Cette poussée des islamistes d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) au Mali contraste avec les échecs successifs enregistrés en Somalie par les islamistes Shebab, chassés en août 2011 de Mogadiscio et qui ont enregistré depuis une série de débâcles.
La descente aux enfers du Mali a débuté mi-janvier par une offensive dans le Nord des rebelles touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), alliés aux islamistes: les Touareg, qui s'estiment délaissés depuis des décennies par le pouvoir central à Bamako, entendaient devenir maîtres de leur destin.
Mais un coup d'Etat mené le 22 mars contre le président Amadou Toumani Touré par un obscur capitaine de l'armée, Amadou Haya Sanogo, pour en finir avec "l'impuissance" face à cette offensive, a profité aux groupes islamistes armés, dont Aqmi.
La branche maghrébine d'Al-Qaïda, que le président Toumani Touré avait laissé s'implanter au milieu des années 2000 dans le Nord, permettant à ce vaste territoire de devenir progressivement une zone de non-droit propice à tous les trafics, a pris en quelques jours le contrôle des capitales des trois régions formant cette vaste zone: Tombouctou, Gao et Kidal.
Le MNLA a été totalement évincé fin juin du nord du Mali - soit les deux tiers de son territoire - par Aqmi et ses alliés du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) et Ansar Dine (Défenseurs de l'islam).
Ils en sont devenus les maîtres absolus, y imposant avec rigueur la charia: lapidations, amputations, coups de fouet à l'encontre des couples non mariés, des fumeurs, des buveurs d'alcool et autres "déviants" selon eux, arrestation de femmes non voilées, destruction de monuments religieux, dont des mausolées de saints musulmans classés au patrimoine de l'humanité.
Exode massif
L'avancée fulgurante des islamistes, favorisée par l'arrivée massive en 2011 d'armes lourdes venant de Libye et la faiblesse de l'armée malienne, a suscité l'inquiétude grandissante des voisins ouest-africains du Mali, de l'Union africaine (UA), de l'Europe et des Etats-Unis.
L'occupation du Nord, couplée à la sécheresse au Sahel, a provoqué un exode massif de quelque 400.000 personnes vers le sud du Mali et les pays voisins.
Face à l'impuissance des autorités de transition mises en place en avril à Bamako après le retrait officiel des putschistes du pouvoir, les pays de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ont proposé l'envoi d'une force armée de 3.300 hommes pour chasser les islamistes du Nord.
Des pays européens - dont la France, ex-puissance coloniale, et dans une moindre mesure les Etats-Unis - ont promis d'aider logistiquement cette force. Des instructeurs européens doivent arriver début 2013 au Mali pour former une armée démoralisée, mais qui doit participer à la reconquête du territoire où elle a été défaite et humiliée par les groupes armés.
L'ONU a approuvé le principe de la force, prônant en parallèle un dialogue politique avec certains des groupes armés ne remettant pas en cause l'intégrité territoriale du Mali et rejetant le terrorisme.
Ce dialogue a débuté entre Bamako, le MNLA et Ansar Dine sous une médiation burkinabé.
"Confusion totale"
Malgré l'urgence à agir pour empêcher la poursuite des exactions dans le Nord et le renforcement des islamistes armés par des jihadistes venus de l'étranger, des doutes sont apparus sur les capacités de cette force, son financement et la date à laquelle elle devrait intervenir.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a suscité l'incompréhension fin novembre au sein de la Cédéao - qui veut aller vite - en mettant en garde contre les risques d'une intervention militaire qui ne serait "pas bien conçue et exécutée". Son représentant spécial pour le Sahel, l'Italien Romano Prodi, en avait déjà agacé plus d'un en estimant qu'aucune intervention ne pourrait avoir lieu avant "septembre 2013".
Le président tchadien Idriss Deby Itno, prêt à y participer sous conditions, a pour sa part dénoncé une "confusion totale" autour de cette force.
Une confusion renforcée par la situation politique et militaire à Bamako, où le régime de transition, dirigé par le président Dioncounda Traoré, est rongé par les divisions et dont l'autorité est bafouée par les putschistes et leur chef, le capitaine Sanogo, qui reste très influent.
Opposé à une intervention étrangère, le capitaine Sanogo, dont les hommes sont accusés de commettre de nombreuses exactions à Bamako contre des proches du président renversé, a contraint à la démission Cheick Modibo Diarra, Premier ministre de transition, très favorable à l'intervention.
Durement frappés par la crise que traverse leur pays, tant au Sud qu'au Nord, les Maliens sont désespérés. L'un d'eux l'a exprimé en qualifiant le Mali de "patchwork de fous d'Allah (Dieu), de fous du treillis et de fous de prestiges".
