Le conseil d'administration d'Air France-KLM a donné son feu vert à un « plan de restructuration alternatif »
Le conseil d'administration d'Air France-KLM a donné jeudi son feu vert à un « plan de restructuration alternatif » au plan de développement initialement prévu au sein de la compagnie Air France, a annoncé la direction. « Ce plan, comportant une réduction de l'activité d'Air France en 2016 puis 2017, afin de garantir les objectifs économiques et l'avenir de la compagnie, sera présenté lundi au Comité central d'entreprise d'Air France », a-t-elle ajouté dans un communiqué.
La direction d'Air France avait annoncé mercredi « l'échec des négociations » avec les syndicats représentatifs de ses pilotes sur son plan de productivité « Perform 2020 » ouvrant la voie à la mise en oeuvre d'un « plan B » qui prévoit une réduction de 10% de l'offre long courrier, de nombreux départs contraints et le report des commandes de Boeing 787. « Face à l'impossibilité de signer des accords permettant au sein d'Air France la mise en oeuvre de mesures de productivité conduisant à un retour à la profitabilité pérenne, les administrateurs considèrent indispensable de mettre en place un plan alternatif », indique le texte.
« Ils ont mandaté à l'unanimité la direction d'Air France-KLM et d'Air France en ce sens », précise la direction qui a souligné que les représentants du principal syndicat de pilotes SNPL et de l'Etat ont donné leur accord. Le plan de productivité et de croissance « Perform 2020 » prévoyait d'augmenter d'une centaine d'heures le temps de vol annuel des personnels navigants à rémunération constante. Le gain de productivité visé par la direction étant de 17%. La compagnie cherche à réduire l'écart accumulé selon elle vis-à-vis de ses concurrents européens, Lufthansa et British Airways-Iberia (IAG), principalement. Le conseil d'administration souhaite ainsi accélérer le redressement après l'échec des négociations.
Les syndicats entre dépit et frustration
Ce soir, les syndicats d'Air France oscillaient entre dépit et frustration avec l'annonce jeudi par la direction de la mise en oeuvre d'un nouveau plan de restructuration, après l'échec des négociations avec les pilotes sur des mesures de productivité. Ronald Noirot pour la CFE-CGC a évoqué un « gâchis », alors que la compagnie avait « toutes les chances de s'en sortir » avec « Perform 2020 », le plan de productivité et de croissance que l'entreprise devait mettre en place. La direction a acté mercredi « l'échec » des discussions avec les syndicats de pilotes sur de nouvelles mesures de productivité, ce qui entraîne l'application d'un « plan B » de réduction de l'activité et de probables licenciements massifs. « Dépité », le délégué syndical dénonce le corps des pilotes, « une coterie qui protège ses privilèges » et qui est « en train de faire disparaître une entreprise ».
Plus nuancé, Christophe Malloggi, de Force ouvrière, évoque un sentiment de frustration par rapport à ce qui aurait pu se passer si un accord avait été trouvé" avec les pilotes. « Maintenant on va devoir voir attendre de voir comment la direction va gérer la baisse d'activité », notamment en matière d'emplois car jusqu'à présent, elle n'a « jamais su dire quels secteurs seraient réellement impactés et à quelle hauteur ». Le nombre de suppressions de postes dépendra du nombre d'avions retirés de la flotte, selon lui. Les pilotes, hôtesses et stewards seront les premiers visés, mais il prédit un « effet château de cartes », notamment dans les fonctions supports et dans le secteur cargo.
« Catastrophique, suicidaire » pour l'un des syndicats de pilotes
Le sureffectif au sol pourrait être résorbé par des départs volontaires, un sentiment partagé par la CFE-CGC. « Si on a une réelle volonté de vouloir faire partir les gens en PDV (plans de départs volontaires, NDLR), on y arrivera », estime M. Noirot. Au-delà du volet social, FO fustige un plan de restructuration « qui ne résout rien par rapport aux problématiques d'Air France ». « La réduction d'activité n'est pas une solution », elle ne permet que « de réduire les coûts rapidement », conclut M. Malloggi. Réduire l'activité « serait une grave erreur de management dans un secteur en croissance, ce serait catastrophique, suicidaire », a réagi Julien Duboz, porte-parole du deuxième syndicat de pilotes à Air France, le SPAF (21%).
