Syrie: Assad prête serment, triomphaliste face à ses ennemis


Mercredi 16 Juillet 2014 - 17:23
AFP


Damas - Le président syrien Bachar al-Assad s'est montré inébranlable dans sa volonté d'écraser la rébellion et triomphaliste face à ses détracteurs, lors de son investiture mercredi pour un nouveau septennat septennat dans un pays ravagé par la guerre.


Pour faire mentir les Occidentaux, qui pariaient sur son départ rapide, l'autocrate de 48 ans a prêté serment sur le Coran devant les députés réunis en session extraordinaire lors d'une cérémonie dans son palais surplombant la capitale, en présence de plus d'un millier d'invités syriens.

Elu le 3 juin lors d'un scrutin organisé dans les régions sous contrôle du régime et qualifié de "farce" par ses détracteurs, M. Assad a été investi alors que le pays est dévasté par un conflit qui a fait plus de 170.000 morts depuis mars 2011 et poussé plus de neuf millions de personnes à la fuite.

"Depuis l'élection farce du tueur des enfants de la Syrie", au moins "743 civils ont été tués dont 197 enfants et 108 femmes seulement dans des raids aériens" des troupes du régime, a affirmé mercredi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Alors que M. Assad a voulu se poser en "vainqueur" durant son investiture, les rebelles ont voulu montrer qu'ils pouvaient tirer sur la capitale, place forte du régime.

Juste après la fin de son discours de plus d'une heure, quatre personnes ont été tuées et 22 blessés par des obus de mortier tirés sur le centre de Damas, selon l'agence officielle Sana.

- Pied de nez à l'Occident -

Evoquant l'instabilité qui règne chez le voisin irakien et ailleurs dans la région, M. Assad a dit: "Bientôt, nous verrons les pays arabes, régionaux et occidentaux, qui ont appuyé le terrorisme, payer eux aussi très cher" leur soutien à la rébellion qui tente depuis trois ans de le renverser.

Il a assuré que son régime n'arrêterait "pas de combattre le terrorisme jusqu'à rétablir la sécurité à chaque coin de la Syrie", après que son armée a progressé sur le terrain depuis un an face aux rebelles sans toutefois reconquérir tout le terrain perdu.

M. Assad a d'ailleurs souligné sa volonté de récupérer l'ensemble de la métropole du nord Alep et la ville de Raqa (nord), bastion des jihadistes de l'Etat islamique (EI) qui contrôlent aussi l'est du pays.

Les troupes du régime contrôlent le centre et la côte (ouest) de la Syrie, tandis que les insurgés ont une présence éclatée dans le nord et le sud du pays.

Le président syrien a réitéré la position du régime qui n'a jamais reconnu le mouvement de contestation, au départ pacifique avant de dégénérer en guerre civile sous la répression.

"Syriens, des années ont passé depuis que certains ont crié 'liberté'", a-t-il dit, en référence aux manifestations réclamant des réformes politiques dans le pays gouverné depuis plus de 40 ans d'une main de fer par le clan Assad.

"Ils ont voulu une révolution, mais vous avez été les vrais révolutionnaires. Je vous félicite pour votre révolution et votre victoire", a lancé à l'adresse de ses partisans M. Assad, ovationné maintes fois.

- Assad remercie ses alliés -

Le président syrien a parallèlement appelé de nouveau "au dialogue national" qui exclurait néanmoins "les forces qui n'ont pas prouvé leur patriotisme", en référence à l'opposition en exil.

Il a remercié ses alliés, notamment la Russie et la Chine qui ont bloqué des résolutions au Conseil de sécurité de l'ONU condamnant son régime, ainsi que l'Iran et le Hezbollah chiite libanais, dont les combattants aguerris lui ont permis de reprendre plusieurs bastions aux rebelles.

Selon des experts, le régime Assad a pu survivre grâce à ses alliés, qui ont fourni une aide militaire, financière et diplomatique, face à une rébellion sous-équipée et qui n'a presque pas reçu d'aide militaire de ses soutiens.

L'investiture de M. Assad est survenue alors que l'attention internationale est dispersée en raison de la situation explosive dans plusieurs pays de la région.

Et pour les experts, la montée des jihadistes qui contrôlent aussi des régions d'Irak, est un "cadeau" pour M. Assad, qui n'a cessé de présenter les rebelles comme des "terroristes", et peut désormais essayer de se présenter comme un rempart face à l'extrémisme.



           

Nouveau commentaire :

Actus | Economie | Cultures | Médias | Magazine | Divertissement