Alli désormais en vente dans les pharmacies


Mercredi 6 Mai 2009 - 15:43
lepoint.fr/Malak Bennis


La pilule amaigrissante Alli arrive aujourd'hui dans les pharmacies françaises. Délivrée sans ordonnance, elle met en jeu le rôle des pharmaciens, théoriquement exonérés de toute responsabilité quant aux effets secondaires.


Alli désormais en vente dans les pharmacies
La très attendue et très controversée pilule Alli arrive mercredi 6 mai dans les rayons des pharmacies françaises. Associée à une alimentation hypocalorique, elle permettrait de perdre 50 % de poids de plus qu'avec un régime seul. Bien avant son lancement sur le marché, ce produit amaigrissant délivré sans ordonnance, dérivé allégé d'une pilule déjà existante produite par le laboratoire Roche, suscitait déjà la curiosité et, pour certains, une grande méfiance. Selon Jean Parrot, président de l'ordre national des pharmaciens, l'utilisation d'Alli dépendra essentiellement du "rapport de confiance" qui doit s'installer entre le patient et son pharmacien. Celui-ci est seul à décider de la délivrance du médicament. En acceptant de le vendre, il se dégage néanmoins de toute responsabilité quant aux éventuels effets secondaires et à la manière qu'aura le patient de consommer le médicament en question.
Les personnes atteintes d'obésité ne sont pas concernées
"Une formation est en cours (pour délivrer la pilule à bon escient, ndlr). De nombreux supports sont à la disposition des pharmaciens comme le site du laboratoire producteur, GlaxoSmithKline (GSk). Ils pourront également s'autoformer, et consulter les fiches coréalisées par l'Agence française du médicament et le Comité de l'éducation sanitaire. D'ici quelques semaines, tous les pharmaciens seront formés." Si Jean Parrot est catégorique, les délais qu'il présente sont néanmoins approximatifs, alors que la fameuse pilule est déjà en vente.
Avec ou sans formation le premier réflexe des pharmaciens sera d'entreposer les pilules à vendre derrière leur comptoir. Globalement ils devront juger de la pertinence de la demande qui leur est soumise. Seuls les patients en surcharge pondérale et dont l'indice de masse corporelle (IMC) est inférieur à 30 peuvent consommer Alli. En théorie, les personnes atteintes d'obésité ne sont pas concernées. Les maladies comme le diabète, l'asthme, et les difficultés cardio-vasculaires excluent tout usage de la fameuse gélule. Mais les choses peuvent se compliquer, lorsqu'un individu prêt à tout pour maigrir dissimule ce genre d'informations.
Les pharmaciens n'ont aucun moyen de vérifier l'état de santé des patients qui les sollicitent, et encore moins les doses qu'ils ingurgitent. En cas de dérive, "ils seront protégés par l'Union européenne qui a autorisé la vente de ce médicament, et ce, sans ordonnance ", assure Jean Parrot, qui confirme que le traitement est également sans danger. "Il est possible qu'Alli modifie l'absorption des vitamines et provoque une carence, mais ceci n'est pas un véritable risque. Pour que le traitement fonctionne bien, il faut que le patient adopte un régime hypocalorique associé à une activité sportive. S'il abuse des graisses, les selles seront beaucoup trop liquides, ce qui le handicaperait considérablement", explique-t-il en distinguant clairement Alli d'un simple laxatif. À la question "Les pharmaciens sont-ils convaincus par Alli ?", Jean Parrot affirme qu' "ils le seront une fois qu'ils le connaîtront véritablement"...


           

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