"Je n'ai jamais vu un tel phénomène, un crime qui fascine l'Amérique à ce point pendant si longtemps", constate Tom Nunan, professeur à l'université UCLA School of Theatre Film and Television.
Pour lui, cette histoire "a tout: la chute d'une idole, l'un des joueurs de football les plus aimés de l'histoire (...), l'idée de privilège, la célébrité", les relations raciales, les travers du système judiciaire américain...
La série de docu-fiction "American Crime Story: The people vs O.J. Simpson", se focalise sur le duel entre la procureure Marcia Clark et la "dream team" d'avocats de l'ex-athlète devenu acteur, qui a été accusé du double meurtre en 1994 de son ex-femme Nicole Brown Simpson et de son ami Ron Goldman.
Les 10 épisodes diffusés sur FX comptent 22 nominations aux Emmy Awards, devancés seulement par "Game of Thrones" et ses 23 nominations. Six de ses acteurs sont en lice pour des prix d'interprétation dimanche, dont John Travolta, Cuba Gooding Jr et Sarah Paulson, qui interprète Marcia Clark.
- Appétit pour le crime -
Persuadée de la culpabilité de l'ex-joueur vedette de football américain, la procureure était convaincue, à tort, qu'elle allait le faire condamner grâce à "une montagne de preuves".
"Beaucoup l'estiment responsable de l'échec du procès et son personnage est ici présenté sous une lumière favorable, notamment grâce à l'interprétation de Sarah Paulson", souligne Tom Nunan.
Surfant sur l'appétit sans borne des Américains pour les histoires de crimes, "The People vs O.J. Simpson" a généré 6 à 8 millions de téléspectateurs chaque semaine, une performance impressionnante à l'heure où la vaste offre télévisuelle a dilué les scores d'audience.
La série documentaire acclamée par la critique et le public "O.J. Simpson: Made in America" replonge quant à elle dans le contexte racial tendu de l'époque.
Le documentaire "confirme ce que beaucoup pensaient, à savoir que certains jurés, (en voulant acquitter Simpson), ont pénalisé la police pour son comportement dans l'affaire Rodney King", poursuit Tom Nunan.
Quatre policiers blancs qui avaient passé à tabac l'afro-américain Rodney King ont été acquittés en 1992, ce qui a déclenché des émeutes à Los Angeles qui ont fait 55 morts.
- Troubles pathologiques -
"Made in America" dresse aussi le portrait d'un homme "qui avait dès le départ des troubles pathologiques", notamment un historique de violences conjugales et un refus de s'identifier à la communauté noire, remarque Tom Nunan.
Grâce à des dizaines d'interviews avec les protagonistes de l'enquête et les proches de Simpson, "Made in America" dépeint une société américaine évoquant puissamment celle d'aujourd'hui.
Pour Nick Higgins, directeur de la photographie de "Made in America", "même si on n'entend pas les mots +Black Lives Matter+ dans le documentaire, l'affaire reflète fortement (...) les relations raciales aux Etats-Unis aujourd'hui, le fait qu'elle n'ont pas beaucoup évolué en trois ou quatre décennies".
L'affaire Simpson a aussi représenté un tournant dans les médias, ouvrant la voie à l'"info-spectacle".
Les télévisions ont couvert l'affaire 24 heures sur 24, notamment la célèbre poursuite en voiture de la police avec celui qui était surnommé "The Juice".
Les Américains, hypnotisés, sont restés des semaines durant cloués à leur téléviseur pour suivre chaque épisode de ce véritable feuilleton.
"The Juice" a finalement été acquitté le 3 octobre 1995 lors d'une audience suivie par 100 millions de téléspectateurs. Ironiquement, il a été condamné en 2008 pour une rocambolesque affaire de cambriolage et de kidnapping à Las Vegas, et pourrait être libéré l'an prochain.
L'affaire Simpson a "donné naissance à la téléréalité telle que nous la connaissons aujourd'hui", remarque Tom Nunan.
La famille Kardashian, qui incarne plus que toute autre ce phénomène, "s'est retrouvée au milieu" du fait divers, alors que le père de Kim, Khloé et Kourtney était le meilleur ami, et l'un des avocats de Simpson, remarque Robert Thompson, professeur de culture populaire à l'université de Syracuse.
