Présidentielle: Le Drian confirme son soutien à Macron


Vendredi 24 Mars 2017 - 10:59
AFP


Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a confirmé vendredi dans Ouest-France son soutien à Emmanuel Macron (En Marche!), un ralliement de poids critiqué par le socialiste Benoît Hamon qui accuse ce pilier du gouvernement de trahir le vote de la primaire PS.


M. Le Drian, qui avait annoncé sa décision jeudi à des élus du Conseil régional de Bretagne, la dévoile publiquement dans une interview au quotidien breton.

"Je soutiens Emmanuel Macron mais je reste socialiste, je ne suis pas membre d'En Marche !", tient-il à mettre au point dans cet entretien.

Il fait l'éloge d'un candidat qui "allie le volontarisme - refuse l’inaction, la rente, le déclinisme - et le pragmatisme en proposant des actions réalistes et financées".

"Mon choix est conforme à mon histoire, à mes convictions", et face au risque que "la candidate du Front national soit en tête au premier tour (...), Emmanuel Macron est pour moi le seul qui porte les valeurs qui sont les miennes", insiste le président de la région Bretagne.

C'est le seul ralliement qu'avait publiquement souhaité le candidat d'En Marche!. "Je suis toujours heureux qu'il y ait des femmes et des hommes de conviction qui nous rejoignent", a réagi par avance M. Macron, jeudi dans l'Yonne.

"Jean-Yves Le Drian, c'est un responsable politique pour lequel j'ai beaucoup de respect et qui, en Bretagne, a construit justement une majorité de projet qui est assez voisine de la démarche qui est la nôtre", a-t-il relevé.

S'il ne "constitue pas une surprise", ce ralliement est un coup dur pour Benoît Hamon, qui peine à rassembler sa famille politique, et qui présentait justement jeudi ses propositions en matière de défense.

"Il n'est pas acceptable, en démocratie, que des responsables politiques ne s'accommodent du vote des électeurs que lorsque celui-ci leur convient", ont écrit dans un communiqué ses porte-parole.

"Le ministre de la Défense annonce son départ chez Macron le jour où Benoît Hamon parle aux armées. C'est moche", a résumé dans un tweet l'ancienne ministre et actuelle députée du Finistère Marylise Lebranchu, qui avait signé avec une centaine d'élus bretons une tribune en soutien à M. Hamon il y a une quinzaines de jours.

- 3ème ministre rallié -

M. Hamon n'a pas commenté la décision de M. Le Drian, mais il ne s'est pas privé de critiquer une des propositions phares de M. Macron en matière de défense, la création d'un service militaire obligatoire d'une durée d'un mois.

"Je ne suis absolument pas favorable au retour du service militaire obligatoire, parce que les armées n'en veulent pas", a déclaré M. Hamon à la presse, en marge de sa visite à Strasbourg. "Je pense que c'est inefficace (...) Je pense que c'est coûteux", a fustigé le socialiste.

Tenant de l'aile gauche du PS, M. Hamon, lui aussi Breton, n'aura pas su convaincre cet ancien professeur d'histoire âgé de 69 ans, ex-maire de Lorient et député du Morbihan.

C'est en revanche une prise de choix pour M. Macron. Alors que l'entourage de M. Macron admet que le candidat présente quelques faiblesses sur les questions régaliennes, le renfort de M. Le Drian, qui suit celui de Dominique Perben, ex-ministre de la Justice de Jacques Chirac, conforte son image.

Reste à savoir quelle position occupera M. Le Drian dans les semaines et mois à venir. "Il ne fera pas campagne", assure un lieutenant de M. Macron.

Sans condamner la décision de son ministre, le chef du gouvernement Bernard Cazeneuve a prévenu jeudi qu'il ne tolérerait pas que ce choix le conduise à négliger ses responsabilités gouvernementales.

M. Le Drian conservera-t-il son portefeuille si M. Macron est élu? "Ce ne serait pas un mauvais choix, non?" répond un proche de M. Macron.

Il s'agit du troisième ministre de gouvernement à rejoindre M. Macron, après la secrétaire d’État à la Biodiversité Barbara Pompili (Ecologistes!) et le secrétaire d’État aux Sports Thierry Braillard, aussi vice-président du Parti radical de gauche (PRG).

"Au rythme où vont les choses, les ralliements à Emmanuel Macron vont bientôt lui permettre de reconstituer une grande partie du gouvernement Valls", a raillé Bruno Retailleau (LR), coordinateur de la campagne de François Fillon.

Outre le soutien de MM. Perben et Le Drian, Emmanuel Macron a aussi enregistré jeudi celui de l'ex chiraquien Philippe Douste-Blazy, et de l'ancien hollandais Frédéric Cuvillier. Deux partout.


           

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