Amnesty rend des gouvernements européens "complices" du sort des migrants en Libye


Mardi 12 Décembre 2017 - 14:34
Reuters


Bruxelles - Des gouvernements européens se rendent “complices” des graves violations dont sont victimes des migrants en Libye par leur soutien à des autorités qui coopèrent souvent avec des réseaux de trafiquants, dénonce Amnesty International dans un rapport publié mardi.


D‘après l‘association internationale de défense des droits de l‘homme, jusqu’à 20.000 personnes sont actuellement regroupées dans des centres de détention en Libye et soumis à “la torture, au travail forcé, à des extorsions et à des meurtres”.

“Des gouvernements européens n‘ont pas pleinement conscience de ces atteintes; en soutenant activement les autorités libyennes dans leur travail visant à stopper les traversées de la Méditerranée et à retenir ces gens en Libye, ils sont complices de ces crimes”, affirme John Dalhuisen, directeur pour l‘Europe d‘Amnesty International.

Aucun commentaire n‘a pu être obtenu pour l‘heure auprès de la Commission européenne.

La Libye est le principal point de passage des migrants africains qui tentent de gagner l‘Europe en franchissant la Méditerranée. Ces quatre dernières années, plus de 600.000 d‘entre eux ont gagné l‘Italie depuis le pays d‘Afrique du Nord.

Déterminés à réduire l‘immigration transméditerranéenne, les Etats de l‘Union européenne fournissent une aide financière aux autorités libyennes, forment leur garde-côte et ont versé des millions d‘euros via les agences humanitaires de l‘Onu pour améliorer les conditions de vie dans les camps de détention.

Mais dans un pays toujours privé de structures étatiques fortes six ans après la chute et la mort de Mouammar Kadhafi, Amnesty accuse les garde-côte libyens de travailler main dans la main avec les réseaux de trafiquants, allant se livrer jusqu’à des actes de torture sur des migrants pour leur extorquer de l‘argent.

“En soutenant les autorités libyennes dans leur entreprise de confinement de populations en Libye, des gouvernements européens ont montré où sont leurs véritables priorités, à savoir le bouclage de la route migratoire de Méditerranée centrale, avec un faible intérêt pour les souffrances causées”, ajoute Dalhuisen.


           

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