Accueil
Actus
Une fois le cahier des charges défini, les opérateurs "vont avoir un travail minimum de 12 mois" pour adapter leurs réseaux afin de pouvoir couper l'internet, tout en maintenant télévision et téléphone, souligne le directeur général de la Fédération française des télécoms, Yves Le Mouël.
"Chaque opérateur a un réseau particulier, explique-t-il, les solutions ne peuvent donc pas être les mêmes partout".
Long à mettre en oeuvre et coûteux - au minimum 70 millions d'euros sur trois ans selon le Conseil général des technologies de l'information (CGTI) - ce dispositif pourrait ne pas donner les résultats escomptés, à savoir une baisse des téléchargements illégaux, préviennent des experts.
D'après un rapport de l'Inria (Institut national de recherche en informatique et en automatique), la mesure est en effet "assez facilement contournable d'un point de vue technologique".
Le projet de loi prévoit que les internautes "pirates" soient reconnus via leur adresse IP (Internet Protocol), c'est-à-dire le numéro qui identifie chaque ordinateur connecté à internet.
Or, "derrière une machine, il peut y avoir des personnes différentes", relève Claude Kirchner, expert sur les questions de sécurité à l'Inria.
C'est le cas notamment pour les connexions wifi publiques (cybercafés, hôtels...) où il sera impossible d'identifier les internautes fautifs.
La "responsabilité" risque donc d'incomber aux propriétaires des lieux, titulaires de l'abonnement, note le CGTI qui propose l'instauration d'un portail ne donnant accès qu'à un nombre limité de sites pour éviter le téléchargement.
L'internaute peut également travestir son adresse IP ou pire encore "pirater" celle des autres, affirme M. Kirchner.
"Le meilleur des réseaux wifi a des codes de sécurité qui ne sont pas faits pour résister à des attaques fortes. Cela veut dire qu'en fonction des moyens et des connaissances du système, on peut percer le code en entre 30 secondes et 10 minutes", note-t-il, en précisant que ces informations se trouvent "facilement sur internet".
Une personne peut donc télécharger en toute quiétude sur le réseau de son voisin, sans que celui-ci s'en aperçoive, alors qu'il court le risque d'une suspension.
La sanction pourrait d'ailleurs n'avoir qu'un effet limité, puisque rien n'empêchera le pirate de continuer à profiter d'internet sur d'autres réseaux, rappelle le CGTI.
D'après M. Kirchner, la loi risque même d'avoir un effet pervers car elle "va booster la réflexion de la communauté (internaute) pour mettre en place des solutions destinées à cacher les flux", via le cryptage des contenus.
De nouvelles techniques qui profiteront d'ailleurs avant tout à "la criminalité dure" (pédophilie, mafia), déplore-t-il.
"On ne pourra ainsi plus (...) détecter ce qui transite sur les réseaux et savoir si c'est illégal", renchérit M. Le Mouël.
Évoquant une "machine infernale sans fin", la Fédération française des télécoms plaide, au lieu de la suspension d'internet, pour une amende après deux avertissements. Un dispositif "simple, qui aura au moins la même efficacité" que celui envisagé sans engager des "grands travaux" coûteux, selon elle.
"Chaque opérateur a un réseau particulier, explique-t-il, les solutions ne peuvent donc pas être les mêmes partout".
Long à mettre en oeuvre et coûteux - au minimum 70 millions d'euros sur trois ans selon le Conseil général des technologies de l'information (CGTI) - ce dispositif pourrait ne pas donner les résultats escomptés, à savoir une baisse des téléchargements illégaux, préviennent des experts.
D'après un rapport de l'Inria (Institut national de recherche en informatique et en automatique), la mesure est en effet "assez facilement contournable d'un point de vue technologique".
Le projet de loi prévoit que les internautes "pirates" soient reconnus via leur adresse IP (Internet Protocol), c'est-à-dire le numéro qui identifie chaque ordinateur connecté à internet.
Or, "derrière une machine, il peut y avoir des personnes différentes", relève Claude Kirchner, expert sur les questions de sécurité à l'Inria.
C'est le cas notamment pour les connexions wifi publiques (cybercafés, hôtels...) où il sera impossible d'identifier les internautes fautifs.
La "responsabilité" risque donc d'incomber aux propriétaires des lieux, titulaires de l'abonnement, note le CGTI qui propose l'instauration d'un portail ne donnant accès qu'à un nombre limité de sites pour éviter le téléchargement.
L'internaute peut également travestir son adresse IP ou pire encore "pirater" celle des autres, affirme M. Kirchner.
"Le meilleur des réseaux wifi a des codes de sécurité qui ne sont pas faits pour résister à des attaques fortes. Cela veut dire qu'en fonction des moyens et des connaissances du système, on peut percer le code en entre 30 secondes et 10 minutes", note-t-il, en précisant que ces informations se trouvent "facilement sur internet".
Une personne peut donc télécharger en toute quiétude sur le réseau de son voisin, sans que celui-ci s'en aperçoive, alors qu'il court le risque d'une suspension.
La sanction pourrait d'ailleurs n'avoir qu'un effet limité, puisque rien n'empêchera le pirate de continuer à profiter d'internet sur d'autres réseaux, rappelle le CGTI.
D'après M. Kirchner, la loi risque même d'avoir un effet pervers car elle "va booster la réflexion de la communauté (internaute) pour mettre en place des solutions destinées à cacher les flux", via le cryptage des contenus.
De nouvelles techniques qui profiteront d'ailleurs avant tout à "la criminalité dure" (pédophilie, mafia), déplore-t-il.
"On ne pourra ainsi plus (...) détecter ce qui transite sur les réseaux et savoir si c'est illégal", renchérit M. Le Mouël.
Évoquant une "machine infernale sans fin", la Fédération française des télécoms plaide, au lieu de la suspension d'internet, pour une amende après deux avertissements. Un dispositif "simple, qui aura au moins la même efficacité" que celui envisagé sans engager des "grands travaux" coûteux, selon elle.
