Miou-Miou et André Dussollier dans le film français
Après l'incendie dans la nuit de dimanche à lundi de dix voitures devant servir aux cascades et décors de "From Paris with Love", un film de Pierre Morel produit par sa société Europacorp, Luc Besson est venu lundi annoncer aux habitants recrutés comme figurants qu'il annulait le tournage, considérant que les conditions de sécurité n'étaient pas réunies.
Officiellement, la société affirme que le tournage est "reporté" tout en reconnaissant être à la recherche "d'un autre site".
Dans la ville, où près d'une centaine de personnes au total avaient été recrutés, l'engouement était réel. La municipalité, voyant le moyen de redorer l'image ternie de ce quartier sensible, soutenait à 100% le tournage de ce film d'envergure (38 millions d'euros de budget), une "première" selon le maire.
"Je dis à Luc Besson qu'il est toujours le bienvenu. La population n'a pas envie de rester sur cet échec", a demandé lors d'une conférence de presse Xavier Lemoine (UMP), voulant encore croire au "bel événement".
"Ce qui s'est passé est infiniment regrettable" mais "je ne suis pas sûr que suspendre la dynamique engagée était la meilleure décision (...) La population est fâchée, en colère. Un engagement avait été pris", a-t-il dit.
Alors que depuis lundi la tension est palpable - un journaliste de France 2 a été roué de coup mardi et s'est fait voler sa caméra -, l'édile ne cachait pas son inquiétude: "le service après-vente, c'est moi qui le gère".
"Pour quelqu'un qui veut s'intéresser à la Seine-Saint-Denis (NDLR: référence au projet de Cité du cinéma à Saint-Denis) et dit vouloir donner beaucoup, il nous laisse dans une situation difficile à gérer".
En banlieue, Luc Besson est une icône. "Tout le monde le respecte, c'est un gros nom qui n'a pas volé son pedigree", explique Dawa, ancien "grand" des Bosquets proposant mardi de servir de "médiateur" entre Besson et le quartier.
La production a négocié directement avec des jeunes des Bosquets. Trente "locaux" devaient épauler les équipes d'Europacorp chargées de la sécurité, selon la mairie. Selon plusieurs sources, "ça a été tendu toute la semaine mais ils étaient parvenus vendredi à un accord".
"On est pas des racketteurs, c'est pas une question d'argent mais il y a une manière d'aller voir les gens, il faut les respecter. Aux Bosquets c'est comme ça", explique Dawa en appelant Besson à revenir "négocier".
Un autre ancien du quartier, Skar J, renchérit: "c'est bien beau d'aller prendre l'image mais les jeunes, eux, restent avec quoi". Les Bosquets, "c'est un quartier perdu", qui attendait de Besson beaucoup plus, selon lui, "un centre culturel, des emplois". "Si le film se fait pas, conclut Dawa, tout le monde est perdant".
Officiellement, la société affirme que le tournage est "reporté" tout en reconnaissant être à la recherche "d'un autre site".
Dans la ville, où près d'une centaine de personnes au total avaient été recrutés, l'engouement était réel. La municipalité, voyant le moyen de redorer l'image ternie de ce quartier sensible, soutenait à 100% le tournage de ce film d'envergure (38 millions d'euros de budget), une "première" selon le maire.
"Je dis à Luc Besson qu'il est toujours le bienvenu. La population n'a pas envie de rester sur cet échec", a demandé lors d'une conférence de presse Xavier Lemoine (UMP), voulant encore croire au "bel événement".
"Ce qui s'est passé est infiniment regrettable" mais "je ne suis pas sûr que suspendre la dynamique engagée était la meilleure décision (...) La population est fâchée, en colère. Un engagement avait été pris", a-t-il dit.
Alors que depuis lundi la tension est palpable - un journaliste de France 2 a été roué de coup mardi et s'est fait voler sa caméra -, l'édile ne cachait pas son inquiétude: "le service après-vente, c'est moi qui le gère".
"Pour quelqu'un qui veut s'intéresser à la Seine-Saint-Denis (NDLR: référence au projet de Cité du cinéma à Saint-Denis) et dit vouloir donner beaucoup, il nous laisse dans une situation difficile à gérer".
En banlieue, Luc Besson est une icône. "Tout le monde le respecte, c'est un gros nom qui n'a pas volé son pedigree", explique Dawa, ancien "grand" des Bosquets proposant mardi de servir de "médiateur" entre Besson et le quartier.
La production a négocié directement avec des jeunes des Bosquets. Trente "locaux" devaient épauler les équipes d'Europacorp chargées de la sécurité, selon la mairie. Selon plusieurs sources, "ça a été tendu toute la semaine mais ils étaient parvenus vendredi à un accord".
"On est pas des racketteurs, c'est pas une question d'argent mais il y a une manière d'aller voir les gens, il faut les respecter. Aux Bosquets c'est comme ça", explique Dawa en appelant Besson à revenir "négocier".
Un autre ancien du quartier, Skar J, renchérit: "c'est bien beau d'aller prendre l'image mais les jeunes, eux, restent avec quoi". Les Bosquets, "c'est un quartier perdu", qui attendait de Besson beaucoup plus, selon lui, "un centre culturel, des emplois". "Si le film se fait pas, conclut Dawa, tout le monde est perdant".