Un super-héros de manga pour intéresser les enfants japonais à la science


Lundi 21 Juin 2010 - 11:20
AFP


Tokyo - Un musée de Tokyo a inauguré début juin une exposition confrontant les dernières prouesses scientifiques à l'univers futuriste d'un célèbre personnage de manga, dans le but avoué d'éveiller l'intérêt des enfants japonais à la science.


Un super-héros de manga pour intéresser les enfants japonais à la science
C'est un chat, il est bleu, mesure 1m29 et vient toujours à la rescousse d'un écolier maladroit: il s'appelle Doraemon, un héros consensuel et indémodable qui a plus d'un tour dans sa poche.

Ce personnage improbable, créé il y a quatre décennies par Fujiko A. Fujio (pseudonyme de Hiroshi Fujimoto) jouit au Japon d'une popularité phénoménale auprès de plusieurs générations de Nippons.

Tous les enfants connaissent les gadgets troublants de Doraemon comme la "porte qui mène partout", "les gants de force", la "cape d'invisibilité", ou la classique machine à voyager dans le temps.

C'est sur cet émerveillement que provoque Doraemon que comptent les pouvoirs publics japonais pour amener les jeunes japonais à s'intéresser à la science. Cette approche populaire vise à favoriser l'éclosion de vocations scientifiques au sein d'une "nouvelle génération qui témoigne de moins en moins d'intérêt pour le sujet", comme le rappelle Kazuhiko Kurokawa, un responsable de Shogakukan, la maison d'édition de Doraemon.

L'exposition, organisée au Miraikan, le musée des sciences de l'avenir de Tokyo, met en parallèle les gadgets de Doraemon et les dernières trouvailles scientifiques, des plus sérieuses aux plus farfelues.

Sont ainsi présentés, dans un contexte ludique et coloré, les derniers modèles de robots créés par les entreprises ou les universités japonaises, notamment RI-MAN qui est le premier à pouvoir soulever un être humain dans ses bras avec la gestuelle délicate requise. Il représente une avancée cruciale dans le domaine de la santé, à l'instar des nano-machines pouvant être utilisées pour des examens médicaux ou des interventions chirurgicales.

Mais les robots sont loin de constituer l'unique orientation de l'exposition qui réunit aussi des super-calculateurs, présentés ici comme un moyen de prédire l'avenir, le plus petit hélicoptère monoplace du monde (Gen H-4) ou encore le prototype d'une cape d'invisibilité.

Il s'agit ainsi de montrer que la science peut encore faire rêver et que même quelque chose d'aussi austère en apparence que la théorie de la relativité peut vous ouvrir les portes de l'espace et vous faire voyager dans le temps.

Cette mise en scène est censée inspirer les plus jeunes, mais aussi rappeler aux adultes que c'est grâce à la science et aux technologies que le Japon, détruit par la guerre et dépourvu de ressources naturelles, est devenu la deuxième puissance économique mondiale à la fin des années 1960.

Face aux défis que constituent le vieillissement démographique, la diminution de la population nippone et l'accroissement de la concurrence industrielle asiatique, le développement de nouvelles technologies de pointe demeure un moyen déterminant pour permettre au Japon de préserver son rang sur la scène internationale.

Le recours à des personnages célèbres ou l'utilisation de graphismes infantiles sont courants au Japon, tant pour des campagnes publicitaires qu'à des fins éducatives. Les ministères nippons publient régulièrement des mangas instructifs pour expliquer aux enfants les enjeux scientifiques les plus sérieux, comme le réchauffement climatique. Il n'est en outre pas rare de retrouver des personnages irréprochables comme Doraemon, Astro Boy ou Chibi Maruko-Chan dans les manuels parascolaires, pour l'apprentissage de la lecture, de l'anglais ou des sciences.


           

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