La contradiction du "Make in India" du Premier ministre Narendra Modi et du "America First" du président Donald Trump, deux dirigeants aux tendances protectionnistes, devrait empêcher la signature d'un accord commercial à l'occasion de la visite du locataire de la Maison Blanche en Inde lundi et mardi.
"Ils nous taxent très, très durement depuis de nombreuses, nombreuses années", a déclaré le milliardaire républicain à propos de l'Inde en amont de sa première visite officielle dans la nation de 1,3 milliard d'habitants.
En 2018, les échanges entre les deux pays se sont élevés à presque 145 milliards de dollars, les Américains enregistrant un déficit de 25 milliards. Le point sur ces tensions commerciales:
L'Inde a une longue tradition de protectionnisme, malgré les assouplissements apportés depuis la libéralisation de son économie dans les années 1990.
Dans un contexte de ralentissement de la croissance, New Delhi a ainsi refusé en novembre de rejoindre le gigantesque traité de libre-échange Asie-Pacifique RCEP, de crainte que l'importation facilitée de produits étrangers - notamment chinois - n'affecte son économie.
Ces derniers mois, le gouvernement de Narendra Modi a rehaussé les barrières douanières pour des importations des États-Unis, dont des amandes californiennes, des pommes, l'acier et des produits chimiques expédiés à destination de la troisième économie d'Asie.
Les entreprises américaines sont vent debout contre un projet qui obligerait les sociétés étrangères à stocker en Inde toutes les données liées aux consommateurs indiens, comme les transactions de cartes bleues.
Amazon et Walmart, qui se disputent le prometteur marché du commerce en ligne de la troisième économie d'Asie, ont également vu la réglementation locale se durcir.
Ces barrières protectionnistes sont destinées, aux yeux de New Delhi, à pousser les entreprises étrangères à s'implanter et à produire directement en Inde. En bridant les concurrents internationaux, le pays de Gandhi espère aussi favoriser l'émergence de champions nationaux.
Le programme "Make in India" ("Fabriquez en Inde"), lancé par le Premier ministre Narendra Modi après son arrivée au pouvoir en 2014, vise à développer un tissu industriel générateur d'emplois en masse. Les résultats actuels ne sont toutefois pas à la hauteur des attentes, selon les experts.
De nombreuses décisions récentes de New Delhi sont intervenues en représailles aux actions de l'administration Trump, à commencer par l'imposition de taxes douanières en 2018 par Washington sur l'acier et l'aluminium en provenance d'Inde et d'autres nations.
L'Inde est le troisième producteur mondial d'acier, et ses exportations d'acier ont chuté en conséquence de 46%, selon le Peterson Institute for International Economics. Ses exportateurs de machines mécaniques et électroniques, ainsi que de composants d'automobiles, ont également souffert.
L'année dernière, le président américain a enfoncé le clou en révoquant des avantages commerciaux qui exemptaient l'Inde de taxes douanières sur des produits représentant 6 milliards de dollars d'exportations par an.
Les États-Unis veulent vendre davantage d'équipement médical à l'Inde. Les producteurs laitiers américains, une base électorale-clé pour Donald Trump, demandent également davantage de débouchés pour leurs produits.
Le géant d'Asie du Sud dit s'inquiéter que les vaches américaines soient nourries d'extraits bovins, une ligne rouge dans ce pays où la majorité hindoue considère la vache comme sacrée. Les agriculteurs représentent aussi un électorat crucial pour le Premier ministre indien, qui cherche à les protéger.
Se rejoignant dans une méfiance commune de la Chine, l'Inde et les États-Unis devraient signer des accords ou contrats notamment dans le domaine de la défense lors de la visite du président Trump.
Mais les deux parties ne semblent pas parvenues un terrain d'entente pour un grand accord commercial qui résoudrait leurs différends. Ils pourraient en contrepartie s'accommoder d'un accord partiel, plus modeste.
Celui-ci pourrait inclure une baisse des taxes douanières indiennes sur les motos Harley-Davidson et des produits agricoles comme le foin de luzerne et les noix de pécan, d'après l'agence économique Bloomberg.
