1er-mai, une contestation syndicale en ordre dispersé


Lundi 30 Avril 2018 - 10:27
Reuters


Paris - Divisés sur la ligne de conduite à adopter face à un gouvernement qui met à l’épreuve la notion du paritarisme, les organisations syndicales se mobiliseront chacune de leur côté pour le 1er-mai, journée internationale du travail.


L’ensemble des organisations représentatives des salariés ont toutes donné une fin de non recevoir à la CGT qui avait appelé à une union syndicale le 1er-mai pour soutenir les multiples foyers de contestation, que ce soit chez les fonctionnaires, les cheminots, les retraités ou encore dans le privé chez Carrefour ou Air France.

La CFDT a fait savoir qu’elle organisait un 1er-mai “revendicatif et culturel”, avec la CFTC et l’Unsa, deux autres syndicats dits réformistes.

A Paris, la centrale diffusera le film “7 Minuti” du réalisateur italien Michele Placido, qui traite de dialogue social et de négociation collective.

“Je ne suis ni pour la convergence des luttes ni pour l’écrasement des revendications et des conflits”, a déclaré Laurent Berger dimanche au Grand Rendez-vous Europe 1-Les Echos-CNews.

“Je ne vois pas la finalité pour les travailleurs. Mais je ne suis pas non plus pour ce que fait le gouvernement aujourd’hui qui donne le sentiment qu’il n’y aurait pas de revendications légitimes, qu’il faudrait juste l’écouter (...) pour savoir qu’elle est la voie à suivre.”

FO POUR L’UNITÉ SYNDICALE
Le nouveau secrétaire général de Force ouvrière, Pascal Pavageau, ne défilera pas non plus aux côtés de la CGT. Il prévoit une conférence de presse à Paris pour “faire le bilan” et “présenter les grandes orientations de Force ouvrière” issues du 24e congrès réuni la semaine passée à Lille.

“Il est normal que le 1er-mai, nous restions d’abord au niveau de Force ouvrière et dans un deuxième temps, nous rencontrions très rapidement(...) les quatre autres secrétaires généraux des confédérations”, a-il dit à la presse lors du congrès.

Excédés par la ligne du secrétaire général sortant de FO, Jean-Claude Mailly, au cours de la dernière année, les militants du troisième syndicat de France ont donné à leur nouveau chef de file le mandat de mener une mobilisation interprofessionnelle.

Pascal Pavageau prévoit de contacter ses homologues de la CGT, la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC dans la semaine pour discuter d’une éventuelle action unitaire.

“L’idée est de se voir (...) régulièrement et de ne pas rompre les analyses, de ne pas rompre les contacts et de faire en sorte que le moment venu, si (...) nous arrivons à avoir une position partagée et une action commune, nous y allions”, a-t-il déclaré dimanche au Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI.

Contrairement à la CFDT, il estime qu’il est possible de trouver des points communs dans les revendications de chacune des mobilisations sectorielles, comme “la baisse du pouvoir d’achat”, par exemple.

Pour Laurent Berger, ce durcissement dans le discours de FO risque de “repolariser” le paysage syndical entre les contestataires, “ceux qui sont dans le camp du statu quo et du simple rôle de contestation” et ceux “qui essaient de construire du compromis social”.


           

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