Ukraine: Moscou dénonce les sanctions nord-américaines


Samedi 20 Décembre 2014 - 12:32
AFP


Kiev - La Russie a dénoncé samedi les nouvelles sanctions américaines et canadiennes pour son rôle dans la crise ukrainienne, saluées en revanche par Kiev qui prépare des pourparlers de paix avec les séparatistes prorusses de l'Est.


Sergueï Lavrov
Sergueï Lavrov
"Les sanctions visent à perturber le processus politique" en Ukraine, a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué. "Nous conseillons à Washington et Ottawa de réfléchir aux conséquences de telles actions".

Ces pourparlers entre Kiev et les séparatistes qui doivent avoir lieu à Minsk avec la participation de la Russie et de l'OSCE ont été à maintes reprises reportés malgré la pression occidentale sur Kiev et Moscou pour avancer dans le règlement d'un conflit qui a fait plus de 4.700 morts depuis la mi-avril.

Le président Petro Porochenko qui avait auparavant affirmé que la rencontre de Minsk se tiendrait dimanche a convoqué pour 14H00 GMT samedi le Conseil de sécurité nationale et de défense où cette question devrait être abordée.

Kiev va par ailleurs accueillir dans les jours qui viennent deux alliés de Vladimir Poutine dans l'ex-URSS, le président bélarusse Alexandre Loukachenko dimanche et le président kazakh Noursoultan Nazarbaïev lundi, inquiets de la répercussion de la crise sur leurs pays.

En visite à Kiev vendredi, le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier a estimé que tout devait être fait pour que les pourparlers de Minsk reprennent, si possible dimanche, mais un responsable séparatiste a indiqué que, de leur côté, ils ne seraient pas prêts avant lundi.

Aucune date n'a été fixée vendredi à l'issue d'une visioconférence entre les protagonistes.

- 'Soutien à l'Ukraine' -

Affaiblie depuis l'annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée par de lourdes sanctions occidentales qui aggravent la crise monétaire, la Russie a été frappée vendredi par de nouvelles sanctions américaines et canadiennes.

"Nous saluons ces sanctions. Cela témoigne du soutien à l'Ukraine de la part de ces pays", a commenté samedi à l'AFP le porte-parole de la diplomatie ukrainienne Evguen Perebyïnis.

Les Etats-Unis ont interdit tous les échanges commerciaux avec la Crimée, de "biens, de technologies et de services" en direction ou en provenance de cette région, a précisé le président Barack Obama au lendemain de sanctions similaires prises par l'Union européenne.

"J'appelle à nouveau la Russie à cesser son occupation et ses tentatives d'annexion de la Crimée (et) à cesser son soutien aux séparatistes dans l'est de l'Ukraine", a déclaré le président américain.

Accusée par Kiev et les Occidentaux d'armer la rébellion prorusse dans l'est de l'Ukraine et d'y avoir déployé des troupes, la Russie dément toute implication dans le conflit.

Interrogé sur les nombre de militaires russes en Ukraine, le président Vladimir Poutine a dit jeudi que ceux qui y sont "suivent l'appel de leur conscience".

- Un ministre zimbabwéen, premier étranger en Crimée -

Après avoir démenti dans un premier temps l'occupation de la Crimée par les forces russes avant son annexion, M. Poutine a remercié vendredi "la direction du ministère de la Défense et les effectifs pour leur courage et professionnalisme lors des évènements en Crimée" lors d'une visite au ministère de la Défense.

Le Canada, de son côté, a annoncé vendredi l'interdiction de l'entrée sur son territoire à une vingtaine de responsables politiques russes et séparatistes ukrainiens. Le Canada impose aussi des restrictions à l'exportation vers la Russie de technologies liées à l'exploration et l'extraction du pétrole en Arctique et en eau profonde, ainsi que du pétrole de schiste.

Le Premier ministre Stephen Harper a estimé que "le régime de Poutine avait en permanence violé l'intégrité territoriale, la souveraineté et l'indépendance de l'Ukraine. Le Canada n'acceptera pas l'occupation illégale de la Crimée", a-t-il dit.

La Crimée a pour sa part accueilli samedi le ministre zimbabwéen de l'Environnement Savior Kasukuwere, premier responsable étranger à visiter la péninsule après l'annexion, a rapporté l'agence publique russe Ria Novosti.

Faisant référence aux sanctions occidentales frappant le Zimbabwe depuis plus de 14 ans, M. Kasukuwere a assuré que cela ne faisait que consolider l'unité du peuple, selon la même source.


           

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