Photos volées: Closer condamné à payer 15.000 euros à Julie Gayet


Vendredi 28 Mars 2014 - 17:48
AFP


Julie Gayet, propulsée à la Une de la presse mondiale après la révélation par Closer de sa liaison avec François Hollande, a obtenu gain de cause face au magazine people, condamné jeudi à lui verser 15.000 euros de dommages et intérêts.


Julie Gayet
Julie Gayet
Le tribunal de grande instance de Nanterre a estimé qu'il y avait eu "atteinte à la vie privée" et "au droit à l'image" de l'actrice, dans sa décision consultée par l'AFP.

La justice a également condamné l'hebdomadaire à publier la condamnation en couverture sous astreinte de 1.500 euros par jour de retard et lui a interdit "de céder ou diffuser" les clichés.

Closer avait déclenché un séisme politico-médiatique en publiant le 10 janvier des images volées du chef de l'État et de Julie Gayet, photographiés séparément devant un immeuble parisien, rue du Cirque, à une centaine de mètres de l'Élysée. Le journal s'était arraché: 610.000 exemplaires vendus, soit près du double de la diffusion habituelle, autour de 330.000 exemplaires.

Le magazine n'a pas réagi dans l'immédiat. Les avocats des deux parties n'ont, pour leur part, pas souhaité s'exprimer.

"Une véritable traque" a été organisée à l'encontre de Julie Gayet, avait plaidé, le 6 mars à l'audience, le conseil de l'actrice, Jean Ennochi.

Hasard du calendrier, le journal avait été condamné le même jour à verser 12.000 euros de dommages et intérêts à Valérie Trierweiler, ex-compagne du chef de l'Etat, pour un article la montrant en maillot de bain en vacances à l'île Maurice peu après l'annonce de leur séparation.

Le préjudice est bien plus grave dans le cas des photos volées de Julie Gayet, selon Me Ennochi. "Il y a eu un avant et un après Closer". Après la parution des clichés, "elle a été assaillie par une nuée de photographes (...), on avait l'impression d'une chasse à courre et d'un gibier", avait-il relevé à l'audience.

Closer avait riposté en invoquant le droit à l'information. L'article pose clairement la question de "la sécurité du président", d'un "devoir de transparence" vis-à-vis des Français, avait estimé l'avocate du journal, Delphine Pando.

- 'Intérêt général' -

Preuve que ces révélations étaient d'"intérêt général", selon elle, François Hollande a consacré "les trente premières minutes" de sa conférence de presse du 14 janvier à sa vie sentimentale. Sans démentir les informations du magazine, le chef de l'Etat avait alors exprimé son "indignation totale", tout en annonçant qu'il n'attaquerait pas personnellement l'hebdomadaire en justice.

Julie Gayet, qui a toujours éludé depuis la parution du journal les questions sur sa vie privée, a en revanche lancé une offensive sur le terrain judiciaire. Après avoir assigné Closer au civil, l'actrice a déposé une plainte contre X au pénal pour "atteinte à l'intimité de la vie privée", après la publication par l'hebdomadaire d'une deuxième série de photos la montrant au volant de sa voiture.

Le parquet de Nanterre, juridiction compétente car le siège de Closer se trouve dans les Hauts-de-Seine, a ouvert dans la foulée, fin janvier, une enquête préliminaire, confiée à la Brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP).

Le paparazzi Sébastien Valiela, auteur des clichés, a été entendu mi-février dans le cadre de cette procédure. Le photographe de 42 ans n'en est pas à son premier coup. C'est lui notamment qui avait pris les photos de Mazarine Pingeot avec son père François Mitterrand, publiées dans Paris Match en 1994.

Julie Gayet, mère de deux enfants, a également déposé une plainte à Paris pour "mise en danger de la vie d'autrui", s'estimant harcelée par les paparazzi.

Comédienne discrète de 41 ans, elle a joué depuis vingt ans dans plus de soixante-dix films, de la comédie romantique au thriller en passant par le drame, le plus souvent dans des seconds rôles.


           

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