"Aliyah", la fuite d'un dealer parisien en Israël, un "ailleurs possible"


Mardi 18 Septembre 2012 - 10:07
AFP


Paris - Dans "Aliyah", le premier film du réalisateur français Elie Wajeman, un jeune dealer parisien décide, sur un coup de tête, d'émigrer en Israël pour changer de vie, évoquant l'univers tendu entre polar et drame familial des premières oeuvres de l'Américain James Gray.


"Aliyah", la fuite d'un dealer parisien en Israël, un "ailleurs possible"
Présenté au dernier festival de Cannes où il a suscité un vif intérêt, le film, qui sort mercredi, est servi par un casting fort, notamment Pio Marmai dans le rôle principal, et Cédric Kahn, connu comme cinéaste et rare comédien, qui joue son frère envahissant et charismatique.

Tourné dans les quartiers populaires du nord-est de Paris, "Aliyah" suit les traces d'Alex, qu'on découvre coupant une barette de shit dans les toilettes d'un restaurant avant de livrer un client en urgence. "Au fait, j'arrête, oublie mon numéro", lui dit-il.

Son frère Isaac, recherché par des types louches, lui demande sans cesse de l'argent, le contraint à mentir pour lui. A l'occasion d'un shabbat familial, son cousin Nathan annonce qu'il part ouvrir un restaurant à Tel-Aviv. "Tu veux pas me mettre dans ta valise?", lui glisse Alex. Malgré la rencontre coup de foudre avec Jeanne, "une goy" venue voir ce qu'est un shabbat "chez des mauvais juifs".

La décision d'Alex de faire son "aliyah", c'est-à-dire émigrer en Israël, un pays qu'il connaît à peine, suscite l'incompréhension. "Tu as des copains juifs toi ?", lui demande son ex. "Pas trop non...", dit-il, reconnaissant qu'il part "peut-être parce que ce pays est foireux, comme moi".

Elie Wajeman s'est intéressé aux mille raisons pour lesquels des juifs font leur aliyah, affirmant que la démarche d'Alex est beaucoup plus "réaliste qu'on ne le croit": "beaucoup partent par désillusion, après une déception amoureuse, rêvant d'un ailleurs possible, sans visée idéologique, politique ou religieuse", confie à l'AFP le réalisateur de 31 ans.

Comme souvent les premiers films, "Aliyah", présenté en Quinzaine des réalisateurs, raconte aussi la trajectoire d'un "garçon peu déterminé" qui "saisit une opportunité" et devient adulte. "Un copain me chambre en me disant que mon film, c'est l'histoire d'un mec qui fait son premier film", plaisante Elie Wajeman.

Le jeune diplômé de la Femis a soigné ses personnages secondaires forts. "Je suis novice mais je sais qu'on n'a pas besoin de mille scènes pour qu'un personnage existe".


           

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