"Ca a été leur porte d'entrée dans ce monde de fous", conclut-il.
Pour lui, cette histoire "a tout: la chute d'une idole, l'un des joueurs de football les plus aimés de l'histoire (...), l'idée de privilège, la célébrité", les relations raciales, les travers du système judiciaire américain...
La série de docu-fiction "American Crime Story: The people vs O.J. Simpson", se focalise sur le duel entre la procureure Marcia Clark et la "dream team" d'avocats de l'ex-athlète devenu acteur, qui a été accusé du double meurtre en 1994 de son ex-femme Nicole Brown Simpson et de son ami Ron Goldman.
Les 10 épisodes diffusés sur FX comptent 22 nominations aux Emmy Awards, devancés seulement par "Game of Thrones" et ses 23 nominations. Six de ses acteurs sont en lice pour des prix d'interprétation dimanche, dont John Travolta, Cuba Gooding Jr et Sarah Paulson, qui interprète Marcia Clark.
- Appétit pour le crime -
Persuadée de la culpabilité de l'ex-joueur vedette de football américain, la procureure était convaincue, à tort, qu'elle allait le faire condamner grâce à "une montagne de preuves".
"Beaucoup l'estiment responsable de l'échec du procès et son personnage est ici présenté sous une lumière favorable, notamment grâce à l'interprétation de Sarah Paulson", souligne Tom Nunan.
Surfant sur l'appétit sans borne des Américains pour les histoires de crimes, "The People vs O.J. Simpson" a généré 6 à 8 millions de téléspectateurs chaque semaine, une performance impressionnante à l'heure où la vaste offre télévisuelle a dilué les scores d'audience.
La série documentaire acclamée par la critique et le public "O.J. Simpson: Made in America" replonge quant à elle dans le contexte racial tendu de l'époque.
Le documentaire "confirme ce que beaucoup pensaient, à savoir que certains jurés, (en voulant acquitter Simpson), ont pénalisé la police pour son comportement dans l'affaire Rodney King", poursuit Tom Nunan.
Quatre policiers blancs qui avaient passé à tabac l'afro-américain Rodney King ont été acquittés en 1992, ce qui a déclenché des émeutes à Los Angeles qui ont fait 55 morts.
- Troubles pathologiques -
"Made in America" dresse aussi le portrait d'un homme "qui avait dès le départ des troubles pathologiques", notamment un historique de violences conjugales et un refus de s'identifier à la communauté noire, remarque Tom Nunan.
Grâce à des dizaines d'interviews avec les protagonistes de l'enquête et les proches de Simpson, "Made in America" dépeint une société américaine évoquant puissamment celle d'aujourd'hui.
Pour Nick Higgins, directeur de la photographie de "Made in America", "même si on n'entend pas les mots +Black Lives Matter+ dans le documentaire, l'affaire reflète fortement (...) les relations raciales aux Etats-Unis aujourd'hui, le fait qu'elle n'ont pas beaucoup évolué en trois ou quatre décennies".
L'affaire Simpson a aussi représenté un tournant dans les médias, ouvrant la voie à l'"info-spectacle".
Les télévisions ont couvert l'affaire 24 heures sur 24, notamment la célèbre poursuite en voiture de la police avec celui qui était surnommé "The Juice".
Les Américains, hypnotisés, sont restés des semaines durant cloués à leur téléviseur pour suivre chaque épisode de ce véritable feuilleton.
"The Juice" a finalement été acquitté le 3 octobre 1995 lors d'une audience suivie par 100 millions de téléspectateurs. Ironiquement, il a été condamné en 2008 pour une rocambolesque affaire de cambriolage et de kidnapping à Las Vegas, et pourrait être libéré l'an prochain.
L'affaire Simpson a "donné naissance à la téléréalité telle que nous la connaissons aujourd'hui", remarque Tom Nunan.
La famille Kardashian, qui incarne plus que toute autre ce phénomène, "s'est retrouvée au milieu" du fait divers, alors que le père de Kim, Khloé et Kourtney était le meilleur ami, et l'un des avocats de Simpson, remarque Robert Thompson, professeur de culture populaire à l'université de Syracuse.
"Ca a été leur porte d'entrée dans ce monde de fous", conclut-il.