Contrairement au cinéma israélien en plein essor, avec une jeune génération très active (Etgar Keret, Asher Tlalim, David Volach...), le cinéma palestinien indépendant reste encore relativement confidentiel.
"Pour un long-métrage palestinien produit, il y en a dix israéliens", estime Anne Le Hénaff, l'une des programmatrices du festival consacré cette année à Jérusalem.
"Pour nous, tout est difficile", déplore Enas Muthaffar, venue de Jérusalem Est pour présenter son dernier court-métrage, "OccupaZion". "Nous avons des problèmes avec la censure israélienne, pour faire venir du matériel, recruter des équipes qualifiées, obtenir les permis de tourner, nous rendre à l'étranger...", énumère-t-elle. Pour cette réalisatrice de 31 ans, "le cinéma palestinien, c'est l'art d'improviser".
Sur place, toute production prend plus de temps qu'ailleurs: il a notamment fallu cinq ans à Jackie Reem Salloum, qui vit aux Etats-Unis, pour venir à bout de son premier long-métrage documentaire primé internationalement, "Slingshot Hip Hop", consacré au hip-hop à Gaza et en Cisjordanie.
"Les sources de financement intérieur font cruellement défaut", souligne Muayad Alayan, réalisateur de 23 ans habitant dans une petite enclave palestinienne de Jérusalem Ouest.
Les Arabes israéliens, comme Elia Suleiman ("Intervention divine"), bénéficient de financements publics israéliens, mais pour les autres, c'est la "débrouille": il faut se tourner vers l'étranger... ou les proches.
"Sans la participation de tout mon village qui a travaillé gratuitement, mon dernier court-métrage +Lesh Sabreen?+ n'aurait jamais vu le jour", assure Muayad Alayan.
Même le public est difficile à trouver: il n'existe qu'une seule salle de cinéma digne de ce nom dans les territoires palestiniens, à Ramallah (Cisjordanie). Et dans les autres pays arabes, "les gens préfèrent voir des films de divertissement égyptiens, plus légers", reconnaît le cinéaste.
Tourner dans ces conditions difficiles -le plus souvent en décors naturels, faute de studios- imprègne la pellicule de ces cinéastes. "Dans chacune de nos histoires, il y a un peu de notre vie", résume Enas Muthaffar.
Symboliques entre tous: les barrages militaires israéliens. "De façon récurrente, le barrage sépare les amants, empêche les membres d'une même famille de se rejoindre, divise la ville de Jérusalem", note Mirabelle Fréville, coprogrammatrice de Travelling.
"Nous baignons dans une histoire violée, une identité déchirée. Ce sentiment d'injustice qui perdure reste ancré en nous", explique Nadine Naous, petite-fille de réfugiés de 1948. "Pour moi, c'est très intime, la Palestine, ce n'est pas juste un discours politique", assure l'actrice réalisatrice qui partage sa vie entre Paris et Beyrouth.
Cependant le nouveau cinéma palestinien -né dans les années 1980 avec Michel Khleifi, auteur notamment de "Noces en Galilée"- n'est pas "un cinéma de propagande manichéenne comme il a pu l'être par le passé", selon elle.
Aujourd'hui, "nous sommes capables de parler des sentiments intimes de chaque Palestinien sans en avoir l'air, avec humour et autodérision", estime la cinéaste.
"Pour un long-métrage palestinien produit, il y en a dix israéliens", estime Anne Le Hénaff, l'une des programmatrices du festival consacré cette année à Jérusalem.
"Pour nous, tout est difficile", déplore Enas Muthaffar, venue de Jérusalem Est pour présenter son dernier court-métrage, "OccupaZion". "Nous avons des problèmes avec la censure israélienne, pour faire venir du matériel, recruter des équipes qualifiées, obtenir les permis de tourner, nous rendre à l'étranger...", énumère-t-elle. Pour cette réalisatrice de 31 ans, "le cinéma palestinien, c'est l'art d'improviser".
Sur place, toute production prend plus de temps qu'ailleurs: il a notamment fallu cinq ans à Jackie Reem Salloum, qui vit aux Etats-Unis, pour venir à bout de son premier long-métrage documentaire primé internationalement, "Slingshot Hip Hop", consacré au hip-hop à Gaza et en Cisjordanie.
"Les sources de financement intérieur font cruellement défaut", souligne Muayad Alayan, réalisateur de 23 ans habitant dans une petite enclave palestinienne de Jérusalem Ouest.
Les Arabes israéliens, comme Elia Suleiman ("Intervention divine"), bénéficient de financements publics israéliens, mais pour les autres, c'est la "débrouille": il faut se tourner vers l'étranger... ou les proches.
"Sans la participation de tout mon village qui a travaillé gratuitement, mon dernier court-métrage +Lesh Sabreen?+ n'aurait jamais vu le jour", assure Muayad Alayan.
Même le public est difficile à trouver: il n'existe qu'une seule salle de cinéma digne de ce nom dans les territoires palestiniens, à Ramallah (Cisjordanie). Et dans les autres pays arabes, "les gens préfèrent voir des films de divertissement égyptiens, plus légers", reconnaît le cinéaste.
Tourner dans ces conditions difficiles -le plus souvent en décors naturels, faute de studios- imprègne la pellicule de ces cinéastes. "Dans chacune de nos histoires, il y a un peu de notre vie", résume Enas Muthaffar.
Symboliques entre tous: les barrages militaires israéliens. "De façon récurrente, le barrage sépare les amants, empêche les membres d'une même famille de se rejoindre, divise la ville de Jérusalem", note Mirabelle Fréville, coprogrammatrice de Travelling.
"Nous baignons dans une histoire violée, une identité déchirée. Ce sentiment d'injustice qui perdure reste ancré en nous", explique Nadine Naous, petite-fille de réfugiés de 1948. "Pour moi, c'est très intime, la Palestine, ce n'est pas juste un discours politique", assure l'actrice réalisatrice qui partage sa vie entre Paris et Beyrouth.
Cependant le nouveau cinéma palestinien -né dans les années 1980 avec Michel Khleifi, auteur notamment de "Noces en Galilée"- n'est pas "un cinéma de propagande manichéenne comme il a pu l'être par le passé", selon elle.
Aujourd'hui, "nous sommes capables de parler des sentiments intimes de chaque Palestinien sans en avoir l'air, avec humour et autodérision", estime la cinéaste.