Un tribunal polonais examine l'extradition de Roman Polanski vers les Etats-Unis


Mercredi 25 Février 2015 - 17:15
AFP


Visage serein, Roman Polanski, 81 ans, s'est présenté mercredi devant la justice polonaise qui doit décider de le remettre - ou non - aux Etats-Unis où le cinéaste est poursuivi pour relations sexuelles avec une mineure, acte assimilé au viol par la justice américaine.


Un tribunal polonais examine l'extradition de Roman Polanski vers les Etats-Unis
En 1977, en Californie, le réalisateur alors âgé de 43 ans avait été poursuivi pour avoir violé la jeune Samantha Geimer, âgée de 13 ans.

Après 42 jours de prison, puis sa libération sous caution, le cinéaste qui avait plaidé coupable pour des "rapports sexuels illégaux" s'était enfui des Etats-Unis avant le prononcé du verdict, craignant d'être lourdement condamné.

L'extradition de Polanski, citoyen polonais et français, "reste possible" selon le parquet polonais car la prescription, dont son acte - relations sexuelles avec une mineure - bénéficie en Pologne, ne s'applique pas en cas de requête des Etats-Unis, en vertu d'un accord de coopération judiciaire entre les deux pays.

Polanski, en veston-cravate, est arrivé mercredi matin au Tribunal régional de Cracovie accompagné de ses deux avocats polonais. Il n'a fait aucun commentaire à la presse.

"M. Polanski a décidé de déposer devant la Cour", a indiqué à l'AFP Beata Gorszczyk, porte-parole du tribunal.

Le huis clos a été décidé pour protéger la vie privée des personnes impliquées, a-t-elle ajouté. Le tribunal prendra sa décision après la déposition du cinéaste et la présentation de la position du parquet.

"Il faut s'armer de patience", a dit, lors d'une brève pause en début d'après-midi, un des avocats de Polanski, Me Jerzy Stachowicz. "Cela peut durer encore plusieurs heures", a-t-il ajouté devant plusieurs dizaines de journalistes se tassant dans les couloirs du tribunal.

- Précédent suisse -

"La décision sur l'extradition ne sera probablement pas prise aujourd'hui", a déclaré à la presse le juge présidant l'audience, Dariusz Mazur, avant l'ouverture du procès.

M. Mazur à indiqué également que les avocats du cinéaste avaient demandé mardi d'inclure dans les actes du procès les dossiers du procès d'extradition en Suisse de 2009, comprenant des documents en anglais et en allemand.

Résident suisse, M. Polanski avait été arrêté à Zurich à la demande de la justice américaine, puis assigné à résidence pendant quelques mois, mais n'avait pas été extradé.

Les Etats-Unis ont fait le mois dernier une nouvelle demande d'extradition adressée à la justice polonaise, après une apparition publique de M. Polanski à Varsovie pour l'inauguration du Musée d'Histoire des Juifs de Pologne.

En Pologne, c'est d'abord un tribunal qui statue sur une demande d'extradition. S'il la refuse, l'affaire est close. S'il l'approuve, la décision finale appartient au ministre de la Justice.

Mais une extradition de Polanski est peu probable, selon plusieurs observateurs polonais.

Interrogé en janvier par le parquet, Polanski a déclaré ensuite à une télévision privée polonaise qu'il faisait confiance à la justice de son pays et assuré vouloir se soumettre à la procédure.

Le réalisateur a confirmé par ailleurs, la semaine dernière, qu'il préparait un film sur l'Affaire Dreyfus, dont une partie allait être tournée en Pologne.

En 2013, Samantha Geimer a écrit un livre avec son avocat, sur la soirée du 10 mars 1977 où, selon elle, Polanski lui avait fait boire du champagne et lui avait donné un somnifère avant de lui imposer des relations sexuelles dans la maison de Jack Nicholson.

Désormais âgée de 51 ans, elle avait ajouté qu'elle avait pardonné à Polanski, réalisateur notamment des films "Le Bal des Vampires", "Rosemary's Baby", "Chinatown", "Le Locataire" ou encore "Tess".


           

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