Un astéroïde tout couvert de glace, témoin du passé du système solaire


Mercredi 28 Avril 2010 - 14:00
AFP


Paris - Un astéroïde couvert d'eau gelée a été découvert parmi les corps rocheux qui orbitent entre Mars et Jupiter, ce qui pourrait permettre de mieux connaître l'origine des océans terrestres et le passé du système solaire, selon des travaux publiés mercredi.


Un astéroïde tout couvert de glace, témoin du passé du système solaire
"La glace d'eau est bien plus fréquente sur les astéroïdes qu'on ne le pensait et pourrait même être répandue à l'intérieur", concluent Andrew Rivkin (Université John Hopkins, Etats-Unis) et Joshua Emery (Université du Tennessee) dans leur étude paraissant dans la revue scientifique Nature.

Des travaux antérieurs ont laissé supposer que "l'eau se trouvant actuellement sur Terre proviendrait d'astéroïdes" mais "jusque là aucune mesure de la glace d'eau sur des astéroïdes n'avait été faite", rappelle Humberto Campins (Université de Floride centrale, Orlando, Etats-Unis) dans la même revue.

Grâce au télescope à infrarouge situé au sommet du volcan Mauna Kea à Hawaï, les deux équipes d'astronomes ont étudié la lumière réfléchie par le gros astéroïde 24 Thémis éclairé par le Soleil, situé à quelque 480 millions de km (3,2 fois la distance Terre-Soleil).

A une longueur d'onde d'environ 3 microns, les deux équipes ont découvert une caractéristique signalant la présence d'une fine couche de glace associée à des molécules organiques (à base de carbone).

Comme le spectre lumineux est resté constant lors de la rotation de l'astéroïde, Humberto Campins et ses collègues en déduisent que la glace et les matériaux organiques sont largement répartis sur la surface de l'astéroïde de 200 km de long.

"La large présence de glace à la surface de 24 Themis est quelque peu inattendue", soulignent-ils, car les corps rocheux de ceinture d'astéroïdes sont jugés trop proches du Soleil pour que la glace s'y maintienne durablement, même à une température moyenne comprise entre -70 à -120° C. Elle pourrait se vaporiser comme celle des comètes.

Mais il pourrait exister sous la surface une réservoir d'eau glacée, datant de la formation du système solaire, réalimentant régulièrement la pellicule gelée externe, note M. Campins.

Pour l'astronome Henry Hsieh (Université Queen's, Belfast), la découverte de cette glace témoin du passé est "l'équivalent astronomique" de l'apparition, en 1938, d'un coelacanthe vivant, poisson préhistorique que les paléontologues croyaient disparu.

Il sera ainsi plus facile de savoir si l'eau des océans terrestres provient bien d'astéroïdes, compte tenu de sa composition (proportion de deuterium, un isotope de l'hydrogène), relève-t-il dans un commentaire publié dans Nature.


           

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