Traquer le CO2 dans son quotidien : Arthus-Bertrand lance 10:10


Vendredi 4 Juin 2010 - 17:06
AFP


Paris - Réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 10% en 2010: le photographe Yann Arthus-Bertrand lance samedi en France la campagne "10:10", pour agir sur le changement climatique sans attendre "ni un accord international, ni une décision politique".


Yann Arthus-Bertrand
Yann Arthus-Bertrand
Particuliers, entreprises, écoles, hôpitaux, partis politiques, restaurants, équipes de foot, villes ou villages: la campagne, lancée il y a près d'un an au Royaume-Uni, s'adresse à tous qui souhaitent prendre un engagement volontaire et échanger sur les moyens de le tenir.

L'un des principes de cette campagne (www.1010.fr), lancée en France par l'association GoodPlanet à l'occasion de la journée Mondiale de l'environnement, est de s'engager sur des réductions pérennes de ses émissions (transport, logement, nourriture etc...).

"L'idée c'est de dire: qu'est-ce que je peux faire, moi, sans attendre que les Chinois, les Américains ou d'autres s'engagent sur un accord mondial", explique à l'AFP la réalisateur du film "Home".

Parmi ceux qui ont déjà annoncé leur adhésion, on trouve, pêle-mêle, outre de nombreuses entreprises, le PS, l'UMP, le club de football de l'AS Saint-Etienne, la ville de Paris, le ministère de l'Education nationale ou encore la Fédération français de tennis (FFT).

Au-delà de l'effet d'annonce, à quoi peut correspondre l'engagement d'un parti politique ?

"J'ai dit à Xavier Bertrand (secrétaire général de l'UMP): tu signes mais tu vas réduire, toi, de 10% et il faudra l'appliquer dans le fonctionnement de ton parti: voitures, chauffages, etc...", répond Arthus-Bertrand, qui met en avant un "élan", pas "une comptabilité" au gramme près.

Parti pris revendiqué de cette campagne internationale qui veut se tenir à l'écart d'une vision punitive de l'écologie: "les succès seront fêtés mais les échecs ne seront pas décriés".

Par définition non contraignants, ces engagements ne risquent-ils pas de se résumer à un catalogue de bonnes intentions ?

"Il y aura certainement un peu de greenwashing sur les entreprises. Mais s'il y en a 50% ou 60% qui jouent le jeu, pour moi c'est génial", répond Arthus-Bertrand. "Il y a un côté utopique, un peu naïf. On l'assume".

L'idée a été lancée en 2009 par Franny Armstrong, réalisatrice du film "The Age of Stupid" qui suit les réflexions d'un vieil archiviste qui vit en 2055 dans un monde complètement dévasté par l'envolée du thermomètre planétaire et visionne, désabusé, des images d'archives - réelles - de notre époque.

Pour elle, la force de cette campagne au message simple est qu'elle évite le cloisonnement qui fait dire : "les autres, ne font rien, pourquoi devrais-je réduire mes émissions ?".

"Si ce n'est pas simplement votre voisin qui s'engage, mais aussi l'école ou va votre enfant, l'hôpital que vous fréquentez, votre équipe de foot favorite, cela peut changer la donne," explique-t-elle à l'AFP, "sidérée" du l'écho que l'intiative a reçu en quelques mois.

Outre la France, une dizaine de pays, parmi lesquels l'Allemagne, la Nouvelle-Zélande, la Norvège ou encore les Pays-Bas ont depuis suivi l'initiative.
Sur Internet :

    * Le site de la campagne "10.10": http://www.1010.fr/


           

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