Nucléaire iranien: Kerry joue les prolongations à Vienne


Lundi 14 Juillet 2014 - 16:39
AFP


Vienne - Le secrétaire d'Etat américain John Kerry rencontrait de nouveau son homologue iranien Mohammad Javad Zarif lundi à Vienne, pour l'exhorter à faire des "choix cruciaux" dans la négociation sur le nucléaire iranien, censée aboutir à un accord d'ici au 20 juillet.


Les deux hommes se sont retrouvés dans la matinée pour une discussion qui s'annonce "sérieuse et potentiellement longue", selon les termes d'un haut représentant du Département d'Etat.

"Je suis content que nous ayons du temps pour nous voir et reprendre la discussion où nous l'avions laissée", a déclaré M. Kerry avant d'entamer les discussions avec M. Zarif, qu'il avait déjà rencontré la veille. "Il reste sept jours difficiles de négociation", avait déclaré le ministre iranien dimanche soir.

L'objectif de l'étape viennoise de M. Kerry, arrivé dimanche dans la capitale autrichienne après une tournée en Chine et en Afghanistan, est de "déterminer la volonté iranienne de faire les choix cruciaux" pour parvenir à un accord historique sur le programme nucléaire iranien après dix ans d'échec, a rappelé une source américaine.

Mais à six jours de la date butoir du 20 juillet pour conclure un accord, les divergences entre les grandes puissances du P5+1 (USA, GB, France, Russie, Chine, Allemagne) et les Iraniens sont toujours "très importantes", selon M. Kerry.

Le secrétaire d'Etat américain et ses homologues britannique, allemand, français se sont retrouvés dimanche à Vienne pour des discussions tous azimuts entre eux et avec M. Zarif, mais sans conclure de percée dans les négociations. Les chefs de la diplomatie des pays européens sont repartis dimanche soir, mais M. Kerry est resté dans la capitale autrichienne pour poursuivre les discussions.

M. Kerry "prendra le temps nécessaire pour voir si des progrès peuvent être faits", a déclaré la source américaine sans plus de précisions.

- L'enrichissement d'uranium au coeur de la négociation -

Le principal point d'achoppement de la négociation porte sur la capacité d'enrichissement d'uranium que réclame l'Iran.

Enrichi à un niveau élevé, l'uranium peut servir à fabriquer la bombe atomique. A un faible degré, il sert de combustible aux centrales nucléaires pour la production d'électricité.

Or la communauté internationale soupçonne Téhéran de vouloir se doter de l'arme atomique, ce que nie l'Iran qui assure que son programme nucléaire est à vocation strictement civile.

Les grandes puissances réclament de fermes garanties sur la nature du programme iranien, en échange d'une levée des sanctions qui asphyxient l'économie du pays.

"La confiance doit aller dans les deux sens", a répliqué dimanche le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif sur son compte Twitter.

Assurant que l'Iran faisait "un effort sincère", il a dit "attendre la même chose" des négociateurs du groupe 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne).

Un accord intérimaire conclu en novembre 2013 à Genève a permis un gel du programme iranien contre une levée très limitée des sanctions (de l'ordre de 7 milliards de dollars).

Cet accord d'étape, valide six mois, est censé avoir abouti à un accord définitif au 20 juillet. Les discussions peuvent cependant être reconduites avec l'accord des deux parties.

A six jours de la date butoir, l'incertitude reste donc totale.

Sans compter qu'Américains et Iraniens sont en outre soumis à de fortes pressions au plan intérieur, où les tenants de la ligne dure de chaque pays sont hostiles à un accord. M. Zarif doit conclure un texte qui lui permette de garder la face vis à vis des faucons à Téhéran, tandis que Kerry est sous la pression du Congrès, qui va s'accentuer à l'approche des élections de mi-mandat prévues en novembre.


           

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