Nucléaire: l'Iran espère que la "propagande" n'aura pas d'impact sur le vote au Congrès


Mardi 1 Septembre 2015 - 15:09
AFP


Tunis - L'Iran espère que la "propagande" des adversaires de l'accord sur le nucléaire iranien n'aura pas d'impact sur le vote attendu du Congrès américain, a déclaré mardi à Tunis le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif.


Mohammad Javad Zarif
Mohammad Javad Zarif
"Nous croyons qu'il s'agit d'un accord mutuellement avantageux, et si les gens ne se laissent pas trop préoccuper par la propagande des bellicistes à l'intérieur et en dehors de notre région, il n'y a pas de raison que l'accord rencontre des obstacles aux Etats-Unis", a-t-il dit lors d'une conférence de presse.

Cet accord conclu le 14 juillet entre l'Iran et les puissances du groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne) prévoit de limiter au nucléaire civil le programme iranien en échange d'une levée progressive et réversible des sanctions internationales imposées à son économie depuis 2006.

Le Congrès américain, dominé par les adversaires républicains du président Barack Obama, devrait voter contre l'accord une première fois en septembre. M. Obama devrait ensuite opposer son veto à ce vote négatif et il faudra alors une majorité des deux tiers -peu probable- aux opposants pour l'emporter.

Les vives critiques des candidats républicains à la présidentielle aux Etats-Unis suscitent l'inquiétude en Iran, où certains se demandent si les futurs dirigeants américains tiendront les engagements pris par Barack Obama.

A Tunis, le chef de la diplomatie iranienne a également souligné la nécessité d'une lutte "à plusieurs facettes" contre le groupe extrémiste Etat islamique (EI).

"Nous croyons, et je crois que nous sommes d'accord avec nos amis tunisiens sur le fait que le combat contre l'EIIL (un autre acronyme pour l'EI, ndlr) n'est pas simplement une opération militaire. Ce doit être une campagne à plusieurs facettes: culturelle, religieuse, politique, économique, et si nécessaire militaire contre cette menace", a-t-il dit.

"Il faut éliminer à la racine les sources et les raisons principales qui engendrent ce phénomène", a-t-il ajouté.

La Tunisie a été frappée cette année par deux attentats sanglants revendiqués par l'EI, qui ont tué en tout 59 touristes étrangers et un policier tunisien.

M. Zarif, qui s'est envolé pour Alger, se trouvait en Tunisie "dans le cadre de la coopération bilatérale" et pour évoquer "les problèmes de la région, surtout le terrorisme", selon l'ambassade d'Iran.

La Tunisie fait face depuis sa révolution en janvier 2011 à une progression de la mouvance jihadiste. Près de 5.500 Tunisiens combattraient dans les rangs de groupes extrémistes à l'étranger selon des experts de l'ONU.


           

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