11 novembre : Hollande conspué, 73 interpellations sur les Champs-Elysées


Lundi 11 Novembre 2013 - 16:40
AFP


Paris - Les cérémonies du 11 novembre sur les Champs-Elysées ont été perturbées lundi par des groupes de manifestants venus conspuer le président François Hollande, provoquant des accrochages avec les forces de l'ordre qui ont procédé à près de 70 interpellations.


En pleine tourmente politique et sociale, à la peine dans le sondages, le président avait lancé jeudi les commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale en appelant les Français à se rassembler pour "réussir". Ces incidents sur les Champs-Elysées ont gâché sa première sortie dans le cadre de ces manifestations.

Manuel Valls, le ministre de l'Intérieur, a dénoncé des manifestants "liés à l'extrême droite" et qualifié ces incidents d'"inacceptables, insupportables", une condamnation partagée par plusieurs responsables de gauche. Quatre personnes ont été placées en garde à vue.

Les manifestations d'hostilité au chef de l'Etat d'une telle virulence sont exceptionnelles lors de ce type de commémorations dédiées au souvenir des Français morts au combat. Une journée marquée par un autre événement: à Châteaurenard (Bouches-du-Rhône) un homme visiblement déséquilibré a blessé à coups de couteau le député-maire UMP Bernard Reynès et deux conseillers municipaux.

A Paris lundi matin, les cérémonies, sous un soleil radieux, sans prise de parole du chef de l'Etat, marquaient le lancement des commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale.

Mais l'hommage aux soldats de 1914-18 a été sérieusement bousculé par plusieurs dizaines de manifestants, parfois sans lien entre eux, qui ont scandé des slogans hostiles au chef de l'Etat et réclamé sa démission.

Militants d'extrême droite en blousons de cuir et manifestants arborant le bonnet rouge des opposants bretons à l'écotaxe étaient sur les Champs-Elysées pour dénoncer la politique du chef de l'Etat.

Hommage à tous les morts pour la France

Des slogans "Hollande démission, dictature, ta loi on n'en veut pas!" ont fusé. Mais des opposants à l'extrême droite ont également manifesté, scandant "A bas le Front national".

Selon la préfecture de police, 73 personnes qui s'étaient rassemblées à l'appel "du Printemps français", en pointe contre le mariage homosexuel, et "de groupes d'extrême droite, dont le Renouveau français" ont été interpellées. Des interpellations pour "manifestation non déclarée" ou "violences volontaires contre les forces de l'ordre".

Hollande en pleine tourmente

Des personnes venues assister aux cérémonies ont parfois hurlé leur colère contre les manifestants: "Vous n'avez pas le droit d'instrumentaliser le 11 novembre. C'est vous la honte de la France!". Vers midi, le calme est revenu sur les Champs-Elysées, après le départ du cortège officiel.

La présidente du Front national, Marine Le Pen, a dénoncé des arrestations "arbitraires" de militants frontistes et rejeté toute responsabilité dans les incidents.

Pour le PS, le premier secrétaire Harlem Désir a en revanche condamné fermement "les désordres provoqués par des extrémistes, notamment du Printemps français", qui "ont insulté notre mémoire nationale".

A l'UMP, où l'on ne s'est pas pressé pour réagir, Valérie Pécresse a dénoncé dans un tweet des "huées franchement déplacées car en ce jour de mémoire et d'hommage à nos morts, François Hollande représente la République".

Les cérémonies avaient débuté avec un dépôt de gerbe devant la statue de Georges Clemenceau, puis le traditionnel ravivage de la flamme sur la tombe du soldat inconnu par le chef de l'Etat. La Marseillaise a retenti en hommage à tous les morts pour la France, comme c'est le cas depuis 2012.

A la fin des cérémonie, François Hollande a brièvement serré quelques mains aux abords de la place de l'Etoile.

Bleuet, symbole de la vie qui continuait dans les tranchées, à la boutonnière, le chef de l'Etat a ensuite reçu à déjeuner à l'Elysée des familles de militaires français morts en opération au cours de l'année écoulée. Sept soldats français ont été tués depuis le début de l'opération Serval au Mali, en janvier.

Dans l'après-midi, il est arrivé à Oyonnax, dans l'Ain, pour un hommage croisé aux combattants de 1914-1918 et aux résistants de la deuxième Guerre mondiale. Le 11 novembre 1943, environ 200 maquisards de l'Ain et du Haut-Jura avaient défilé, drapeau tricolore en tête, jusqu'au monument aux morts de la ville, pour y déposer une gerbe portant l'inscription "Les vainqueurs de demain à ceux de 14-18".

Des cérémonies du souvenir ont eu lieu lundi dans de très nombreuses communes de France.


           

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