La descente aux enfers du Mali a débuté mi-janvier par une offensive dans le Nord des rebelles touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), alliés aux islamistes: les Touareg, qui s'estiment délaissés depuis des décennies par le pouvoir central à Bamako, entendaient devenir maîtres de leur destin.
Mais un coup d'Etat mené le 22 mars contre le président Amadou Toumani Touré par un obscur capitaine de l'armée, Amadou Haya Sanogo, pour en finir avec "l'impuissance" face à cette offensive, a profité aux groupes islamistes armés, dont Aqmi.
La branche maghrébine d'Al-Qaïda, que le président Toumani Touré avait laissé s'implanter au milieu des années 2000 dans le Nord, permettant à ce vaste territoire de devenir progressivement une zone de non-droit propice à tous les trafics, a pris en quelques jours le contrôle des capitales des trois régions formant cette vaste zone: Tombouctou, Gao et Kidal.
Le MNLA a été totalement évincé fin juin du nord du Mali - soit les deux tiers de son territoire - par Aqmi et ses alliés du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) et Ansar Dine (Défenseurs de l'islam).
Ils en sont devenus les maîtres absolus, y imposant avec rigueur la charia: lapidations, amputations, coups de fouet à l'encontre des couples non mariés, des fumeurs, des buveurs d'alcool et autres "déviants" selon eux, arrestation de femmes non voilées, destruction de monuments religieux, dont des mausolées de saints musulmans classés au patrimoine de l'humanité.
Exode massif
L'avancée fulgurante des islamistes, favorisée par l'arrivée massive en 2011 d'armes lourdes venant de Libye et la faiblesse de l'armée malienne, a suscité l'inquiétude grandissante des voisins ouest-africains du Mali, de l'Union africaine (UA), de l'Europe et des Etats-Unis.
L'occupation du Nord, couplée à la sécheresse au Sahel, a provoqué un exode massif de quelque 400.000 personnes vers le sud du Mali et les pays voisins.
Face à l'impuissance des autorités de transition mises en place en avril à Bamako après le retrait officiel des putschistes du pouvoir, les pays de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ont proposé l'envoi d'une force armée de 3.300 hommes pour chasser les islamistes du Nord.
Des pays européens - dont la France, ex-puissance coloniale, et dans une moindre mesure les Etats-Unis - ont promis d'aider logistiquement cette force. Des instructeurs européens doivent arriver début 2013 au Mali pour former une armée démoralisée, mais qui doit participer à la reconquête du territoire où elle a été défaite et humiliée par les groupes armés.
L'ONU a approuvé le principe de la force, prônant en parallèle un dialogue politique avec certains des groupes armés ne remettant pas en cause l'intégrité territoriale du Mali et rejetant le terrorisme.
Ce dialogue a débuté entre Bamako, le MNLA et Ansar Dine sous une médiation burkinabé.
"Confusion totale"
Malgré l'urgence à agir pour empêcher la poursuite des exactions dans le Nord et le renforcement des islamistes armés par des jihadistes venus de l'étranger, des doutes sont apparus sur les capacités de cette force, son financement et la date à laquelle elle devrait intervenir.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a suscité l'incompréhension fin novembre au sein de la Cédéao - qui veut aller vite - en mettant en garde contre les risques d'une intervention militaire qui ne serait "pas bien conçue et exécutée". Son représentant spécial pour le Sahel, l'Italien Romano Prodi, en avait déjà agacé plus d'un en estimant qu'aucune intervention ne pourrait avoir lieu avant "septembre 2013".
Le président tchadien Idriss Deby Itno, prêt à y participer sous conditions, a pour sa part dénoncé une "confusion totale" autour de cette force.
Une confusion renforcée par la situation politique et militaire à Bamako, où le régime de transition, dirigé par le président Dioncounda Traoré, est rongé par les divisions et dont l'autorité est bafouée par les putschistes et leur chef, le capitaine Sanogo, qui reste très influent.
Opposé à une intervention étrangère, le capitaine Sanogo, dont les hommes sont accusés de commettre de nombreuses exactions à Bamako contre des proches du président renversé, a contraint à la démission Cheick Modibo Diarra, Premier ministre de transition, très favorable à l'intervention.
Durement frappés par la crise que traverse leur pays, tant au Sud qu'au Nord, les Maliens sont désespérés. L'un d'eux l'a exprimé en qualifiant le Mali de "patchwork de fous d'Allah (Dieu), de fous du treillis et de fous de prestiges".