Sophie Thibault : Telle mère, quelle fille ?


Samedi 28 Février 2009 - 11:19
canoe.ca/Serge Drouin


Sophie Thibault, la chef d’antenne du réseau TVA, vient de relever un immense défi: mettre en mots sa relation avec sa mère, Monique Larouche-Thibault, qui a vécu 50 ans de sa vie le corps emmuré dans la sclérose en plaques.


Sophie Thibault : Telle mère, quelle fille ?
Dans Telle mère, quelle fille?, actuellement en librairie aux Éditions de l’Homme, Sophie Thibault raconte la relation qu’elle entretenait avec sa mère malade. Un livre qui prend la forme d’un journal à deux voix, d’une valse à deux temps entre une mère et sa fille.
Au départ, Sophie Thibault avoue que le projet ne l’emballait pas outre mesure.
«L’idée est de Jean Couture (collaborateur à la rédaction de Mme Thibault, mère). Il souhaitait que je parle de ma relation avec ma mère; que je dise de quelle manière la maladie de ma mère avait transformé notre relation, m’avait transformée...
Lorsque le projet est né, mes deux parents étaient vivants. Aujourd’hui, ils sont tous les deux décédés.»
La mère de Sophie Thibault est décédée l’automne dernier. «Ma mère n’a pas vu le livre terminé», note Sophie Thibault. Si Sophie Thibault avait des réticences face à l’écriture de ce livre, sa mère, elle, était emballée par le projet. «Elle m’en parlait souvent et me disait qu’elle avait hâte...», se rappelle Sophie Thibault.
Émotion
L’écriture du livre s’est étalée sur cinq ans. «Lorsque nous avons commencé à écrire, ma mère avait 76-77 ans. Elle n’avait plus l’index aussi agile et sa mémoire de 50 ans... Moi, j’avais mon travail, avec les horaires que ça comporte... Cela a été très ardu. C’est un livre qui a été très émotif à écrire.»
Sophie Thibault souhaite que ce livre fasse du bien. À ceux qui sont aux prises avec la maladie, la sclérose en plaques ou une autre.
«J’espère que le livre va rapprocher des gens. Dans ce livre, il est question de vie, de mort, de parents, des thèmes qui peuvent toucher tout le monde. C’est amusant de lire une personne de 77 ans qui parle de son quotidien avec une telle autodérision...».
Journaliste
Sophie Thibault mentionne qu’il lui a fallu changer son style d’écriture pour Telle mère, quelle fille?
«Moi, je suis journaliste. Au début, j’écrivais comme une journaliste, avec beaucoup de dates, de questions; où?, quand?, comment?... Puis, Jean Couture m’a dit que je devrais me laisser aller plus dans l’émotion.»
La chef d’antenne a tellement aimé son expérience qu’elle entend s’atteler à l’écriture d’un roman à compter de l’été.
«Je me vois déjà sur le bord du lac avec mon portable... J’ai hâte».
Une partie des profits de la vente de Telle mère, quelle fille? sera versée à la Fondation de la sclérose en plaques. Quelque 18 000 personnes sont atteintes de cette maladie au Québec.


           

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