"L'activiste Soheib Debaghi a été condamné (mardi) à un an de prison ferme" à Alger pour "incitation à attroupement, outrage à corps constitué et publications Facebook pouvant porter atteinte à l'intérêt national", selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), une association de soutien aux prisonniers.
Deux autres militants du mouvement ("Hirak") antirégime, Larbi Tahar et Boussif Mohamed Boudiaf, ont écopé mardi de 18 mois de prison ferme, également pour des publications sur Facebook, d'après CNLD et l'antenne algérienne d'Amnesty International.
Leur peine a été prononcée par un tribunal de la wilaya (préfecture) d'El Bayadh, au sud-ouest d'Alger, lors d'une audience par visioconférence, avec trois ans de prison ferme requis par le procureur, selon le CNLD.
Selon son avocat Me Abdelghani Badi, Larbi Tahar était accusé d'"outrage au président de la République" pour des messages publics dans lesquels il qualifiait Abdelmadjid Tebboune de "président illégitime".
M. Tebboune a été élu le 12 décembre 2019 lors d'un scrutin rejeté par le "Hirak" et marqué par un taux d'abstention de 60%.
Quant à M. Boudiaf, il a dénoncé "l'injustice" du système judiciaire à travers ses publications, a précisé sur Facebook l'avocat, qui le représente également.
Ces trois militants sont déjà en détention.
La justice a également eu la main lourde mercredi à Chlef (ouest du pays) en condamnant 12 autres militants du "Hirak" à des peines allant de six à 18 mois de prison ferme, a annoncé le CNLD.
Ils étaient poursuivis pour "atteinte à l'intégrité et l'unité nationale" et "incitation à attroupement non armé", c'est-à-dire d'avoir appelé à manifester.
Par ailleurs, le parquet d'Aïn Temouchent (ouest) a requis mercredi neuf ans de prison ferme contre un autre détenu hirakiste, Hicham Sahraoui, accusé notamment "d'outrage à corps constitué et d'atteinte à la personne du président de la République".
Malgré la pandémie de Covid-19 qui a contraint la contestation à suspendre ses manifestations depuis mi-mars, le régime algérien --maniant la carotte et le bâton-- continue de cibler opposants, journalistes, médias indépendants et internautes.
Pendant que des activistes du "Hirak" sont relâchés au compte-gouttes, comme Abdelouahab Fersaoui, un chef de file du mouvement libéré lundi après huit mois derrière les barreaux, d'autres sont interpellés et traduits en justice dans tout le pays.
Selon le dernier décompte du CNLD, quelque soixante personnes sont actuellement en détention dans les prisons algériennes pour des faits liés au "Hirak".
"Il s'agit d'une répression à l'aveugle, un coup les journalistes, un coup les médias, un coup les militants, un coup les réseaux sociaux", observe Karima Direche, historienne spécialiste du Maghreb, évoquant la "politique de balancier" d'un "régime en fin de vie".
Depuis le début du soulèvement populaire le 22 février 2019, des internautes isolés, en particulier en province, sont régulièrement poursuivis pour leurs publications sur les réseaux sociaux.
Un jeune partisan du "Hirak", Walid Kechida, est en détention depuis le 27 avril à Sétif (nord-est), pour avoir publié des mèmes, images virales comiques ou satiriques détournées sur les réseaux sociaux, moquant les autorités et la religion.
Le militant de 25 ans est accusé d'"outrage à corps constitué", d'"offense au président de la République" et "aux préceptes de l'islam". Il risque jusqu'à cinq ans de prison.
Selon les analystes interrogés par l'AFP, le pouvoir algérien profite de la crise sanitaire pour enterrer une bonne fois pour toutes le "Hirak", né début 2019.
"La pandémie du Covid-19 est une aubaine pour le pouvoir", estime Hacène Hirèche, professeur d'université.
"Sa préoccupation obsessionnelle depuis le 22 février est de mettre fin aux manifestations de rue. Tout a été entrepris pour cela: répression, manipulation, tentative de division, infiltration des rangs des meneurs, etc. Mais rien n'y a fait, le peuple algérien est resté déterminé, uni et conscient des enjeux. C'est inédit", juge-t-il.