Des licenciements contraints de pilotes seraient « clairement une vengeance » car « licencier des pilotes aujourd'hui coûterait plus cher que les maintenir », « il est inadmissible d'utiliser le chantage et les licenciements de navigants », ajoute-t-il. Concernant les négociations, le syndicaliste regrette le « temps très court » qui a été « imposé » aux pilotes par la direction, « clairement responsable » à ses yeux de l'impasse. Il se déclare « toujours ouvert » pour une reprise des discussions.
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La direction d'Air France avait annoncé mercredi « l'échec des négociations » avec les syndicats représentatifs de ses pilotes sur son plan de productivité « Perform 2020 » ouvrant la voie à la mise en oeuvre d'un « plan B » qui prévoit une réduction de 10% de l'offre long courrier, de nombreux départs contraints et le report des commandes de Boeing 787. « Face à l'impossibilité de signer des accords permettant au sein d'Air France la mise en oeuvre de mesures de productivité conduisant à un retour à la profitabilité pérenne, les administrateurs considèrent indispensable de mettre en place un plan alternatif », indique le texte.
« Ils ont mandaté à l'unanimité la direction d'Air France-KLM et d'Air France en ce sens », précise la direction qui a souligné que les représentants du principal syndicat de pilotes SNPL et de l'Etat ont donné leur accord. Le plan de productivité et de croissance « Perform 2020 » prévoyait d'augmenter d'une centaine d'heures le temps de vol annuel des personnels navigants à rémunération constante. Le gain de productivité visé par la direction étant de 17%. La compagnie cherche à réduire l'écart accumulé selon elle vis-à-vis de ses concurrents européens, Lufthansa et British Airways-Iberia (IAG), principalement. Le conseil d'administration souhaite ainsi accélérer le redressement après l'échec des négociations.
Les syndicats entre dépit et frustration
Ce soir, les syndicats d'Air France oscillaient entre dépit et frustration avec l'annonce jeudi par la direction de la mise en oeuvre d'un nouveau plan de restructuration, après l'échec des négociations avec les pilotes sur des mesures de productivité. Ronald Noirot pour la CFE-CGC a évoqué un « gâchis », alors que la compagnie avait « toutes les chances de s'en sortir » avec « Perform 2020 », le plan de productivité et de croissance que l'entreprise devait mettre en place. La direction a acté mercredi « l'échec » des discussions avec les syndicats de pilotes sur de nouvelles mesures de productivité, ce qui entraîne l'application d'un « plan B » de réduction de l'activité et de probables licenciements massifs. « Dépité », le délégué syndical dénonce le corps des pilotes, « une coterie qui protège ses privilèges » et qui est « en train de faire disparaître une entreprise ».
Plus nuancé, Christophe Malloggi, de Force ouvrière, évoque un sentiment de frustration par rapport à ce qui aurait pu se passer si un accord avait été trouvé" avec les pilotes. « Maintenant on va devoir voir attendre de voir comment la direction va gérer la baisse d'activité », notamment en matière d'emplois car jusqu'à présent, elle n'a « jamais su dire quels secteurs seraient réellement impactés et à quelle hauteur ». Le nombre de suppressions de postes dépendra du nombre d'avions retirés de la flotte, selon lui. Les pilotes, hôtesses et stewards seront les premiers visés, mais il prédit un « effet château de cartes », notamment dans les fonctions supports et dans le secteur cargo.
« Catastrophique, suicidaire » pour l'un des syndicats de pilotes
Le sureffectif au sol pourrait être résorbé par des départs volontaires, un sentiment partagé par la CFE-CGC. « Si on a une réelle volonté de vouloir faire partir les gens en PDV (plans de départs volontaires, NDLR), on y arrivera », estime M. Noirot. Au-delà du volet social, FO fustige un plan de restructuration « qui ne résout rien par rapport aux problématiques d'Air France ». « La réduction d'activité n'est pas une solution », elle ne permet que « de réduire les coûts rapidement », conclut M. Malloggi. Réduire l'activité « serait une grave erreur de management dans un secteur en croissance, ce serait catastrophique, suicidaire », a réagi Julien Duboz, porte-parole du deuxième syndicat de pilotes à Air France, le SPAF (21%).
Des licenciements contraints de pilotes seraient « clairement une vengeance » car « licencier des pilotes aujourd'hui coûterait plus cher que les maintenir », « il est inadmissible d'utiliser le chantage et les licenciements de navigants », ajoute-t-il. Concernant les négociations, le syndicaliste regrette le « temps très court » qui a été « imposé » aux pilotes par la direction, « clairement responsable » à ses yeux de l'impasse. Il se déclare « toujours ouvert » pour une reprise des discussions.
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