"Nous ne voulons pas nous précipiter pour avoir un accord, car les questions en jeu sont compliquées et de nombreuses décisions pourraient affecter la vie de millions de personnes", a tempéré un porte-parole du gouvernement indien.
"Ils nous taxent très, très durement depuis de nombreuses, nombreuses années", a déclaré le milliardaire républicain à propos de l'Inde en amont de sa première visite officielle dans la nation de 1,3 milliard d'habitants.
En 2018, les échanges entre les deux pays se sont élevés à presque 145 milliards de dollars, les Américains enregistrant un déficit de 25 milliards. Le point sur ces tensions commerciales:
L'Inde a une longue tradition de protectionnisme, malgré les assouplissements apportés depuis la libéralisation de son économie dans les années 1990.
Dans un contexte de ralentissement de la croissance, New Delhi a ainsi refusé en novembre de rejoindre le gigantesque traité de libre-échange Asie-Pacifique RCEP, de crainte que l'importation facilitée de produits étrangers - notamment chinois - n'affecte son économie.
Ces derniers mois, le gouvernement de Narendra Modi a rehaussé les barrières douanières pour des importations des États-Unis, dont des amandes californiennes, des pommes, l'acier et des produits chimiques expédiés à destination de la troisième économie d'Asie.
Les entreprises américaines sont vent debout contre un projet qui obligerait les sociétés étrangères à stocker en Inde toutes les données liées aux consommateurs indiens, comme les transactions de cartes bleues.
Amazon et Walmart, qui se disputent le prometteur marché du commerce en ligne de la troisième économie d'Asie, ont également vu la réglementation locale se durcir.
Ces barrières protectionnistes sont destinées, aux yeux de New Delhi, à pousser les entreprises étrangères à s'implanter et à produire directement en Inde. En bridant les concurrents internationaux, le pays de Gandhi espère aussi favoriser l'émergence de champions nationaux.
Le programme "Make in India" ("Fabriquez en Inde"), lancé par le Premier ministre Narendra Modi après son arrivée au pouvoir en 2014, vise à développer un tissu industriel générateur d'emplois en masse. Les résultats actuels ne sont toutefois pas à la hauteur des attentes, selon les experts.
De nombreuses décisions récentes de New Delhi sont intervenues en représailles aux actions de l'administration Trump, à commencer par l'imposition de taxes douanières en 2018 par Washington sur l'acier et l'aluminium en provenance d'Inde et d'autres nations.
L'Inde est le troisième producteur mondial d'acier, et ses exportations d'acier ont chuté en conséquence de 46%, selon le Peterson Institute for International Economics. Ses exportateurs de machines mécaniques et électroniques, ainsi que de composants d'automobiles, ont également souffert.
L'année dernière, le président américain a enfoncé le clou en révoquant des avantages commerciaux qui exemptaient l'Inde de taxes douanières sur des produits représentant 6 milliards de dollars d'exportations par an.
Les États-Unis veulent vendre davantage d'équipement médical à l'Inde. Les producteurs laitiers américains, une base électorale-clé pour Donald Trump, demandent également davantage de débouchés pour leurs produits.
Le géant d'Asie du Sud dit s'inquiéter que les vaches américaines soient nourries d'extraits bovins, une ligne rouge dans ce pays où la majorité hindoue considère la vache comme sacrée. Les agriculteurs représentent aussi un électorat crucial pour le Premier ministre indien, qui cherche à les protéger.
Se rejoignant dans une méfiance commune de la Chine, l'Inde et les États-Unis devraient signer des accords ou contrats notamment dans le domaine de la défense lors de la visite du président Trump.
Mais les deux parties ne semblent pas parvenues un terrain d'entente pour un grand accord commercial qui résoudrait leurs différends. Ils pourraient en contrepartie s'accommoder d'un accord partiel, plus modeste.
Celui-ci pourrait inclure une baisse des taxes douanières indiennes sur les motos Harley-Davidson et des produits agricoles comme le foin de luzerne et les noix de pécan, d'après l'agence économique Bloomberg.
"Nous ne voulons pas nous précipiter pour avoir un accord, car les questions en jeu sont compliquées et de nombreuses décisions pourraient affecter la vie de millions de personnes", a tempéré un porte-parole du gouvernement indien.