Angelina Jolie
"Ils ne peuvent mettre à l'écran ce que nous avons traversé!", insiste Bakira Hasecic, présidente de l'association locale "Femmes victimes de la guerre", dont les membres sont des femmes violées pendant le conflit.
Réagissant à une rumeur relayée par la presse locale, selon laquelle le film d'Angelina Jolie raconterait une histoire d'amour entre un Serbe et une Musulmane qu'il viole pendant la guerre, cette association avait contraint les autorités à annuler, à la mi-octobre, la permission de tournage d'une partie du film en Bosnie.
Les responsables politiques sont ensuite revenus sur leur décision, après avoir obtenu une copie du scénario pour s'assurer que la réalisatrice américaine ne mettait pas en scène une telle histoire.
Mais le débat s'est poursuivi.
Le tournage du film a commencé début octobre en Hongrie et doit se poursuivre vers la mi-novembre en Bosnie.
"Nous ne permettrons pas à Angelina de présenter les victimes sur le même pied que leurs bourreaux", insiste Mme Hasecic, rencontrée par l'AFP.
"Nous ne permettrons pas que notre souffrance soit filmée de façon mensongère", souligne-t-elle.
La requête de Mme Hasecic et la réponse initiale des autorités avaient provoqué un tollé dans les milieux du cinéma à Sarajevo qui ont dénoncé une tentative du gouvernement de recourir à la censure.
L'actrice, qui pour la première fois est la réalisatrice d'un film, a demandé à rencontrer les victimes pour "clarifier les malentendus".
D'autres associations rassemblant des victimes de viols ont à leur tour critiqué Mme Hasecic, l'accusant de s'attribuer le monopole de représenter toutes les femmes victimes.
"Une association et une femme ne peuvent pas parler au nom de toutes les femmes", affirme Enisa Salcinovic, responsable de l’Association des survivants de tortures dans les camps, ajoutant que son association aussi aurait dû être consultée par les autorités.
Le synopsis du film "Untitled love story" (Histoire d'amour sans titre), dont l'AFP a obtenu une copie, ne fait pas état d'une histoire de viol, contrairement à ce qu'a raconté une certaine presse.
Selon ce texte, l'histoire commence en 1992 en Bosnie orientale lorsqu'un jeune couple est séparé par la guerre.
Puis ils se retrouvent, mais la fille qui est Musulmane est alors détenue dans un camp où son compagnon d'avant la guerre est devenu geôlier.
Mme Hasecic assure que même cela "blesse les victimes et porte atteinte à leur dignité".
Enisa Salcinovic estime pour sa part que "les victimes ne peuvent pas être blessées par une histoire dont ils ne savent rien".
Selon certains médias locaux, cette controverse illustre la lutte pour l'influence politique et la "monopolisation du statut des victimes".
Un magazine influent, "Dani", accuse Mme Hasecic de "faire du commerce avec les émotions de victimes" et constate que de nombreuses associations de victimes dans le pays sont souvent "contrôlées" et "manipulées" par des hommes politiques.
Selon les estimations, des milliers de femmes, essentiellement des Musulmanes, ont été violées pendant la guerre de Bosnie, qui a fait environ 100.000 morts.
De nombreux Serbes de Bosnie ont été condamnés par la justice internationale ou locale pour ces crimes de guerre.
Réagissant à une rumeur relayée par la presse locale, selon laquelle le film d'Angelina Jolie raconterait une histoire d'amour entre un Serbe et une Musulmane qu'il viole pendant la guerre, cette association avait contraint les autorités à annuler, à la mi-octobre, la permission de tournage d'une partie du film en Bosnie.
Les responsables politiques sont ensuite revenus sur leur décision, après avoir obtenu une copie du scénario pour s'assurer que la réalisatrice américaine ne mettait pas en scène une telle histoire.
Mais le débat s'est poursuivi.
Le tournage du film a commencé début octobre en Hongrie et doit se poursuivre vers la mi-novembre en Bosnie.
"Nous ne permettrons pas à Angelina de présenter les victimes sur le même pied que leurs bourreaux", insiste Mme Hasecic, rencontrée par l'AFP.
"Nous ne permettrons pas que notre souffrance soit filmée de façon mensongère", souligne-t-elle.
La requête de Mme Hasecic et la réponse initiale des autorités avaient provoqué un tollé dans les milieux du cinéma à Sarajevo qui ont dénoncé une tentative du gouvernement de recourir à la censure.
L'actrice, qui pour la première fois est la réalisatrice d'un film, a demandé à rencontrer les victimes pour "clarifier les malentendus".
D'autres associations rassemblant des victimes de viols ont à leur tour critiqué Mme Hasecic, l'accusant de s'attribuer le monopole de représenter toutes les femmes victimes.
"Une association et une femme ne peuvent pas parler au nom de toutes les femmes", affirme Enisa Salcinovic, responsable de l’Association des survivants de tortures dans les camps, ajoutant que son association aussi aurait dû être consultée par les autorités.
Le synopsis du film "Untitled love story" (Histoire d'amour sans titre), dont l'AFP a obtenu une copie, ne fait pas état d'une histoire de viol, contrairement à ce qu'a raconté une certaine presse.
Selon ce texte, l'histoire commence en 1992 en Bosnie orientale lorsqu'un jeune couple est séparé par la guerre.
Puis ils se retrouvent, mais la fille qui est Musulmane est alors détenue dans un camp où son compagnon d'avant la guerre est devenu geôlier.
Mme Hasecic assure que même cela "blesse les victimes et porte atteinte à leur dignité".
Enisa Salcinovic estime pour sa part que "les victimes ne peuvent pas être blessées par une histoire dont ils ne savent rien".
Selon certains médias locaux, cette controverse illustre la lutte pour l'influence politique et la "monopolisation du statut des victimes".
Un magazine influent, "Dani", accuse Mme Hasecic de "faire du commerce avec les émotions de victimes" et constate que de nombreuses associations de victimes dans le pays sont souvent "contrôlées" et "manipulées" par des hommes politiques.
Selon les estimations, des milliers de femmes, essentiellement des Musulmanes, ont été violées pendant la guerre de Bosnie, qui a fait environ 100.000 morts.
De nombreux Serbes de Bosnie ont été condamnés par la justice internationale ou locale pour ces crimes de guerre.