Toutankhamon: une part du mystère éclaircie, mais encore beaucoup d'énigmes


Mercredi 17 Février 2010 - 14:42
AFP


Le Caire - Une partie du mystère qui entoure le mythique pharaon Toutankhamon a pu être éclaircie par les prélèvements ADN sur sa momie, mais les spécialistes admettent avoir encore beaucoup à faire pour résoudre les énigmes sur sa famille et son règne il y a plus de 3.000 ans.


Le sarcophage de Toutankhamon
Le sarcophage de Toutankhamon
Le chef des antiquités égyptiennes Zahi Hawass a confirmé mercredi l'hypothèse de nombreux chercheurs selon laquelle le père de Toutankhamon est bien le pharaon Akhenaton. Mais il a dans le même temps relancé les spéculations sur sa mère en écartant une des candidates, la reine Néfertiti.

M. Hawass a indiqué que d'autres études d'ADN allaient être pratiquées sur des momies pour tenter de continuer d'avancer dans la généalogie du pharaon et des autres membres de la XVIIIème dynastie (1580-1314 environ av. JC). De nouveaux résultats pourraient être annoncés d'ici six mois, a-t-il promis.

Une momie découverte dans la vallée des Rois a pu être identifiée comme étant celle du père de Toutankhamon et attribuée avec une "quasi certitude" à Akhenaton, selon le Conseil suprême des antiquités.

Les travaux devraient désormais se concentrer, entre autres, sur une momie anonyme identifiée comme celle de sa mère.

Connue sous le code KV35YL, ou, de manière plus romantique, comme la "Young Lady" (jeune dame), cette momie a été découverte en 1898 par l'archéologue français Victor Loret dans la vallée des Rois, près de Louxor.

"On ne connaît pas son nom, mais le plus important c'est que cette dame est une fille d'Amenhotep III et de la reine Tiyi", grands-parents de Toutankhamon, a déclaré M. Hawass.

"Il n'est donc pas possible qu'elle soit Néfertiti", épouse à la beauté légendaire d'Akhenaton, a-t-il assuré, démentant les hypothèses de certains égyptologues.

M. Hawass s'exprimait devant la presse au Musée du Caire, où est exposé le trésor découvert en 1922 dans la tombe de Toutankhamon, avec les coffres vitrés contenant les momies d'Akhenaton, Tiyi et la "Young Lady".

Pour Alain Zivie, qui dirige des fouilles françaises à Saqqara, près du Caire, l'apport de ces analyses d'ADN s'avère "très important", même s'il faut faire preuve d'une "grande humilité avant d'avoir toutes les réponses" sur une période aussi éloignée de l'antiquité.

Michel Wuttmann, de l'Institut français d'archéologie orientale (IFAO) au Caire, souligne pour sa part que "cela fait avancer l'histoire, mais ce n'est qu'une partie de l'histoire".

"Une grande partie de l'effort de la recherche archéologique porte aujourd'hui plus sur l'organisation de la société, de l'économie, de la pensée que sur l'histoire événementielle", relève-t-il.

Les tests ADN en disent en effet peu sur le règne du jeune roi, monté sur le trône vers l'âge de neuf ans avant de mourir une dizaine d'années plus tard.

Ce bref règne fut marqué par le retour en force des tenants du culte d'Amon et des divinités traditionnelles, écartés par Akhenaton, pharaon "hérétique" adepte d'une forme primitive de monothéisme, le culte d'Aton.

Les études d'ADN permettent d'écarter l'hypothèse que, dans un contexte politico-religieux aussi troublé, Toutankhamon ait été assassiné. Les analyses attribuent la mort à un paludisme sévère, aggravé par des problèmes osseux.

La génétique montre également le pharaon, connu du grand public pour son somptueux masque mortuaire de 11 kilos d'or, comme un individu "à la constitution physique fragile", selon M. Hawass.

L'enfant pharaon boitait d'un pied en raison d'une nécrose osseuse, et son squelette porte la trace d'une fracture dans le haut de la jambe.

De ses amours on ne sait pas grand-chose, mais des analyses ADN préliminaires confirment qu'il est le père, probablement avec son épouse Ankhsenpaamon, de deux foetus embaumés retrouvés dans sa sépulture.


           

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