A Trappes, situation "contenue" après deux nuits de violences


Lundi 22 Juillet 2013 - 13:29
AFP


Trappes (France) - "Le calme est en train de revenir" à Trappes et ses environs, théâtre de violences urbaines depuis vendredi, a affirmé le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, alors que des incidents de moindre ampleur ont marqué la nuit de dimanche à lundi, avec deux nouvelles interpellations.


A Trappes, situation "contenue" après deux nuits de violences
"Grâce au travail des policiers (...) aux renforts au cours de ces derniers jours, (...) le calme est en train de revenir et c'est l'essentiel", a déclaré Manuel Valls, lors d'un point-presse lundi sur place.

Dans la matinée, il avait évoqué "des incidents à Elancourt, à Guyancourt, ainsi qu'à Montigny-le-Bretonneux, où il y a eu deux interpellations cette nuit". "Je crois que la situation est contenue", avait ajouté le ministre de l'Intérieur sur RTL, précisant que deux immeubles avaient été investis par la police pour rechercher d'éventuels suspects visant les forces de l'ordre.

Plus tôt dans la matinée, une source syndicale policière avait fait état de "tirs de mortiers" dans les environs de Trappes, notamment à Montigny, ainsi que "quelques feux de poubelles", jugeant que l'on se dirigeait vers un retour à la normale.

Un hélicoptère de la gendarmerie a épaulé les patrouilles de forces de l'ordre dans leurs opérations de sécurisation, selon cette même source.

"On était assez nombreux, le dispositif avait été renforcé (...) on espère que cela va perdurer", a estimé David Callu, secrétaire départemental adjoint du syndicat Unité SGP Police.

Evoquant "l'assaut inacceptable, intolérable, d'individus qui s'en prenaient aux forces de l'ordre" vendredi soir devant le commissariat de Trappes, le ministre a rappelé que ces "émeutiers" n'étaient que 200. "Il faut éviter tous les amalgames, des quartiers populaires avec une minorité de voyous(...), 200 personnes seulement, dans une ville qui compte 30.000 habitants", a-t-il mis en garde.

Un dispositif conséquent reste en place

Les "émeutiers" contre le commissariat

De la même façon, "on ne peut pas confondre l'immense majorité de nos compatriotes musulmans (...) avec une minorité agissante, dangereuse, qui voudrait imposer une autre loi que celle de la République", a-t-il ajouté. Aucune autre loi ne s'impose, "ni celle des voyous, ni celle des réseaux de drogue, mais encore moins celle des courants religieux quels qu'ils soient, fondamentalistes".

Le dispositif mis en place pour sécuriser les alentours du commissariat restait conséquent lundi matin, selon des journalistes de l'AFP sur place.

Dimanche soir, une tension palpable avait laissé craindre une nouvelle flambée de violences. Vers 21H00, des dizaines de personnes regroupées avaient jeté un pétard en direction des forces de l'ordre avant d'être repoussées par une grenade lacrymogène. Tard dans la nuit un calme apparent est revenu, tandis que quelques jeunes venaient parfois observer le déploiement de forces de l'ordre.

Vendredi soir, près de 400 personnes avaient jeté des pierres, brûlé des poubelles et détruit des abribus près du commissariat de Trappes. La police avait répliqué avec des grenades de dispersion et des gaz lacrymogènes.

Quatre jeunes, âgés de 18 à 24 ans et interpellés ce soir-là, ont été écroués dimanche et seront jugés lundi devant le tribunal correctionnel de Versailles.

La nuit de samedi à dimanche avait été marquée par des incidents de moindre intensité. Une vingtaine de voitures, dont une de policiers, avaient été brûlées et un automobiliste avait foncé sur les forces de l'ordre, tandis que quatre nouvelles personnes avaient été arrêtées.

L'origine des violences remonte à jeudi quand des policiers ont voulu contrôler une femme portant un voile intégral sur la voie publique, ce qui est interdit depuis 2011.

Le contrôle a dégénéré et son mari, un jeune homme de 21 ans converti à l'islam, a été placé en garde à vue. Remis en liberté sous contrôle judiciaire samedi, il sera jugé en septembre. Il est accusé d'avoir agressé un policier et tenté de l'étrangler pendant le contrôle de son épouse.


           

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