La Havane "a déjà bien assez de problèmes comme ça avec Washington, sans en ajouter un nouveau, et de taille", a estimé pour l'AFP Michael Shifter, président du groupe de réflexion américain Interamerican Dialogue.
"Même permettre à Snowden d'utiliser La Havane comme point de transit serait risqué", juge l'analyste en notant que la position minimale était, comme l'a fait dimanche le président cubain Raul Castro, d'"exprimer sa solidarité" avec le Venezuela, la Bolivie et le Nicaragua qui ont offert un éventuel asile au jeune Américain.
"Je ne pense pas qu'on verra de sitôt Edward Snowden à La Havane", renchérit Anya Landau French, éditrice du blog The Havana Note et spécialiste des relations entre le régime communiste cubain et son puissant voisin du Nord.
Avant d'en finir peut-être un jour avec le sévère embargo que les Etats-Unis imposent à Cuba depuis 1962, La Havane espère en effet d'abord sortir de la "liste noire" du département d'Etat des pays soutenant le terrorisme, dans laquelle elle figure aux côtés de l'Iran, du Soudan et de la Syrie.
Une sortie de Cuba de cette liste, sur laquelle elle figure depuis 1982, permettrait notamment à La Havane un recours à diverses institutions financières internationales, ballon d'oxygène pour une économie vacillante.
Selon le dernier rapport du département d'Etat, Cuba a donné l'assurance qu'elle n'accueillerait pas de "nouveau fugitifs" américains, souligne Anya Landau French.
"Recevoir Snowden, même en transit, serait une violation de cette assurance", note-t-elle.
"Difficile de croire dans ces conditions que Cuba envisage d'offrir un asile permanent à un homme de 30 ans qui pourrait poser un problème durant des décennies", renchérit Paul Webster Hare, ancien ambassadeur de Grande-Bretagne à Cuba et professeur de relations internationales à l'Université de Boston (Etats-Unis).
"Cuba sait mieux que quiconque qu'offrir un asile peut apporter une certaine satisfaction politique à court terme, mais que, au bout du compte, cela pourrit la diplomatie pour des années", ajoute Paul Webster Hare en qualifiant Edward Snowden de "diplomatiquement toxique".
"Le profil bas de Cuba en relation à l'affaire Snowden exprime la priorité de la diplomatie cubaine du président Raul Castro: promouvoir un environnement favorable aux réformes économiques et politiques à Cuba", analyse l'universitaire cubain Arturo Lopez-Levy, chercheur à l'université de Denver, aux Etats-Unis.
"Cuba ne veut pas que l'affaire Snowden fasse dérailler les possibilités de progrès concrets dans sa relation avec les Etats-Unis durant la seconde administration Obama", estime-t-il.
"D'une part, Cuba ne profite pas des ennuis des Etats-Unis pour marquer des points idéologiques, et d'autre part, Cuba soutient ses alliés, c'est un équilibre difficile, mais pour le moment elle s'y tient bien", juge Lopez-Levy.
"Cuba préfère garder Snowden aussi loin que possible, mais il n'est pas non plus réaliste de penser que La Havane abdique son rôle de co-leader (avec le Venezuela) de l'Alba", l'alliance "bolivarienne" des pays d'Amérique latine, au discours très anti-américain, ajoute l'universitaire.
"Si Snowden trouve une forme légale de passer en transit à La Havane, Cuba ne s'y opposera pas, mais cela ne signifie pas qu'elle lui offre un asile", note Arturo Lopez-Levy.
"Même permettre à Snowden d'utiliser La Havane comme point de transit serait risqué", juge l'analyste en notant que la position minimale était, comme l'a fait dimanche le président cubain Raul Castro, d'"exprimer sa solidarité" avec le Venezuela, la Bolivie et le Nicaragua qui ont offert un éventuel asile au jeune Américain.
"Je ne pense pas qu'on verra de sitôt Edward Snowden à La Havane", renchérit Anya Landau French, éditrice du blog The Havana Note et spécialiste des relations entre le régime communiste cubain et son puissant voisin du Nord.
Avant d'en finir peut-être un jour avec le sévère embargo que les Etats-Unis imposent à Cuba depuis 1962, La Havane espère en effet d'abord sortir de la "liste noire" du département d'Etat des pays soutenant le terrorisme, dans laquelle elle figure aux côtés de l'Iran, du Soudan et de la Syrie.
Une sortie de Cuba de cette liste, sur laquelle elle figure depuis 1982, permettrait notamment à La Havane un recours à diverses institutions financières internationales, ballon d'oxygène pour une économie vacillante.
Selon le dernier rapport du département d'Etat, Cuba a donné l'assurance qu'elle n'accueillerait pas de "nouveau fugitifs" américains, souligne Anya Landau French.
"Recevoir Snowden, même en transit, serait une violation de cette assurance", note-t-elle.
"Difficile de croire dans ces conditions que Cuba envisage d'offrir un asile permanent à un homme de 30 ans qui pourrait poser un problème durant des décennies", renchérit Paul Webster Hare, ancien ambassadeur de Grande-Bretagne à Cuba et professeur de relations internationales à l'Université de Boston (Etats-Unis).
"Cuba sait mieux que quiconque qu'offrir un asile peut apporter une certaine satisfaction politique à court terme, mais que, au bout du compte, cela pourrit la diplomatie pour des années", ajoute Paul Webster Hare en qualifiant Edward Snowden de "diplomatiquement toxique".
"Le profil bas de Cuba en relation à l'affaire Snowden exprime la priorité de la diplomatie cubaine du président Raul Castro: promouvoir un environnement favorable aux réformes économiques et politiques à Cuba", analyse l'universitaire cubain Arturo Lopez-Levy, chercheur à l'université de Denver, aux Etats-Unis.
"Cuba ne veut pas que l'affaire Snowden fasse dérailler les possibilités de progrès concrets dans sa relation avec les Etats-Unis durant la seconde administration Obama", estime-t-il.
"D'une part, Cuba ne profite pas des ennuis des Etats-Unis pour marquer des points idéologiques, et d'autre part, Cuba soutient ses alliés, c'est un équilibre difficile, mais pour le moment elle s'y tient bien", juge Lopez-Levy.
"Cuba préfère garder Snowden aussi loin que possible, mais il n'est pas non plus réaliste de penser que La Havane abdique son rôle de co-leader (avec le Venezuela) de l'Alba", l'alliance "bolivarienne" des pays d'Amérique latine, au discours très anti-américain, ajoute l'universitaire.
"Si Snowden trouve une forme légale de passer en transit à La Havane, Cuba ne s'y opposera pas, mais cela ne signifie pas qu'elle lui offre un asile", note Arturo Lopez-Levy.