Le "Hirak" réclame un changement du "système" en place depuis l'indépendance du pays en 1962. En vain, jusqu'à présent, même s'il a obtenu en avril 2019 la tête du président Abdelaziz Bouteflika après 20 ans de règne.
Deux autres militants du mouvement ("Hirak") antirégime, Larbi Tahar et Boussif Mohamed Boudiaf, ont écopé mardi de 18 mois de prison ferme, également pour des publications sur Facebook, d'après CNLD et l'antenne algérienne d'Amnesty International.
Leur peine a été prononcée par un tribunal de la wilaya (préfecture) d'El Bayadh, au sud-ouest d'Alger, lors d'une audience par visioconférence, avec trois ans de prison ferme requis par le procureur, selon le CNLD.
Selon son avocat Me Abdelghani Badi, Larbi Tahar était accusé d'"outrage au président de la République" pour des messages publics dans lesquels il qualifiait Abdelmadjid Tebboune de "président illégitime".
M. Tebboune a été élu le 12 décembre 2019 lors d'un scrutin rejeté par le "Hirak" et marqué par un taux d'abstention de 60%.
Quant à M. Boudiaf, il a dénoncé "l'injustice" du système judiciaire à travers ses publications, a précisé sur Facebook l'avocat, qui le représente également.
Ces trois militants sont déjà en détention.
La justice a également eu la main lourde mercredi à Chlef (ouest du pays) en condamnant 12 autres militants du "Hirak" à des peines allant de six à 18 mois de prison ferme, a annoncé le CNLD.
Ils étaient poursuivis pour "atteinte à l'intégrité et l'unité nationale" et "incitation à attroupement non armé", c'est-à-dire d'avoir appelé à manifester.
Par ailleurs, le parquet d'Aïn Temouchent (ouest) a requis mercredi neuf ans de prison ferme contre un autre détenu hirakiste, Hicham Sahraoui, accusé notamment "d'outrage à corps constitué et d'atteinte à la personne du président de la République".
Malgré la pandémie de Covid-19 qui a contraint la contestation à suspendre ses manifestations depuis mi-mars, le régime algérien --maniant la carotte et le bâton-- continue de cibler opposants, journalistes, médias indépendants et internautes.
Pendant que des activistes du "Hirak" sont relâchés au compte-gouttes, comme Abdelouahab Fersaoui, un chef de file du mouvement libéré lundi après huit mois derrière les barreaux, d'autres sont interpellés et traduits en justice dans tout le pays.
Selon le dernier décompte du CNLD, quelque soixante personnes sont actuellement en détention dans les prisons algériennes pour des faits liés au "Hirak".
"Il s'agit d'une répression à l'aveugle, un coup les journalistes, un coup les médias, un coup les militants, un coup les réseaux sociaux", observe Karima Direche, historienne spécialiste du Maghreb, évoquant la "politique de balancier" d'un "régime en fin de vie".
Depuis le début du soulèvement populaire le 22 février 2019, des internautes isolés, en particulier en province, sont régulièrement poursuivis pour leurs publications sur les réseaux sociaux.
Un jeune partisan du "Hirak", Walid Kechida, est en détention depuis le 27 avril à Sétif (nord-est), pour avoir publié des mèmes, images virales comiques ou satiriques détournées sur les réseaux sociaux, moquant les autorités et la religion.
Le militant de 25 ans est accusé d'"outrage à corps constitué", d'"offense au président de la République" et "aux préceptes de l'islam". Il risque jusqu'à cinq ans de prison.
Selon les analystes interrogés par l'AFP, le pouvoir algérien profite de la crise sanitaire pour enterrer une bonne fois pour toutes le "Hirak", né début 2019.
"La pandémie du Covid-19 est une aubaine pour le pouvoir", estime Hacène Hirèche, professeur d'université.
"Sa préoccupation obsessionnelle depuis le 22 février est de mettre fin aux manifestations de rue. Tout a été entrepris pour cela: répression, manipulation, tentative de division, infiltration des rangs des meneurs, etc. Mais rien n'y a fait, le peuple algérien est resté déterminé, uni et conscient des enjeux. C'est inédit", juge-t-il.
Le "Hirak" réclame un changement du "système" en place depuis l'indépendance du pays en 1962. En vain, jusqu'à présent, même s'il a obtenu en avril 2019 la tête du président Abdelaziz Bouteflika après 20 ans de règne.