Vatican: vote très attendu à l'issue d'un synode mouvementé sur la famille


Samedi 18 Octobre 2014 - 10:56
AFP


Cité du Vatican - Les participants au synode sur la famille, réunis depuis deux semaines au Vatican, devraient voter samedi sur un document final, concluant des débats tendus et mouvementés sur des sujets de société brûlants, des divorcés aux couples non mariés, y compris homosexuels.


Vatican: vote très attendu à l'issue d'un synode mouvementé sur la famille
Ce document indiquera jusqu'à quel point le langage pastoral nouveau de "miséricorde" sur ces réalités, qui imprégnait fortement une première synthèse des débats publiée lundi, aura été maintenu, atténué ou même supprimé.

Le cardinal américain Raymond Leo Burke, conservateur opposé à la ligne du pape François, a fait planer le doute en estimant que le texte pourrait être rejeté si les affirmations "inacceptables sur les rapports sexuels hors mariage et entre personnes de même sexe" n'étaient pas retirées.

Mgr Reinhard Marx, cardinal de Munich et proche du pape, s'est en revanche montré confiant sur l'impossibilité d'un retour en arrière: "Il y a eu deux pas en avant, il pourrait y avoir un pas en arrière, mais sûrement pas deux".

A côté de la volonté consensuelle de promouvoir le mariage religieux entre un homme et une femme, la reconnaissance d'"aspects positifs" dans les unions stables hors mariage, a suscité une avalanche de réactions inquiètes de prélats, des Etats-Unis à l'Afrique.

François avait convoqué dès 2013, année de son élection, ce synode dit "extraordinaire" (réunissant les présidents de conférences épiscopales) pour sonder les évêques sur les réponses à apporter aux défis de la famille, sans rompre avec l'indissolubilité du sacrement du mariage.

Dans une première étape, un questionnaire envoyé cet hiver à tous les diocèses a montré le fossé entre la doctrine sur la sexualité et la pratique très libre des fidèles.

Puis en février, un cardinal théologien allemand proche de François, Walter Kasper, a introduit lors d'un consistoire une approche réformiste, notamment en faveur de l'accès, sous strictes conditions, de certains divorcés remariés à la communion.

Cette ouverture s'est retrouvée au synode, avec le soutien de son secrétaire spécial, l'archevêque italien Bruno Forte. Le pape s'est pour sa part contenté de demander un débat n'éludant pas les sujets qui fâchent.

- Vote sur la ligne de François -

L'assemblée devrait s'achever samedi dans l'après-midi par un vote sur le document final incorporant de multiples amendements, qui sera précédé à la mi-journée par l'envoi d'un "message" à tous les catholiques.

Le document final sera probablement approuvé, mais avec quelle marge? Ce sera aussi un vote sur la ligne audacieuse que soutient le pape, et qui a beaucoup d'adversaires.

De toute manière, il s'agit seulement de la première phase d'un long processus de consultations. En effet, un nouveau questionnaire sera diffusé dans les diocèses, à partir du document final de samedi.

Un deuxième synode "ordinaire", plus large et chargé d'élaborer des propositions, est prévu pour octobre 2015. Ses conclusions seront alors remise au pape, qui aura le dernier mot.

L’Église pourrait s'acheminer vers une "révolution" lorsque se conclura la deuxième assemblée, a affirmé à l'agence spécialisée sur le Vatican I.Media le père Adolfo Nicolás, supérieur général des jésuites.

En attendant, certains craignant que l'édifice de l'Eglise s'écroule en cas d'ouvertures majeures sur le divorce, l'union libre ou l'homosexualité. D'autres font valoir qu'à force de vouloir comprendre les situations particulières, on oublie de mettre en valeur le modèle chrétien du mariage et de la famille unie.

Les évêques du Sud ont insisté sur le facteur structurant de la famille face aux difficultés économiques. Ils ont critiqué le conditionnement des aides par certaines ONG, l'Union européenne ou l'ONU à l'acceptation de programmes contraires à leur conception de la vie comme la contraception.

L'animation des débats s'est répercutée parmi les médias. Certains vaticanistes rendent compte avec virulence des critiques de cardinaux, et des médias spécialisés, en particulier américains, soit ultra-progressistes soit ultra-conservateurs, livrent des analyses totalement divergentes.


           

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