parterre d'élus français, dont trois parlementaires PS des Pyrénées-Atlantiques, et basques espagnols.

"Au moment où le gouvernement envoie des mots tendres en faveur des langues régionales, nous vivons une situation contraire. La volonté de la circulaire (...) est que les ikastolas n'aient plus recours au financement public. Ce qui revient à laisser crever la langue basque", a-t-il estimé, lors de la 31 édition de la fête des écoles basques, suivie par plusieurs milliers de personnes, a constaté une correspondante de l'AFP.

Le 2 mai la préfecture des Pyrénées-Atlantiques a réaffirmé dans une circulaire l'interdiction d'aides publiques aux constructions ou extensions d'écoles privées, incluant celles en basque (ikastolas) ou occitan (calandreta). Une circulaire "cauchemar", selon Seaska.

La circulaire a toutefois laissé une porte ouverte, via la procédure d'autorisations d'occupations temporaires (AOT) d'un local public, pouvant être de longue durée.

José Bové, candidat EELV aux européennes, a soutenu l'appel des ikastolas, déclarant à l'AFP que la France est "dans une situation singulière".

Un texte adopté au Parlement européen, a-t-il rappelé, dit que "tous les moyens doivent être mis à disposition au niveau éducatif et au niveau des médias pour le développement des langues".

La circulaire du 2 mai n'est selon lui "pas en adéquation avec le droit européen. (Or) c'est le droit européen qui prime".

"Il faut être cohérent par rapport au droit, et aujourd'hui ne pas respecter la circulaire, c'est respecter le droit européen". Il a donc appelé les maires voulant soutenir les ikastolas ou les calandretas, à "désobéir à la loi".

Les ikastolas au Pays basque français comptent 3.000 élèves scolarisés de la maternelle au secondaire. A la rentrée 2014, 125 élèves de plus sont attendus.


           

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