Attaques contre l'ambassade de France à Ouagadougou et l'état-major de l'armée burkinabé


Samedi 3 Mars 2018 - 12:19
Reuters


OUAGADOUGOU/PARIS - Une attaque armée a visé vendredi l’ambassade de France à Ouagadougou, l’état-major général des armées burkinabé et l’Institut français, ont annoncé les autorités du Burkina Faso, qui ont fait état de huit morts et de nombreux blessés, hors assaillants.


“Notre pays a été de nouveau la cible ce vendredi de forces obscurantistes qui ont visé l’état-major général des armées et l’ambassade de France, faisant huit morts, de nombreux blessés et d’importants dégâts matériels”, écrit le président Roch Marc Christian Kaboré dans un communiqué diffusé en début de soirée.

Un précédent bilan obtenu auprès des autorités burkinabé faisait état de cinq morts et 64 blessés lors de l’assaut contre l’état-major, tandis que deux gendarmes burkinabé ont trouvé la mort dans la défense de l’ambassade de France.

Côté assaillants, le dernier bilan en date de la police nationale fait état de huit hommes armés tués - quatre à l’ambassade de France et quatre à l’état-major des armées. La télévision d’Etat et une source militaire ont indiqué que deux assaillants avaient été capturés.

Le communiqué présidentiel ne mentionne pas de chiffres, mais indique que les“ennemis de la nation” ont été“mis hors d’état de nuire”.

A Paris, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a décrit sur LCI une attaque“manifestement coordonnée” contre le Burkina Faso et la France émanant de“groupes terroristes”.

“A cette heure, l’attaque n’a pas été revendiquée”, a-t-il déclaré en début de soirée.“Tout nous laisse à penser qu’il s’agit de groupes terroristes”, a-t-il cependant ajouté, rappelant la détermination de la France à“lutter de manière implacable contre ces groupes terroristes qui veulent déstabiliser le Sahel et qui en même temps sont des dangers graves pour notre propre sécurité et pour nos propres intérêts”.

Aucun personnel de l’ambassade de France n’a été touché, a précisé Jean-Yves Le Drian.

Pour ce qui est de l’état-major des armées, le ministre français a indiqué que l’attaque avait provoqué“de nombreuses victimes burkinabé et de très gros dégâts”.

OUAGADOUGOU DEJA VISÉE
Une source diplomatique française a déclaré que les assaillants avaient tenté sans succès de pénétrer dans l’ambassade.

L’Elysée a annoncé qu’Emmanuel Macron, qui s’était rendu au Burkina Faso en novembre dernier, s’était entretenu avec son homologue.

“Il remercie les forces de sécurité burkinabé qui sont intervenues très rapidement, ont permis d’assurer la protection des emprises françaises et de mettre fin à ces attaques”, peut-on lire dans un communiqué de la présidence française.

Dans un communiqué distinct, la ministre française de la Défense, Florence Parly, salue“la réactivité des personnels de l’ambassade et des forces françaises, dont l’efficacité a permis de protéger les ressortissants français et de sécuriser l’ambassade”.

“La France est aux côtés du Burkina Faso, notamment à travers l’action déterminée du G5 Sahel et de sa force conjointe”, ajoute-t-elle.

Dans un communiqué, l’armée burkinabé précise qu’”à la demande des autorités locales, un détachement des forces françaises présentes à Ouagadougou est intervenu immédiatement pour participer à la sécurisation des deux sites et assurer la sécurité des ressortissants français”.

Selon le récit de la police, des détonations suivies de tirs nourris ont été entendues vendredi matin aux alentours de 10h00 (09h00 GMT) dans le centre-ville de Ouagadougou.

“L’état-major général des armées, l’ambassade de France au Burkina Faso et l’Institut français ont été touchés au cours de cette attaque qui est toujours en cours”, a-t-elle précisé.

Des incendies ont été signalés sur certains sites touchés, des cordons de sécurité ont été mis en place autour des théâtres d’opération et les unités d’intervention spécialisées ont été mobilisées.

En août dernier, des djihadistes avaient attaqué un restaurant du centre de Ouagadougou et avaient tué 18 personnes.

Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) avait revendiqué la responsabilité d’une attaque contre un autre restaurant et contre un hôtel de la ville qui avait coûté la vie à 30 personnes en janvier 2016.


           

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